aux architectes arabes, m a iso n les retrouve dans plusieurs ancienne maisons.
Dans la mosquée d ’El-Agsa, à Jérusalem, on voit encore un m u r de maçonnerie
qui enclôt les deux nefs extrêmes du côté de l ’o rie n t: to u t cet espace est réservé
aux femmes qui viennent assister à la p riè re publique. Il y avait aussi dans les
maisons^des riches particuliers, des Tekassirs ou tribunes dans lesquelles les
femmes assistaient aux fêtes e t réunions.
Le Sahn ( cour ou impluvium ) est un espace généralement carré, à ciel
ouvert, borné du côté de la Mekke p a r le m aqsourah, et des trois autres côtés par
des murs, qui peuvent ê tre garnis de portiques in té rieu rs à un ou à plusieurs
rangs de colonnes : ces portiques se nomment Liwâns.
Le mot Liwân, ou portique, q u ’il ne faut pas confondre avec le mot Iwân,
qui veut dire salon, désigne la partie abritée ou l ’on prie dans les mosquées.
Il peut y avoir jusqu’à quatre liwâns, selon le plan de l’édifice : on les
désigne suivant le u r orientation. Autrefois les quatre liwâns des mosquées
royales étaient consacrés aux quatre sectes orthodoxes de l’islamisme.
Sur les quatre liwâns de la mosquée d’El-Azhar sont adossés les Rouaks ou
chambres affectées aux différentes nations ou provinces de l’Égy te e t de
l’é tranger, qui envoient des étudiants à la mosquée universitaire. On les distingue
p a r des noms spéciaux : Rouak-el-Moghraby, Rouak-el-Chawam, etc. Quelques
uns de ces rouaks possédaient autrefois de riches bibliothèques, e t lés
revenus de leurs donations assuraient aux étudiants, ainsi qu’aux professeurs,
d’abondantes rations de vivres e t même certains appointements. Aujourd’hui
les bibliothèques sont d ég arn ie s, les rations et les appointements réduits au
minimum.
Le Mousallâ, oratoire, e st un petit endroit, situé à-cô té du meidâah (lieu
des ablutions), et souvent orné d ’un mihrab où les pauvres qui n ’ont pas le
moyen de p o rte r de chaussures, font leurs prières immédiatement après les
ablutions.
Le Meidâah e st un bassin carré, abrité ou découvert e t rempli d’e au , où les
fidèles font leurs ablutions. Il p eu t se trouver, selon les exigences de la localité,
soit aii milieu du sahn, soit en dehors de l’enceinte principale.
Auprès du meidâah des grandes mosquées, il existe d’autrçs bassins, nommés
Magtas, construits dans un endroit couvert e t dans lesquels les croyants viennent
se purifier du contact des femmes. Ces bassins sont uniquement destinés à la
classe pauvre. Les maglas de certaines mosquées sont réservés, e t consacrés
spécialement à la cure de certaines maladies ; ainsi l’un des magtas d ’El-Azhar
est rép u té gu é rir les fièvres. Le malade en s’y plongeant doit dire ce hadith
du Prophète : « La fièvre est du feu qu’il faut éteindre p a r l’eau froide. »
Le Hamfiyeh est une fontaine pourvue de robine ts, bâtie au milieu du
sahn, auprès du meidâah. Les quatre sectes orthodoxes de l ’islamisme ayant des
manières différentes de faire leurs ablutions, celles qui n ’oseraient les accomplir
dans le meidâah, où l ’eau est stagnante e t malpropre, les font au moyen des
hanafiyeh où l ’eau arrive toujours p ure . Le hanafiyeh rappelle la Phiale, ou
fontaine d ’ablutions des églises byzantines.
Le Kanif (pl. Kounf) ou Kanifat, c’est-à-dire les latrines, appelées aussi
Mourtafek ou Beyt-el-Zaha, nécessite, comme le meidâah ou le hanafiyeh, la
construction e t l ’établissement d’une Sâkiyeh ou d’une Noria, c’e st-à-dire d ’une
fontaine, fournissant l’eau nécessaire aux ablutions légales.
L accès du temple e st in te rd it p a r la loi religieuse, non-seulement à tout
mécréant, mais encore certaines parties sont inte rdite s à to u t musulman qui
n e st pas en éta t de pureté légale absolue (Tahara) : la tah a ra islamique est
identique à la tahara judaïque. '
Cette interdiction, en vigueur à différentes époques, chez tous les peuples
sémitiques, p a ra ît avoir été motivée p a r les mêmes considérations que chez les
juifs. On ne peut, dans 1 un ou dans l ’au tre culte, p én étre r dans le sanctuaire
sans re tire r ses chaussures, e t un musulman scrupuleux ne doit même pas, pour
aller d un point à un au tre de la ville, trav e rser une mosquée.
Le nombre e t la position des minarets (Maadneh) sont abandonnés au goût,
au caprice des fondateurs e t des architectes. La Mekke ne jo u it pas seule,
comme on l a avancé, du privilège d’en avoir s ept; la principale mosquée de
Hérat, une des plus belles de l’Asie centrale, est surmontée de neuf m in a re ts1.
Quand il n y en a qu un, ce minaret unique e s t ordinairement à côté ou au-
dessus de la principale porte. Les minarets sont quelquefois assez éloignés de
la mosquée, comme à Gama El-Moyed, où ils sont bâtis su r les deux tours
de la porte d ’El-Zoueyleh. Le nombre de galeries ou balcons circu la ire s, qui
garnissent des minarets, dépend du goût de l ’architecte e t de l ’importance de
l’édifice.
Le nom du fondateur et la date de la construction des mosquées sont toujo
u rs rappelés dans une inscription murale. La date se trouve souvent écrite
par un Tarûkhon^Chronogramme formé p a r le d e rn ie r hémistiche d’itn vers,
dont les valeurs numérales des lettres produisent ensemble le nombre q u ’on
veut exprimer. Cette invention, qui n ’e st pas d’origine arabe, commença à se
4 . Voy. Revue Orient., t. III, page 308.