porte le nom de to u r Lescale, puis, au minaret fortifié de la mosquée d’EL-Hakem,
qui a reçu le nom de fort Vaille, e t de là à Bab-el-Nasr, dont les massifs portent
les noms de to u r Julien e t de tp u r Corbin. Ici, un écroulement dp la muraille
nous a empécbé de pousser plus loin nos investigations.
La Ÿille du Kaire n ’avait pas seulement p our défense l’enceinte dont
nous venons de faire la description, elle é ta it encore protégée p a r une
citadelle.
La citadelle du Kaire est construite su r la déclivité du mont Moqattam,
près de la place de Roumelyeh. Elle passe pour ê tre une création de Salah-el-Din,
qui se serait, p a r ce moyen, assuré de là ville du Kaire, p endant son séjour en
son eunuque Qarâqouch (l’oiseau noir) et porte
les armoiries du soultan figurées, suivant la
tradition, p a r un aigle. Cet aigle ressemble tellement
à il’aigle des pièces ptolémaïques qu’on
serait tenté de faire remonter la construction
de ces murailles jusqu’aux temps de l’ancienne
ville que les musulmans ont remplacée
par celle dont ils firent le u r capitale.
Cet aigle est encastré dans un petit maos
égyptien (fig. 21), semblable à ceux des temps
pharaoniques; la sculpture en p a ra ît ê tre d ’un
ciseau ferme et p u r, quoiqu’il soit difficile d’en
ju g e r, en raison des dégradations commises
p a r le vandalisme des soldats turks* auxquels
ce maos s ervait de cible.
La citadelle a reçu de nombreux agrandissements
p a r un grand nombre de soultans qui
entre autres par Beybars; elle s’ouvrait en
Syrie. Elle fut bâtie, dit-on, p a r
Fig. 21. /
en firent leur lieu de sûreté,
face de la mosquée du soultan Hâçen, su r la place de Roumelyeh par une
grande porte, qui fut construite par le soultan Beybars et porta plus tard le nom
de Bab-el-Azab (Pl. YI), parce qu’elle conduisait au lieu d ’assemblée des princ ipaux
chefs de ce corps des janissaires. Elle porte comme tous les monuments de,
Beybars, tan t à l ’in té rie u r qu’à l’extérieur, les lions passants ou courants, armojjT,
ries de ce soultan.
C’est ce Beybars qui a fait élever la porte de. Jérusalem, appelée;par les.
musulmans porte de Marie, Bab-Mariam, b cause du voisinage du tombeau de la
Vierge, e t porte de Saint-Étienne p a r les chrétiens, en souvenir du lieu où fut
lapidé ce m a rty r; elle est ornée également su r la façade exté rieu re de deux
lions, grossièrement sculptés dans la p ierre.
La citadelle du K a ire 'ren fe rm a it quatorze c ite rn e s, dont la plus considérable,
Sibyl Kykhyah, placée d e rriè re ; l.’enceiijte des Janissaires,,,suffisait pour
fournir, pendant une année, la provision d ’eau de 10,000 bommes. On y compte
encore six puits, entre autres le Byr-Ywssaufj oeuvre de Salah-el-Din.
Un chemin de lacet qui partait de la porte,des Azabs côtoyait les sinuosités
de la montagne, pour aboutir aux différentes stations de la citadelle et à, la plateforme
;'ÜÎ permettait d’y transporter tous les moyens de défense nécessaires et-
tous les approvisionnements.
Telle é s t la description possible aujourd’hu||ides seuls spécimens qui p e rmettent
de donner une idée superficielle de l ’archite cture militaire arabe en
Egypte.
Quant aux fortifications d’Aiexandrie, elles se composaient, au nord, de
forts détachés su r la presqu’île du Phare et au Pharillon; à l’ouest, la ville était
défendue p a r u n front de fortifications qui s’étendait su r toute la langue de te rre
qui sépare la Méditerranée du lac'Maréotis; à l’est, un au tre front s’étendait de
la mer au canal Mahmoudyeh e t au lac qui protège la ville au sud.
Il ne reste plus que les murs de l ’enceinte du Kaire, sa Citadelle e t les murs
de la ville d’Alexandrie,: pour donner une ¡décides: fortifications arabes en
Égyple. Malheureusement la. magnifique enceinte d ’Alexandrie a é.lé dé truite ;
mais les planches du grand ouvrage de l ’expédition française peuvent assez
donner une idée des cent e t quelques tours qui défendaient ces murailles à
l ’époque de cette expédition. Ces tours, de toutes formes, solidement bâties à
différentes époques, mais la p lu p a rt v ers le ix" siècle, comme le p rouvent diverses
inscriptions koufiques, offraient des voûtes derdifférents genres, qui prouvent
que les architectes arabes é taient aussi avancés à cet égard que nos architectes
du Moyen âge. Ces tours, construites dans les systèmes de la tactique militaire
du temps, s’élevaient, de distance-en distance, au-dessus du m u r d’enceinte
q u ’elles étaient d estinées à flanquer; elles étaient toutes, dit G ratien, couronnées
d ’une plate-forme en saillie qui, p a r les regards de ses mâchicoulis ou de ses
moucharabyeh, défendait leu r approche; presque toutes avaient des poternes
ou portes de sortie, élevées de 1 ou de 2 mètres au-dessus du fond des fossés,
e t é taient pourvues de citernes. Les portes de la ville, percées dans les plus,
grosses tours, é taient soigneusement défilées e t masquées au dehors.
Enfin, pour te rm in e r ce chapitre, nous ne devons pas laisser passer inaperçu
ce fait que, sous les mamlouks, la p lupa rt d e s ’ palais et des maisons, voire