été facile de la consolider p a r une armature de fe r; au lieu de cela, M. Linant a
trouvé plus commode de la détruire et, p our comble de malheur, loüs les a rch itectes
modernes, européens ou arabes, n ’ont su édifier que d’affreux édifices à la
place des merveilles q u ’ils détruisaient.
La seconde mosquée* fondée p a r le soultan Qansou El-Ghoury, dans
le q u a rtie r qui porte son nom, El-Ghouryebi^ fut achevée en 909 (1503,)/.
Cette date a été reportée, p a r quelques écrivains, à 933, p a r e rre u r, car à cette
époque le soultan était décédé depuis onze ans.
La façade, le portail et la porte offrent la même disposition que ceux de
l’au tre monument, et, -comme dans tous les édifices de cette époque, le portail
se trouve ê tre la partie- la plus décorée de la façade.
Le p lan ressemble à celui de la mosquée de Qay tbay. La partie du plafond
au-dessus du sahn est ornée d’un encorbellement trè s-rich e qui s’a rro n d it
comme un immense cavet formé d’alvéoles e t de stalactites dorées, d ’un superbe
effet. Le c a rré ouvert est orné d’une balustrade qui se dessine su r le ciel. Les
pavés de mosaïque so n t très-beaux e t d ’un meilleur goût qu’ailleurs. Celui Iq.ui
se voit en e n tra n t est magnifique.
Cette m osquée e st bien conservée, à l ’exception des fenêtrages qui ont été
refaits et des arabesques des murs qui ont été recrépis à neuf.
Un lambris de marbre, à h a u teu r d’homme, qui ressemble à celui de la
mosquée d ’El-Bordeyny, règne dans tout l’édifice. Il est surmonté d ’une frise
de ma rbre p o rtan t des versets du Qorân en caractères koufiques; mais les ornements
sont moins purs e t disposés avec moins d ’entente et de goût qu’à la
mosquée de Qaylbay, e t les arabesques sculptées, badigeonnées à plusieurs
reprises, ne se détachant plus su r un fond de couleur, forment à l’oeil un fouillis
inextricable.
Le dekké, situé dans une niche au fond, est vaste et élégant, chose ra re dans
les mosquées de cette ïorm e. A l’arcade du maqsourah, en face du mihrab, est
suspendue une grande lampe ou Tennour, de bronze, dans le genre de celles
qu’on voit à la mosquée du soultan Haçen, à Gama El-Nesfy-Qeyçoun, etc.
Le m u r du mihrab est orné de belles mosaïques, ou plutôt de revêtements
de marbre qui papillotent un peu, comme ceux de Gama El-Moyed, par suite
du manque d ’encadrement; quant aux mosaïques du mihrab même, elles sont
aussi simples que belles.
Les plafonds, bien conservés, sont trè s-b e au x , bien agencés e t offrent la
même disposition qu ’à la mosquée d ’El-Bordeyny.
Enfin le mimbar est en marqueterie de bois et d’ivoire, beaucoup moins
finie que celles des mosquées de Thélây Abou-Rezyq et de Qeyçoun.
La mosquée sépulcrale d ’El-Ghoury renfermait les plus précieuses reliques
conservées au Kaire; ce soultan, qui é ta it u n prince fin, adroit e t bigot, y avait
réu n i le Mokholeh (boîte ou khol) e t le Sebaa (chapelet ou rosaire) du Prophète,
la tunique d ’Osman, e t no n celle de Mahomet comme on l ’a prétendu, e t enfin
divers exemplaires du Qoràn, célèbres p a r leurs décorations splendides ou par
le nom de leurs anciens possesseurs. Un des plus beaux manuscrits ayant été
volé en 1858, ces reliques ont été transportées à la citadelle p a r o rd re du
pacha.
Le soultan El-Ghoury, qui mourut dans la bataille qu’il livra au Sultan
Selym, près d ’Alep, en 1515 (922 de l ’hégire) , ne fut pas en te rré dans le tombeau
qu’il s’était fait élever.
Ce souverain aimait beaucoup faire b â tir. En o u tre de la mosquée e t du
tombeau qui ont fait donner son nom à l ’un des quartiers du Kairè, on comptait
encore, parmi les nombreux édifices que l ’ostentation lui fit é rig e r, l’aqueduc
de Foslat, la mosquée de Mekias e t les bâtiments qui en dépendent.
Les mosquées du soultan El-Ghoury sont les derniers monuments religieux
dus aux soullans d ’Egypte.
Gama Mahmoud, Djanum.
940 de l’hégire. — 4 504 de l ’ère chrétienne.
(p l a n c h b XXVI II.)
Elle fut fondée p a r l’émir Mahmoud Djanum, neveu dû soultan Qaylbay. ‘
Elle ne contient rien de rema rquable , si ce n ’est le tombeau de cet émir, dont'
nous avons donné une reproduction.
Gama Khairbekyeh.
927 des l’hégire. — 4520 de l’ère-chrétienne. ;
(PLANCHE XXIX. )
L’Égypte, devenue province de l’empire ottoman, cessa d’être embellie par
de grands monuments originaux. Les mosquées bâties p a r ordre des gouverneurs
ne furent que des imitations des monuments de Stamboul; les a ra besques
y furent inspirées p a r le.style p e rs an ; la croix de Sainte-Sophie servit
de plan, et, à p a rtir de cette époque, u n énorme dôme couvrit tout l’édifice.