hiihrab au milieu des carreaux de remplissage, comme on le voit dans la mosquée
d’Ibrahym Agha, au Kalre.
La tulipe, l’oeillet et la jacinthe sont les trois fleurs reproduites généralement
d’après nature, p a r lés anciens céramistes.
Quand les carreaux de revêtement arrivent à fleur d ’un mur, comme dans
l'em brasure d ’üne porte, l’épaisseur du carreau est taillée en biseau e t ornéé
d’une p e tite bordure.
En superposant les Carreaux su r leu r axe médial ou sur leu r jointure naturelle’,
on obtient un dessin différent.
Au lieu d ’inventer journellement de nouvelles formes, les Arabes ont souvent
légèrement modifié, dans le dessin ou la couleur, les carreaux les plus en
vogue. On trouve daims les revêtements de faïence des carreaux qui varient, et
qui, bien qu’employés concurremment, ne sont pas disparates, mais apporten
t dans l'ensemble u n effet pittoresque fort harmonieux, comme 011 peut le
voir dans les planches CXY1I e t CXVIH, représentant les faïences murales de
Qasr-Hodouan. Mais généralement les variantes sont plus distinctes e t forment
un nouveau dessin qui rappelle A peine la donnée originale.
Le tracé géométrique, d’un .emploi si fréquent dans l ’ornementation arabe,
se p rê ta it ii mille combinaisons dans les diverses branches de l ’a rt et fübla base
essentielle de toute composition, su rto u t dans l'architecture mauresque.
Les deux séries de c arreaux de faïence, provenant de la mosquée de Cheyk-
houtt, (Pl. CVII1 et C1X), ne forment pas une décoration complète, ce sont de.
vieux spécimens dépareillés, r é u n i s s a n s intelligènce4e t'san s gOùi, à une époque
assêz récente p our g a rn ir la partie inférieure du mihrâb qui se' trouvait détériorée.
Mais, considérés pour eux-mêmes, ces deux entrelacs, dont le faïencier
a varié les couleurs pour faire de chacun d ’eux des panneaux différents,: sot®
assez curieux. Ils. Appartiennent: p lutôt à P a r t mauresque quAu style arabe et
doivent provenir de l ’Andalousie ou du Magreb.
Ne les ayant Vus reproduits nulle part, nous en avons enrichi notre publia
cation pour donner une idée dé ces combinaisons variées dont la.faienpe, même,
n ’a pas su s’affranchir,-malgré ses allures ¡indépendantes et capricieuses.,iC’pst
sans doute pour s’épargner A chaf^ue instant le tracé .géométriqueque; le carreau
a été moulé de façon Ace que lés lignes'-qui dessinent les entrelacs soient
légèrement .en relief Sur le fond çt puissent ainsi dessiner l’emplaceinent de la
couleur-. '■ -l i - ‘V ■' i ■ -■ • ^ ■ ■-
Ce que cette mosquée présente,de plus curieux, c e sont les c arreaux dé
'fàïe'nce-appéiés' au Kaire,: ÇtM&mï, du nom de la ville persane d’où ils tiren t leu r
origine. Ils ornent l é pou rto u r du m ihrab.-sont tous dépareillés-et: paraissent
aVoinété apportés de l ’Andalousie, tant ils ressemblent à ceux de l ’Alhambra.
Nous n ’en connaissons pas d ’im;tr,es. de. ce,-genre au Kaire. Deux de ces carreaux
de faïence-offrent les fragments d ’une inscription koufique dans le genre de
l ’étoffe de NivelleSv le s autres morceaux offrent dès merlons dentelés et deux
dessins' variés' polir les éoHÎéurs'des barreaux qui : sont couverts d ’arabesqùeS:
gèométriq'uès-'noüs paraissant d’une date assez ancienne. Ils ont tous-un léger
¡relief è t p lusïéurs sont cernés d’un trait rougeâtre. Le Îe lie f leu r donne, au tan t
que la distribution d ë sco u leu rs, un aspect de mosaïque, 1
-Nous terminerons p a r une description des décorations céramiques-de. la
mosquée réparée p a r Ibrahym-AghaïlGette mosqnée.’est la.’séulé,tÀu Kaire, qui
soit entièrement décorée de faïences murales. Celles qui sont appliquées su r les
m û ri ¡du maqsourah Sont toutes monochromes-et’le bleu su r b le u 'd o n n e A,-ce
long revêtement, A peine égayé p a r trois ou quatre grands panneaux, une monotonie
et une froideur qui musenL-à'cette élégante décoration.
' Le panneau principal forme. u n véritable pseudo-mihrab d’uri bel effet. Il
'se- compose d’une arcade A plein cintre au bas.de laquelle on voit u n grand
vase historié, d ’où sort un bouquet surmonté d’une lampe et entouré, de grandes
plantes qui, d u ’ so], a rrivent par deux ou trois courbes--jusquAu- sommet de
Parcade. Cette nicbe-’fest flanquée dedeiix aiitres plus étroites que remplit entièrem
en t un grand cyprès entouré d ’une espèce de vigne v ierge. Toute cette flore,
qui n’emprunte à la nature que le s formes 1 générâtes '-èsseuliellesode la -.végétation,
e st tout A fait monumentale.
Les écrivains orientaux ne sont pas dAccorcl su r le symbolisme du cyprès,
qui sé'Yoit si souvent sur les ïoifcbëaux,’ïéA':'-faïéBeés, les étoffes et les tapis,
surtout en Turquie et en Perse:; les a rtistes le représentent quelquefois la tête
penchée; comme s'il c éd a it A l’effort du vent. Les A rab e s'p ré ten d en t q u è ïc ’est
l'arbré-Aiiquel lé démon a été enchaîné-ét l e considèrent cotumie l e symbole de
la lib e rfé .' Le CypfèsRë:tait,-'.en Perse,' l'emblème de là religion e t représentait,
l’âme a spirant au ciel.
. L’au tré pseudo-mihrab de la même mosquée est beaucoup plusaélcgAnt,
mais n 'a pas une forme, aussi caractérisliq'ue.-C’est un panneau qui p o u rra it sè
placer aussiebien dans u n harem q u ë ‘su r les: murs d'une-;mosquée,-Il repréé
sente aussi ivn vase d’où sort une lige principale dont les courbes gracieuses
et les larges feuilles-fleuronnées remplissent to u t l’espacé avec un goût e t une