tectural de voûter su r l’espace au-dessous e t de passer d’un appartement carré
au cercle du dôme, système employé par les Byzantins et les Perses. Faute d ’un
meilleur terme, ce travail de crochet a été appelé pendentif. L’église de Sainte-
Sophïe de Constantinople présente de beaux exemples d e là forme byzantine;
mais, dans les édifices de ce style plus récents, les difficultés de construction
paraissent avoir obligé les architectes à s’en tenir à des dômes plus petits. Les
édifices de la dynastie sassanide contiennent également des pendentifs1.
L’origine de ce tra it d ’archite cture est évidemment beaucoup plus simple
qu’on ne le c roit généralement, quoiqu’on a it voulu la trouver dans les exigences
de la construction du dôme, ou dans les exemples nombreux e t compliqués
jusqu’ici proposés. Elle doit être attribuée à la transition du c arré au
cercle par le procédé grossier reproduit dans le dessin ci-dessous (fig. 70), qui
représente l’in té rieu r d ’un tumulus découvert à Kerheh e t dé crit dans les tra - -
vaux de la Société royale d ’a rc h ite c tu re 2. Ce lumulus, s’il est d ’une date
récente, est d’un très-ancien style, comme la tombe des Algates e t le tré sor
d ’Atrée.
Les Arabes, avec leu r faculté particulière de re tran ch e r tous matériaux
4. Dans l’Inde, on voit dans íes édifices du vieux Delhi d’anciens travaux à crochets fort; semblables aux
pendentifs précités. On en a trouvé un bel exemple, plus récemment encore, dans une mosquée de Debjapoor.
Lo développement indien paraît n’être qu’un rejeton sans rapport avec l’origine,des pendentifs. Les plâtres de
l’Alhambra dérivaient des modèles de. bois, de pierre et de plâtre de l’Égypte. Il est’.à peine nécessaire de
réfuter une théorie qui a cependant un avocat, celîff^ue les pendentifs n’étaient, dans l’origine, que de simples
ornements dérivés de la Dent de chien gothique. Cette théorie ne repose que sur une comparaison des pendentifs
.les plus récents et du travail de Constantinople.
2, Vol. 6, p. 400, pl. 5.
superflus, ont naturellement voûté les pierres à recouvrement qui remplissaient
les angles de l’édifice, et, en employant l ’ogive, ils ont surmonté les difficultés
rencontrées par les architectes byzantins, difficultés auxquelles nous avons déjà
fait allusion.
Le pendentif fut promptement adopté par les Arabes, en Egypte, sous une
grande Variété dé formes e t pour presque tous les objets concevables d’architecture
et d’ornementation : pour effectuer la transition des fenêtres en re tra it à la
surface extérieure d’un édifice, p our voûter de la même manière les grands
portiques des mosquées, qui forment un si grand caractère du stylé/ Le simple
cercle placé su r un carré pour supporter u n dôme était converti en un octogone
intermédiaire/ e t les angles du c arré étaient alors remplis comme ils le sont
dans le'dessin ci-dessous (fig. 71), d ’après une esquisse faite p a r nous dans le
Fig. 71.
grand cimetière du sud, au Kaire, et qui montre bien la facilité avec laquelle une
forme simple était admirablement convertie.
Les plus simples boiseries des maisons d’habitation sont façonnées en une
variété de curieux modèles du même caractère.
En fait, le pendentif indique fortement la mode arabe de supprimer les
angles e t les matériaux inutiles, toujours d’une manière agréable e t avantageuse
à la construction.
Nous avons dit que la mosquée d ’Ahmed-ibn-TouIoun était le plus ancien