mais avec de légères e rre u rs , principalement dans la forme, des arcades qui,
au lieu d ’ê tre cissoïdales, é ta ien t ogivales.
La seconde, Gama El-Sinânieh, à Boulak, assez bien conservée ( elle est
fort mal représentée dans la Description de l'Egypte), ertiprunte, comme la mosr
quée de Daoud-Pacha e t celle de Sysaryeh, quelque chose,de la forme byzantine
de Sainte-Sophie de Constantinople. C’est une rotonde assise su r une base
c arré e e t entourée d’un portique ou plutôt d’u n cloître.
Pour soutenir la poussée du dôme immense qui la couvre, l’architecte a
été obligé d ’élever des pieds-droits qui donnent à ce lourd édifice une apparence
assez originale. Mais,¡ce dôme de p ie rre est très-mal co n stru it; les
fenêtres en sont fort maladroitement disposées, car elles masquent une partie
des rosaces in té rieu re s, e t les lucarnes qu’on voit au-dessus sont traversées par
des poutres qui b a rre n t les découpures de ces fenêtres. ,
Mosquée A hmed-el-Bordeyny.
4038 de l’hégire. ® 1628 de Père chrétienne;
(PLANCHES XXV, XXXI I I , LIX, EX, LXI , LXII, LXVI I I, LXIX, LXX, LXXI ET CXLl i t i f ’/- - '
Il y a deux mosquées de ce nom au Kaire : l’u n e est située près de Qaza-
Meydan, e t l’au tre , que nous avons entièrement dessinée e t dont nous allons
en trep ren d re la description, e st située dans le Daoudieh.
Il existe aussi deux sibyls du même nom, près d’El-Azhar : il serait curieux
d e le s comparer avec ces deux mosquées, c a r on au ra it ainsi une idée exacte et
complète de l’a rch ite ctu re de cette époque.
Cette petite mosquée semble avoir fait pa rtie d ’un vaste palais dont on. voit
encore les ru in e s au nord. Nous ne savons malheureusement rien de son fond
ateur, c a r il n ’ep e st fait aucune mention dans les histoires que nous avons
consultées; nous croyons savoir seulement que ce surnom d’El-Bordeyny lui
venait de la petite ville où il avait pris naissance, et que .son père le portait
déjà avant lui.
La mosquée Àhmed-el-Bordeyny n ’a , p our satisfaire la curiosité , qu’une
seule salle à offrir, mais cette salle est décorée avec une magnificence inouïe ;
c’est une des plus jolies du Kaire, su rto u t sous le rap p o rt de ses mosaïques
e t de ses plafonds, qui sont splendides d ’ornementation.
On n ’y a employé ni plâtre n i bois sculpté, sa façade est simple et de bon
goût, e t son m in a re t est d’une ra re élégance.
Les quatre murs in té rieu rs sont revêtus de mosaïques du h au t en bas.
Malheureusement la pa rtie supérieure a presque entièrement disparu; cependant
elle est encore complète su r le n iu r o rien ta l, où elle donne une idée du
luxe déployé dans ce pe tit oratoire. Les mosaïques sont formées de morceaux
de marbre, de pierre rouge e t jaune, de v erre bleu e t vert c h é rif, e t enfin de
nacre de perle. Toutes ces pièces sont appliquées au moyen du plâtre, excepté
les plus petites, qui sont liées p a r u n ciment trè s-d u r. Elles p ré sen ten t des
entrelacs, des ornements rectilignes encadrés de larges bandes, et variés çà et
là p a r de grands cercles.
Le mihràb est, en particulier, décoré de mosaïques où la nacre domine, et,
p a r ses brillants reflets, cette n a cre semble encadrer de filets d’arg en t toute cette
ornementation. En outre, les artistes qui ont dessiné les panneaux ont, pour
former les contours, entremêlé le marbre blanc e t la nacre indifféremment et
d ’une manière fantaisiste, ce qui donne à ce travail l’aspect d ’une riche étoffe
dont quelques parties scintillent à la lumière.
Les plafonds sont très-remarquables ; ils sont dessinés et coloriés avec un
soin presque aussi minutieux que les beaux frontispices des manuscrits orientaux.
Les arabesques curvilignes et fleuries su r fond d’or y forment contraste
avec l’ornementation rectilignè e t anguleuse des mosaïques murales. On est
étonné qu’un pa re il travail soit placé à une h au teu r où l’oeil ne peut en apercevoir
toute la perfection, et où il lu i est seulement permis de saisir les masses
et les grands détails. Le plafond du dèkké est couvert d ’entrelacs formés p a r de
petites baguettes d’un centimètre de la rg eu r, clouées su r des planches* e t relevées
çà e t là p a r de gros boutons dorés.
La chaire à p rê ch er ou mimbar, ouvrée de marqueterie de nacre et d’ivoire,
s’harmonise bien avec les mosaïques ; c’est, dans ce genre, u n travail des plus
beaux et comparable à celui des plus p récieux meubles arabes. Elle est du même
style que les mosaïques et l’on sent qu’une même inspiration a p résidé à l ’érection
de toutes les parties de ce bel édifice. Cependant ce joyau va bientôt
disparaître, car, p a r suite d’une incurie inexplicable, il menace ru in e de
toutes parts.'
Ganïa-1brahy ni-Ag ha,
4063 de P h é g i r e .E 4652 de Père chrétienne. :-
( p la n c h e s GXIX, GXX., CXXI ET CXXJJt;}.,
Cette mosquée, qui fut bâtie en 1063 de l ’hégire (1652), est, selon toutes
probabilités, une fondation de Mohammed-Sonkor-el-Nâcer.