édifice musulman connu en Égypte; .et que les deux sièclés e t demi qui se sont
écoulés depuis la conquête de ce pays p a r les Arabes n ’avaient laissé aucune
indication c ertaine p o u r re tro u v e r les progrès graduels de l’art, qui, dans cette
mosquée, apparaît subitement comme u n style indépendant. Une au tre lacune
se produisit encore. La période suivante de l’a rt égyptien e st celle des khalifes
fatimites; p endant le siècle qui venait de s’écouler, s’était fait d e grands
progrès. ■ * ' " . • : v’/
La grande mosquée d’El-Azhar, fondée p a r le premier souverain de cette
dynastie, renferme peu de parties de construction originale, car de nombreuses
réparations e t reconstructions en ont effacé le p rem ie r plan, et l p f ÿ
cienne niche se trouve aujourd’hui isolée, au milieu des; ¡colonnes,-du lieu de
la p riè re . # n “
El-Azhar a été la première mosquée fondée dans El-Kakirah ; elle a e -î
commencée en lamada, an 359, et finie en Ramadam, 361. Son toit,pomme celui
de la mosquée d’Amr, était d ’abord b a s; il fut plus tard flevé B Q B S j La
mosquée fut réparée p a r les quatre khalifes fatiinites et p a r Beyhars, puis,
en 702, après le tremblement de te rre , en 725 et en 761. Le grand minaret fut
bâti p a r le soultan El-Ghoury au commencement du x* siècle de l’hégire.
Toute la mosquée a été réparée e t considérablement modifiée p a r u n gouverneur
tu rk , en 1001. y .
El-Azhar a été, depuis sa fondation, la principale mosqueé congregamste
du Kaire, à l ’exception de deux périodes : la p remière, i p a rtir de la date
de la mosquée d ’El-Hakem qui transféra les principales p riè re s dan^ s^ p ro p re
mosquée e t où p rêchait le khalife:.; la seconde, à p a rtir de l ’avénement de
Saleh-el-Dyn jusqu’à celui de Beybars, pendant laquelle le sermon fut discontinué
dans El-Azhar, parce que, selon quelques auteurs,, il est défendu <je
prêcher deux sermons du Vendredi dans la même ville. • • ,
- La mosquée d ’El-Hakem, bien qu’à l’état ; de ruine , est asse* conservée
pour témoigner du progrès dont nous parlions plus : h au t e t demontrep g g
le s formes typiques, trouvées, dans M M d ’Ahmed-ibn-Tquloun, avaient, été
conservées e t développées. Le style avait gagné en hardiesse et. en s y m é t r i |;
La dynastie fatimite a laissé au Kaire d’autres mosquée,■ remarquables,
en tre autres, des édifices sépulcraux dans le cimetière .dm fud d e H H H
ils p o rten t le même caractère, e t so n t g é n éralem e nL x ro y p gm o u s, de briques
I ■ ■ bedes portes d’El-Kahirah, bätips s é iis% règne de c ette dynastie,
s o n t remarquables comme l’oeuvr.e,de trois frères.grpps,.Elles contiennent des
tra its absolument étrangers à l ’a rt, en m ême temps qu’elles en o n t d’autre s de
Î8 n caractère le p lu s ’ exquis. Elles m é riten t d’ê tre mentionnées comme un
exemple de ce que les Arabes ont obtenu des étrangers.
Les édifices de la d y nastie’suivante, qui fut fondée p a r le célèbre Salahrél-
Din, ne sont pas nombreux, et, à p a rt quelques ..exceptions,..n’ont de rem a rquable
que leu r solidité'massive. Ce fut soüs la p remière dynastie des soültans
mamlouks que l’a rt atteignit la pe rfe c tion,ifi il déclina graduellement, sous la
seconde dynastie, celle des Circassiens.
En considérant ces périodll* de l ’histoire, il. est nécessaire de se rappeler
que les rois, qui étaient primitivement dés esclaves, n ’ap p o rtè ren t probablement
avec eux aucune connaissance artistique de leu r payS natal. Mais les
esclaves turks descendaient d ’une race bâtisseuse de tombeaux, et, comme la
preuve en existe, ce tra it national p rit racine en Egypte .
Makrizy donne dé puiSsântes raisons de l’introduction d ’un grand nombre
de nouveaux tra its dans l’a rt arabe, vers cette époque. Djen-Giz-Khan désolait
l ’Asie '(Sécidentâlè et en c h assait devant lu i lés populations, Or,ç à l’époque .de
Djen-Giz-Khan, dit Makrisy, beaucoup d ’Orientaux v in ren t en Egypte (an 656
de l’h é g ire jg e t, après cela, à l’époque du règne de Mohammed-ben-Qalaoûn,
les faubourgs sud d’El-Kahirah fu ren t bâtis e t considérablement augmentés
(an 711 de l’hégire).
Mohammed-ben-Qalaoûn fut l’un des grands éonstructeurs de cette époque,
e t quelques-uns dés édifices qu ’il fonda comptent parmi les meilleurs -modèles
de l ’a rt a rab e; mais sa mosquée, dans le circuit su p érieu r de la citadelle, est
très-curieusement étrangère à cet a rt. Les minarets sont absolument ta ta rs de
forme, eomme les minarets de l’Inde du nord, et couverts de tuiles verminées ;
ils sont uniques au Kaire.
Le sommet de ces minarets, en forme de dôme, qui a été comparé au
bonnet conique d ’un derwiche, se retrouve dans d ’autres exemples. On le
retrouve, entre autres, dans la mosquée d’El-Hakem, qui fu t en pa rtie ru in é e
pa r un tremblement de te rre en l’an 702; les sommets des minarets fu ren t alors
jetés bas e t rebâtis par Beybàrs-el-Djâchengir, émir qui usurpa le trône de
M ohammed-ben-Qalaoûn.
4. Contrairement aux instructions des mamlouks indiquant que les tombes devaient être basses et bâties
seulement de briques grossières.
2. Nous trouvons également mentionné par Makrizy que les deux minarets de la mosquée de Qeyçoun,au
Kaire, furent bâtis par un constructeur de Touriz, comme le minaret que Khawaja-Àli-Shah, le vizir du sultan
Abou-Sâïd, avait fait éléver dans la mosquée de là ville do Touriz.; ■