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 façon  d’agir  s’e st  continuée  ju sq u ’au  temps  de  Méhémet-Aly,  qui  employait  
 encore  des  ouvriers  grecs,  avant  la  délivrance  de  la Morée,  comme  é tan t plus  
 capables  d ’exécuter  ses ordres. 
 Ce  préambule  nous  a  semblé  nécessaire,  afin de  ne   pas  laisser  croire   au  
 le c teu r  qu ’il  au ra it  pu  trouver  dans  ce  livre  une  réunion  de principes  certains  
 ou  d’usages  respectés,  concernant l ’a rt de  b â tir  chez  les Arabes.  Notre  facilité  
 tro p   grande  à  toujours  imaginer  quelque  similitude  en tre   nos  pratiques  et  
 celles  des  autre s  peuplés,  pouvait  nous  égarer  encore  ici. 
 Les  constructeurs  arabes n ’avaient point  comme nous  l’habitude  de dresser  
 des  plans. 
 «' Quand  on  veut b â tir u n   palais,  un  hôtel,  une  halle  ou  un   édifice  quelconque, 
   d it Abd-el-Latif,  dans"  sa  Relation  d'Egypte¿  on  fait  venir  un   architecte  
 à  qui on en  confie  l ’exécution.  Il  se  rend alors  su r les  lieux,  les  divise dans  son  
 e sprit,  e t  dispose  toutes les  parties  du  plan,  suivant  la n a tu re   de  l ’édifice  qu’on  
 lui demande;  après quoi,  il e ntreprend successivement les diverses p arties,  et les  
 termine  l’une  après  l ’au tre ,  en  sorte  que  l’on peut  faire  usage  dé  chaque  partie  
 e t  l ’h abiter  à  mesure  q u ’elle  est  finie,  sans  attendre  que  le  tout  soit  exécuté.  
 Une  partie  terminée,  il en  en trep ren d  une autre,  et  ainsi de suite ju sq u ’à  ce  que  
 le   bâtiment  sè  trouve fini  en  entie r  p a r  la  réunion  de  toutes  lés  partiésj  saris  
 q u ’il  y  a it aucun défaut d’ensemble,'aucun  vide ni  omission  notable,  auxquels il  
 faille  remédier  après  coup.  » 
 Cette  méthode  devait  nécessairement  apporte r  beaucoup  d ’irrégularités  
 dans  les  édifices  e t  de  riombreux  repentirs. 
 Nous allons encore indiquer, en quelques riiots, une au tre  façon dé commencer  
 la   construction d ’un   édifice.  La  personne  chargée  de  ce  soin  trâèe  su r  lé  sol,  à  
 l ’aide  d’un  sac  de  plâtre,  l ’enceinte  e t  les  grandes  divisions,  en  se  conformant  
 s trictement aux désirs du fondateur;  p u is l’on  se met  immédiateriaeritàTorivrage. 
 Rappélôns ici,  comme  tra it  de  moeurs,  que  le  chef  tré so rie r  du  temps  de  
 Méhémet-Aly  entra  dans  une grande colère en voyant tra c e r ainsi,  avec dii plâtre,  
 les  fondations d ’un palais qui lui  était destiné.  Il  fit balayer  le plâtre  e t  ordonna  
 qu ’on  fît  le  tracé  avec  de la  farine,  comme  symbole dé  la  fécondité^ 
 Fondations. 
 Quelques particularités des constructions arabes méritent d ’ê tre  remarquées,  
 quoiqu’elles  rie  puissent guère  inté re sse r qu ’un  archite cte ;  cependant  ces  descriptions  
 techniques  seront  peut-être  prisées  p a r les  esprits  curieux qui  aiment  
 à  étudier  les  différentes  routes  suivies  p a r  l’esprit  humain,  p our  a rriv e r  au  
 même but. 
 Les  constructeurs  arabes ont inventé  ou  apporté  de  l’Inde une  manière de  
 fonder  aussi  solide  qu’ingénieuse. Abd-el-Latif nous  en  a  conservé la description  
 que  voici  : 
 «  Les  architectes  arabes,  dit-il,  ont  une   manière  très-ingénieuse de  constru 
 ire   les môles  ou  jetées  que  l’on  nomme  en  Égypte  Zarbiyeh.  On  fait fouiller  
 la  place  des  fondations  jusqu’à  ce  qu ’on  aperçoive  l’humidité  et  que  l’eau  
 commence  à  paraître.  Alors,  après  avoir  bien  nivelé  le  sol,  on  place  su r  cette  
 te rre   humide un  ro u e t de bois de sycomore ou d ’au tre  bois dur, semblable  à  celui  
 qu ’on  pose.sous  la  fondation  d’un  puits;  la  la rg eu r  de  ce  ro u e t  est  d’environ  
 deux  tiers  de  coudée  e t  le diamètre  du  cercle  qu ’il  forme  dans  son  milieu,  de  
 2  coudées.  Ensuite  on  élève  su r  ce  ro u e t  une   maçonnerie  de  briques  et  de  
 chaux,  comme  les  premières  assises  d’un  puits,  à la  hau teu r  de  3  ou  h  coudées  
 environ.  Les  plongeurs  descendent  alors  dans  le  puits,  continuent  à  fouiller  
 tout  autour sous  le  rouet,  et  à mesure que l’eau  so rt ils la  re tiren t  avec  le  sable.  
 Dès  que,  par  le moyen de  cette  fouille,  le  ro u e t  porte  su r  le  vide  qui  a  été  fait,  
 le   poids  de  la  maçonnerie  qu’il  supporte  le  fait  enfoncer,  e t,  à  mesure  q u ’il  
 enfonce,  les  plongeurs  continuent  le u r  travail  sous  le  roue t,  tandis  que  les  
 maçons,  de  le u r  côté, continuent à  élever  la  bâtisse. 
 « Ainsi,  les  uns  ne  cessant point  d ’élever  le  puits  et  les  a u tre s  de  creuser,  
 la maçonnerie s’enfonce  toujours  de  plus en  plus  p a r  son pro p re  poids,  ju sq u ’à  
 ce  qu ’elle trouve un  te rra in  solide  et qu’elle soit p arvenue à  u n   degré  d ’enfoncement  
 convenable.  Quand  ce  premier  puits  est-fini,  on  en  commence  un   au tre   
 pareil  su r  la  même  ligne,  à  à  coudées  environ  de  distance  du  p remier.  On  
 continue de  la  sorte  dans  toute  la  longueur des fondations  tracées  et,  quand  ce  
 travail  est achevé,  on  élève  les murs  comme  d ’ordinaire, après  avoir  comblé  les  
 puits-colonnes,  qui  deviennent  comme  des  pilotis  très-solides  supportant  tout  
 l’édifice. » 
 Ce  procédé,  qui équivaut aux fondations su r pries  reliées  p a r  des  arcs,  nous  
 a paru mé rite r  de  fixer p a r  sa  singularité,  sa  simplicité  e t  son  extrême  économie, 
   l ’attention  des  architectes  e t des  ingénieurs civils. 
 Ajoutons  un   de rnie r  mot  au  sujet  des  fondations.  Tous  lejs, peuples  p ra tiquent  
 certaines  cérémonies  en  je tan t les  fondations  de  le u rs  .temples.  Au  lieu  
 d’y déposer des médailles^  les  Égyptiens.de  nQS/ j^urs^.lorsqu’ils je lte n t  les  fondations  
 d ’une mosquée, d ’un tombeau ou 4 ’qn, édifice jmppjrta,n.t.,Jmitant .en.cela