La p remière pièce qui se présente ordinairement au fond de la cour est le
Mandarah ou Salamlik3 vaste salle décorée quelquefois d’un je t d ’eau e t de
mosaïques. La plupart de ces salles sont conliguës au Taht-Bôclie3 pièce ouverte,
soutenue p a r une colonne et garnie su r trois côtés de bancs de bois, où l’on
reçoit les gens du commun et où l’on tra ite des affaires courantes.
Quand le mandarah est un peu élevé au-dessus du sol, il est souvent, dans
les anciennes maisons, précédé d ’une grande pièce appelée fwdn e t plus généralement
Maqâad; éclairée p a r deux ou trois arcades supportées p a r des colonnes
de marbre. Elle sert, particulièrement l’été, au même usage que le mandarah.
Ces deux pièces sont les seules qui soient décorées à l ’ex té rieu r e t c’est
su r leu r façade que s’étale to u t le luxe a rchitectural des habitations.
Quelquefois cependant, la porte d’entrée du harem rivalise avec la décoration
de la porte de l’iwân. Elle est beaucoup moins éleyée, aussi élégante,
mais toujours d’un autre genre, de façon que nul ne puisse se méprendre sur
la destination du lieu in te rd it aux étrangers.
Le.miandarah est généralement divisé en deux parties par u n espace appelé
Dorqâahj qui e st moins élevé que le reste de la pièce, n ’e st jamais couvert de
nattes n i de tapis, e t s e rt à déposer les chaussures. Dans les beaux appartements,
cette partie est carrée, pavéç de ma rbre ou de mosaïques et ornée d’un
bassin avec je t d ’eau.
Sur le m ur, en face de la p o rte du dorqâah, souvent flanquée de niches ou
Khaïoarnakah, on voit généralement une série de petites arcades trilobées ou
festonnées de 120 à 130 centimètres de h auteur, p ortant uneyvaste console, sur
laquelle on place des vases et des ustensiles. Cette console, appelée Souffeh, est
souvent ornée, ainsi que la muraille placée au-dessus, de marbre sculpté ou de
mosaïques. Cet ensemble, appelé Bokharyeli parce qu’il est fait, dit-on, à la mode
de Bokharaj est souvent orné de belles arabesques qui se d étachent en o r su r un
fond d ’azur.
La partie ou plutôt les deux parties les plus élevées du mandarah sont
désignées par le nom de Liioân3 corruption du mot El-hoân3 qui signifie un palais
et aussi une place élevée pour s’asseoir ou pour prier. Le mandarah a généralement
u n liwân de chaque côté de la p o rte d ’entrée ; l ’un, toujours plus long
que l’au tre , est celui qui est considéré comme le plus honorable et, pour cette
raison, est toujours le plus orné. Les murs sont lambrissés, de h a u t en bas, de
faïences de Kustayaliou de Perse; enfin les fenêtres sont garnies de grillages
réticulaires ou de grilles de fer ou de bronze.
Nous donnons ici une grille de bronze d’une fenêtre de Qasr El-Fédawi.