Un élément ta ta r plus ré c en t v in t s’y ajouter en Egypte, comme nous
croyons l ’avoir démontré. On doit donc bien s e 'm e ttre dans l’esprit que le style
arabe possède u n e individualité distincte, et, p ren an t comme type la forme égyptienne
qui en est certainement la plus élevée, on doit la ran g e r parmi les plus
pures de toutes les époques e t de tous les p ays. Dire dans quelle m esure les Arabes
eux-mêmes travaillèrent à son développement est encore douteux et le sera
probablement toujours. Ils n ’o n t jamais excellé dans la main-d’oeuvre. Leurs
ouvriers é taient généralement des Coptes, des Grecs et des Perses, et, bien
qu'ils aient dû apprendre de ces peuples, ils ne paraissent pas avoir jamais été
capables de se dispenser de leurs services. Aussi l ’étude du goût qui a présidé à
leurs admirables oeuvres, sa naissance,' son développement, forment-ils une
question des plus subtiles.
Cependant, à moins que leurs architectes aussi bien que leurs ouvriers
n ’aient tous été étrangers, nous devons attrib u e r ce goût aux Arabes eux-mêmes .
Ce serait alors le plus remarquable exemple d ’une nation, naturellement sans
goût, acquérant to u t à coup la perception de la beauté, de la forme, de la symétrie
des proportions e t généralement des qualités les plus élevées d’une excellence
architecturale e t décorative qui n ’a jamais été surpassée. ^ ,
Malheureusement, la décadence rapide de cette civilisation devait êtrè la
conséquence forcée d ’un tel é ta t de choses, aussitôt que, p a r suite des événements
politiques, il futpe rm is à la race connue successivement sous les noms de
Mogols, de T artares e t d e Turks, d’asseoir définitivement sa domination su r tous
les pays d’abord ravagés p a r ses hordes dévastatrices ; et, si cette décadence fut
re ta rd é e u n in stan t en Égypte, cela tient à ce seul fait to ü t particulier, que les
souverains de race ta rta re , élevés dans les cours arabes, avaient dû y contracter,
dès l’enfance, toutes les habitudes du luxe oriental le plus raffiné.
, Nous avons .déjà dit qun qiielques-uns de ces architectes étaient ¿¡rangers", 16 plus capableg,tb plus
célèbre fut le constructeur d Ahmed ibu louloun qui était un Copte on doit signaler encore les trois freres
grecs qui bâtirent les trois grandes portes d’El-Kahirah.
ANALYSE
DES
PLANCHES DE L’ATLAS
Nous avons adopté,'ffommij’b ase d é l’a n a ly s e ,des deux cents p lanches de n o tre atlas,
u n c lassement m éthodique p a r groupes :et sous-gpoupes, dans u n o rd re chronologique.
Ces groupes sont a u nombre de quinze; ce sont les suivants :
1» Architecture proprement dite, construction, avec les sous-g ro u p es ; v u es, ensembles
et détails ; .
* 2 ” Application architecturale, avec lès sous-groupes : ornementation et décoration ;
3° Revêtements e t pavements;
U° Plafonds;
5° Boiseries : ensembles e t d é ta ils;
6° P o rtes;
7° Faïences e t imitation;
8° Menuiserie : moucharabyeh e t g rillages en bois ;
9° In té rie u rs;
10° Vitraux e t verreries-;
11° Étoffes e t ta p is ;
«îV M o Armes e t a rm u re s ;
13” Mobilier civil e t religieux, avec le s sous-groupes : cuivre e t damasquinure ;
1A” Manuscrits, avec les sous-groupes : reliu res et applications de découpures en
p ap ie r;
15* Qorâns.
Cette nouvelle méthode d e classement nous p e rm e ttra d’embrasser au tan t que possible,
d’un H coup les procédés artistiques e t leu rs développements successifs.
Nous avions eu d’abord l ’in tention de rédiger u n e n otice descriptive spéciale p o u r
chacune des p lanches; | i a i s nous avons b ientôt forcé d e reconnaître que n ous allions