architectes qui ont conservé, quoique dans u n é ta t évident de décadence, le u r
ancien a rt national.
Bien que les écrivains indigènes aient été jusqu’ici supposés fo u rn ir peu dp
lumière su r ce sujet, nous regardons le u r témoignage, pa rtout où il se rencôntre,
»comme historiquement précieux, déduction faite de la p a rt d’ignorance et de
préjugés qu’il renferme, c a r ils sont loin d’ê tre muets su r les sources de le u r
a rt ou su r les hommes qui ont exécuté la p lupa rt des édifices les plus .ancieris
e t les plus beaux
Nous trouvons dans Makrizy, Æ d o n t le livre su r l’Égyptenst la description
topographique la plus complète qùéipossède la langue arabe, <pojquMfcsoit ¡généralement
un peu trop discret su r ces points, — quelques renseignements importants.
Puis vient Ebn-Khaidoun, qui marche à la tête des historiens arabes
e t se rapproche-le plus, dans le sens que l ’Europe attache à ce;mot, de .1 h istor
rien philosophe ; il est très-explicite su r l ’origine de l ’a rt. Enfin, nous avons
encore les notices, éparses dans les monographies indigènes, des villes saintes
de l ’Arabie, qui p roje ttent une vive lumière su r l ’histoire des p remiers édifices
des maliométans e t qui a cquièrent une importance d’autant plus grande qu on
reg a rd e comme le v ra i modèle dè ;'dès- édifices le plan d-autrefemonuments
mieux connus des pays conquis p a r les musulmans.
« Les A rabes, raconte Ebn-KhaldOün (nous traduisons -presque littéralement
Ses paroles), en raison de leu r vie solitaire et aussi parçe q u e leu r re lig io n leur
défendait la prodigalité e t l’extravagance dans leurs constructions, é ta ie n e d o ç
de s e connaitre en a rt, ce; qui explique pourquoi Omar-ben-Kiltab, le second
k h a life , lorsqu’on lui d emanda la permission de bâ tir El-Koufah % en pierre, le
feu ayant p ris aux roseaux avec lesquels on av aitco u tum e auparavant de bâtir,
d it à ceux qui attendafeiSiSa réponse>:|§FaiteW' mais n é bâtissez: pas plus de
■j, ¡Lesarchitectes W W B I m e u W et il est a t a e . l tB H H S f lD B
r-i - iiid ia e é M W i l d , que l W u l k . i i -des a- des surveillante., G ôtaient
parfois dos ohefs militaires ou c iv i ls ^^gouvernement, e t parfois les
ti linios daos cl q o partió, Ainsi, après un tremblement de Ierre, l'an TOS'Ue 1 hegire, 1 émir Rekn-el Dm
I I I |™os[|aSo ■“
i o c o n n u ^ a v o u ^ o to u ii^ ta éU c i^ c ^ qU¡ e st appe lé e •communément p a r nous, -K o iifa -oü, USoufa, - et
« trois chambres, e t surtout qu ’il n ’y a it pas cl’édifîces élevés ; tenéz^vous à la
« pratique du Prophète ; c’est" ainsi que vous conserverez votre domination. »
Ëbri-Khaldoun rend plus clairement encore cette pensée, lorsqu’il compare
le travail moderne arabe à celui des anciens édifices de. l ’Arabie du Sud.
Il observé que chez les peuples qui o n t existé pendant de très-longues périodes,
tels que les Perses, les Coptes, les'Nabathéens, lés Grecs, e t parmi les premiers
Arabes, ceux d’Abd-el-Rhâmood, les a rts ont pris profondément ra c in e e t que,
en conséquence de leu r longue durée, leu rs, monuments e t leurs temples ont
été plus nombreux et plus durables1.’
Les constructions des Arabes primitifs s o n tl’oéuvre, nous le savons aujourd'hui,,
ïd’une race mélangée, composée dë Sémites,'jôklanites e t non arabes à
proprement p a rle r, et de Coushites, venus en partie: d ’Afrique e t en p a rtie d ’Assyrie.
Les Coushites furent probablement les principaux architectes, à en ju g e r
p a r l’influence sémitique en Arabie, parmi les Juifs et dans l’Afrique du Nord,
voire même dans les pays voisins2. Les monuments phéniciens primitifs paraissent
aussi ressembler A- ceux des Coushites ; l’induction tirée de la race est très-
souvent négligée, mais elle trompe ra rem ent.
Quant à l’assertion d ’Ebn-Khaldoun à l’égard de l’ignorance'des Arabes, elle
est prouvée p a r les fa its, puisqu’on en trouve u n témoignage décisif dans les
descriptions dès mosquées de la Meltkë et de Médinë, aussi bien que dans
celle d ’Amr au Kaire. /
La m osquée du P rophète à M édine, bâtie p a r lui-même, était originairement
très-petite èt ne mesurait que cent coudées dans chaque direction, ou même
moins, assurent quelques auteurs. Elle était de b rique s b ru te s su r fondations
de p ie rre hautes de trois coudées; les briques étaient posées a lternativement en
longueur et en croix, ce que nous appelons maçonnerie-flamande^ e t elles n ’é taient
ni plâtrées, ni ornées* Il y avait au milieu une cour à demi couverte, dont.le toit,
supporté p a r des troncs de palmier en guise de piliers, était formé de branches
de palmier couvertes de plâtre.
Quoique construite ainsi de la façon la plus grossière, cette mosquée offre le
type du plan adopté pour la p lupa rt des mosquées existantes, c a r la mosquée
d ’Amr, en Égypte, n ’était qu’une exception et l’une des plus curieuses, parce
qu’elle a été entièrement ignorée des théoriciens européens. Bien que cette
4. I, partie 2, p. 234. — Pour ces premiers Arabes, voir l'article Arabie dans le- dictionnaire de la Bible
du docteur Smith.
2. Les Juifs n’étaient pas architectes. Leur temple lui-même-fut bâti pour Salomon, par les ouvriers phé