proprement d it où se trouve le mihrab e t la chaire, e t du côté opposé par le
dekké.
Ce ne sont p a rto u t que splendides plafonds à poutrelles e t entrevous peints
e t dorés, dans le genre de ceux de la mosquée d ’El-Bordeyny. Les poutres, les
volets des fenêtres et des armoires, étaient couverts d’arabesques peintes, qui
sont au jo u rd ’hui ternies, mais qu ’un vernis d ’albumine fait revivre assez pour
pe rm e ttre de les dessiner. De plus, en examinant avec u n soin a ttentif les murs
qui semblent avoir conservé la nudité de la p ie rre , on s’aperçoit, grâce à un peu
d’expérience de l ’a rt arabe, que ces murailles devaient ê tre couvertes d ’arabesques
coloriées su r stuc, p our c ad rer avec les plafonds peints e t dorés, avec
les fenêtres à v itrau x , avec le grand nombre de lampes émaillées, avec
les portes e t les volets d’armoires splendidement coloriés, e t enfin avec les
marbres qui ont été employés p our pavement.
Le second édifice, eælra muros* connu sous le nom de mosquée sépulcrale
de Qaytbay, fut construit l ’an 871 de l ’hégire (1 û.66 de l’ère chrétienne);- Il est
situé dans le Karafeh, au nord de la citadelle, e t à l ’est de la ville.
C’est, dans ce genre de monuments, le plus complet qu’il y a it au Kaire;
dont il est l ’un des plus délicieux ornements e t aussi l ’u n des plus remarqués.
Le dôme splendide qui le décore, to u t couvert d’arabesques ravissantes, indique
de suite sa destination, puisqu’il n’y a que les mosquées contenant des tombeaux
qui soient surmontées d ’un dôme.
La mosquée sépulcrale de Qaytbay, malgré sa petitesse, ré u n it to u t ce que
l ’on voit épars ailleurs. La porte d ’entré e est précédée d’une enceinte, garnie de
bancs à droite et à g auche; au fond de cétte enceinte se trouve une niche où se
tenait le soullan, les vendredis ou les jo u rs de prières publiques, p o u r recevoir,
avant l’office, le baisement de mains d’usage, auquel, en ces occasions, étaient
soumis les principaux fonctionnaires.
Au delà, après avoir passé p a r une porte surélevée de deux marches, on
voit à gauche, avec deux fenêtres grillées su r la ru e , une sibyl, destinée à
étancher la soif des passants, et, au-dessus de laquelle, on a ménagé une école
pour les garçons, vers la droite, au fond d ’un corridor.
La véritable entrée d e là mosquée se trouve au milieu d ’une cour, ou sahn,
pavée de marbre, e t p a r laquelle pén ètren t l ’a ir e t la lum iè re ; cette cour est
encore entourée des légers treillages de bois qui empêchaient les animaux
d ’e n tre r et de souiller le parvis sacré.
Le minaret, co n stru it dé pierre comme toute la mosquée, est remarquable
pa r ses proportions e t sa richesse ; son dôme est couvert d’un entrelac, sculpté
dans la p ierre, d ’une richesse et d’un goût exquis. Tout fait donc, de cette
mosquée, le style le plus élégant de l’a rch ite ctu re arabe, à cette belle époque
de l ’art.
Dans la salle sépulcrale, le tombeau du soultan Qaytbay est placé en face du
mihrab et entouré d ’une grille de bois. Aux deux côtés de l’enceinte se trouvent
deux cubes de g r a n it1 qui portent, dit-on, l’empreinte des pieds du Prophète.
La tradition affirme que Qaytbay les apporta de la Mekke e t les fit placer de
chaque côté de son tombeau ; ils sont journellement; visités p a r tous les dévots.
Au dehors, u n p eu en avant de l ’enceinte qui précède la porte d ’entrée,- on
reconnaît les ruines d’un petit lavoir ou ï/anoutj d u même style que la mosquée.
Il a u ra it été construit, p a r ordre de Qaytbay, pour laver les morts.
Enfin on doit encore signaler, p o rtan t le nom de Qaytbay, trois citernes
remarquables, attribuées à ce soultan; l ’une d ’elles, dans la ru e Taht-el-Rabah,
est en ruine.
Gama El-Esbékieh.
892 do l’hégire. — 4486 de l’ère chrétienne.
Cette mosquée est située près de la place du même nom. Elle fut fondée p a r
l’émir Esbéky, contemporain de Qaytbay,. mais n ’oifre rie n de comparable,
cependant, aux monuments de ce soultan sous lequel l’archite cture est arrivée,
en Egypte, à son plus haut d egré de perfection.
Gama El-Aâdlyeh.
906 de l’hégire. — 4500 de l’ère chrétienne.
Cette mosquée se trouve en dehors de la porte dé Bab-el-Nasr, su r la route
de Khokhah, ainsi que le mausolée de son fondateur, qui fut massacré après un
règne de cent jours. Elle doit son nom à Tomân-Bay Seyf-el-Din, surnommé
Melek-el-Aâdel.' Elle a été réparée p a r o rd re d’Abbas-Pacha.
Le mausolée est situé à l ’extrémité nord-est du cimetière, p rè s du village
d’Abbassieh, à l ’entrée du désert. Il n ’en reste plus aujourd’h u i qu ’une coupole
isolée; la mosquée et le minaret ont été dé tru its p a r Ibrahym-Pacha, pour faire
place à une papeterie. Abbas-Pacha, son neveu, avait commencé à la reconstruire,
quand la mort le su rp rit, e t depuis, les travaux sont re s tée inachevés. Il avait
4. Ces cubes antiques, comme ceux d’Atar-el-Nébi, ont été enlevés à des temples égyptiens.