je té les fondations d’un autre dôme semblable au premier, mais situé u n peu au
nord e t se ra tta ch an t à celui de Tomân-Bay p a r u n 'o r a to ire ; enfin il avait fait
re s tau re r ou p lutôt repeindre e t barioler l’in té rieu r.
Cette coupole est ornée d’arabesques dans le genre de celles de Gama Khair-
bekyeh, mais moins élégantes. L’in té rieu r ne présente plus guère d ’ornements,
et rien n ’y témoigne de la splendeur des arts à cette époque.
Cette construction a été attribuée, p a r la p lupa rt des voyageurs, au célèbre
Malek-el-Âdel, si fameux au temps des croisades ; ils ont été trompés p a r une
similitude de nom. Nous sommes étonné de voir cette e rre u r partagée p a r l’auteu
r de VHistoire de l'art monumental,1e docteur Batissier, qui n ’a pas dû faire une
étude bien approfondie de l ’a rt arabe, si le style de ce tombeau ne lui en a pas
indiqué à peu près l ’époque. S’il avait déchiffré quelques mots arabes, il aura it
lu à l ’in té rie u r de la coupole une inscription dont le sens, qui ne peut faire
aucun doute, indique comme fondateur, « le soultan El-Melek-el-Aâdel Abou-el-
Nasr Tomdn-Bay ». Il imagine ce fait, q u ’Abbas-Pachan’a pu re stau rer ce tombeau
que p our honorer la mémoire du frère de Saïah-el-Din, tandis qu’il ne profitait
des ruine s que pour en faire un oratoire à proximité du palais q u ’il se faisait
b â tir, et que ce ne fut que plus ta rd qu ’il songea à ré u n ir ce tombeau à la mosquée
qu’il restaurait.
Mosquées du so'UÜan Qansou El-Ghoury.
909 do l’hégire. — 4503 de l’ère chrétienne.
(PLANCHES L U I , I . IV, LV, XC I I I , Ci l , ÎÇLXXXII I, CLXXXIV, CL XXXV, CL XX XVI ET CLXXXVI I. )
La mosquée sépulcrale du soultan El-Ghoury e t la mosquée qui est en face
ont été beaucoup trop vantées, au détriment d ’autres édifices plus rema rquables
sous tous les rapports.
Le tombeau, dont on voit dans une planche la pa rtie d e là façade surmontée
d’un dôme, avait p our annexes, des fondations pieuses : un oratoire, une sibyl,
une citerne e t une école, le tout offrant peu de détails intéressants. L’oratoire,
où l’on voit encore, pendues aux plafonds, des chaînettes p ortant des oeufs et des
lampes, est inférieur à celui de la mosquée d ’El-Bordeyny, qui p ourtant est plus
ré c en t d’un siècle environ. Les deux portes in té rieu re s, garnies de découpures
ou appliques de bronze, sont également d’une facture inférieure.
Cet édifice, il est vrai, a subi, à différentes époques, plusieurs réparations
qui n ’ont pas contribué à l’embellir et qu’il est souvent bien difficile de reconnaître.
Cependant la coupole qui recouvre le tombeau est grandiose; elle est garnie
d’un lambris de marbre de 2'",30 de hauteur.
Le revêtement inférieur est formé p a r une suite de plaques de marbre
noir, couvertes d’arabesques gravées en creux et dorées, qui sont d ’un effet
magnifique.
Ces arabesques, les entrelacs et les inscriptions koufiques ou neskhis, dont
les caractères sont enchevêtrés, forment des ornements très-variés; les in scrip tions
renferment de courtes sentences tirées du Qorân e t souvent employées dans
tous les édifices, telles que : « Au nom du Dieu clément et miséricordieux. —
0 clef des portes ! — La victoire vient de Dieu. — Entrez en paix, ô croyants! »
Ce beau lambris est surmonté d ’une frise épigraphique, p ré sen tan t un chapitre
du Qorân, en caractères neskhis; malheureusement il a été presque
entièrement brisé par la négligence dé l ’a rchitecte chargé de re s tau re r le monument,
en 1859.
Arrivé seulement au début de cette débâcle, nous n ’avons pu estamper
tous les marbres en place, mais ceux que nous avons reproduits donnent une
idée assez complète de cette belle décoration.
Les deux armoires, qui flanquent u n mihrab orné de mosaïques assez
baroques, sont couvertes d ’arabesques gravées su r bois et qui ont dû être
coloriées pour s’harmoniser avec le reste de la décoration. Au-Dessus de cette
niche d ’adoration, régnait une grande inscription en caractères neskhis, qui
courait sur les quatre faces du monument. Les fenêtres, percées au-dessus des
chemsah, é taient garnies de verres dé couleur, mais lé fenêtrage est tellement
serré qu’on voit à peine le vitrage de l’inté rieu r.
L’espace compris entre les pendentifs, qui sont assez lo u rd s , était
rempli par u n ornement monotone qui ne se transformait pas pour o rn e r le
centre des fenêtres e t accusait assez de pauvreté d ’invention.
La coupole n ’existe plus aujourd’hui, elle a été tellement crevassée p a r un
tremblement de terre qu’on a c ru devoir la démolir en 1860. Nous ajouterons
qu’elle était construite en p ie rre , ornée à l’extérieur de c arreaux de faïence
bleue, comme le minaret, puis d’une inscription formant c ein tu re e t, enfin, de
petites imitations de fenêtres bleues e t blanches scellées en tre les fenêtres du
dôme. Au-dessous de la voûte de p ie rre , il y en avait une au tre de bois de
sycomore, ornée d’u n entrelac géométrique p e in t et doré, avec une large
inscription.
Il y a lieu de reg re tte r que, si endommagée qu’elle fût, on n ’ai^ pas songé
à un moyen bien simple de la conserver. En effet, au lieu de la je te r bas, il eût