d ’après le s principes développés dans les Diagrammes* formés en traçant une
série de lignes parallèles croisées à angle d roit p a r une au tre série, puis en tra^-
çant diagonalement les mêmes espaces tirés à l ’intersection de chaque c arré ou
de chaque second carré.
11 y a une assez grande différence en tre les arabesques sculptées su r pierre
e t celles sculptées su r p lâtre. Les premières sont plus massives, plus épaisses, les
petits’ enjolivements qui o rn en t leurs larges feuilles ne sont pas fouillés, mais,
sont d ’un re lie f très-bas qui diffère entièrement du refouillement des feuilles de
p lâ tre ; les ornements de plâ tre sont plus légers, plus simples, présentent plus
de variété e t de grâce, e t méritent bien le nom de guipure, qu ’on a ¡ souvent
donné à ces caprices de la fantaisie arabe.
Ils sont quelquefois si minutieux e t si entrelacés que le plus habile dessinateur
a de la peine à les suivre; ils sont aussi fréquemment répétés et leu r régularité
ferait supposer l’emploi d ’un moule appliqué successivement su r les différentes
parties. Pour notre part, nous croyons tout simplement que les artistes
se sont servis d ’un poncif qui servait â les guider, parce que le fond est. trè s -
net et qu’il porte souvent les traces dé l’outil qui a servi à l’évider. En effet, les
petites niches des pendentifs, qui se développent su r des surfaces, gauches,
n ’a u ra ien t pu ê tre faites d’une au tre manière.
L’usage des ornements de sculpture de p lâ tr e , blancs ou coloriés, se
conservait dans la Grèce, dans l ’Italie e t dans nos provinces méridionales
aux x° e t xi® siècles; il y subsiste encore aujourd’hui^ « Instruits autrefois
p a r les Grecs, les gypsoplastes de l’ancienne province n ’ont pas cessé
d’exécuter des sculptures de ce genre avec une étonnante dextérité; .¿»- [Emeric
David.)
Les ornements sculptés su r bois offrent encore plus d ’originalité e t dé goût
que les arabesques de gypse.
Quant aux ornements intérieurs des mosquées et des principales sallef des
habitations arabes, ils sont de p lâ tre et rehaussés de couleurs, dont ils ont';conservé
malheureusement peu de tra c e s; cependant on en. retrouve encore assez
pour re s titu e r cette pa rtie de l’ornementation. Les ornements de la meilleure
époque, comme ceux du mimbar de Qous, é taient ordinairement coloriés dans
le u rs refouillements, d ’un fond rouge, bleu ou v e rt; mais les saillies re staien t
blanches et portaient su r leurs contours u n filet jaune, sur fond rouge, bleu ou
vert. Les couleurs employées ne se composaient donc que de rouge, de bleu,
de jaune, ou de v e rt dans les fonds, mais la distribution s’en faisait avec beaucoup
d ’entente et de goût. Quant à la couleur blanche et à l ’or, qui servaient
surtout jr border les Ijgnesvet les rinceaux, ils étaient employés de préférence
dans les plafonds et les boiseries*
L’analyse?.de quelques parcelles dé. Ces couleurs donne les résultats suivant^.
Le bleu est un bleu d ’outremer;, le y e r ^ ^ tm c om p o séd ’outremer é t de
jaune, offrant toutes les réactions d’un corps organique, gomme ou laqué végéta
le s on employait quelquefois le vert-de-gris; enfin le rouge est formé de v e rmillon
ou de sulfure de m e rc u re .,
¡-■ Nous ferons ici une remarque importante qui tient au génie de ces peu-,
plesf.-c’est q u e , tandis que.,chez nous t p u t e S ’çrnementation qui concourt
à la décoration d’unfédiflçé rappelle le mèmevStyle e t s’inspire d’un même mo-
dèleSiçhez les Arabes, au ^qntrai,re,,Jes principaux a rts qui procèdent de l'a r chitecture
concourent à embellir un édifice c-n lui p rê tan t chacun le u r ;genrë
pa rticulie r d ’ornementation; ainsi, les panneaux e t le s ,p o rte s peintes Offrent
déS’riépréséntations de fleurs liées,,à des arab esq u e s.et à des entre la cs; il en
est de même pour les; faïences qui s’appliquent su r les murs.
- .Nous ne devons pas oublier de d ire ,,en terminant, que l’architecture arabe
du ICaire doit sa grande variété d ’ornements au concours de tous les artistes
que, chaque année, l ’époque du pèlerinage lu i amenait de la Grèce , de la
Perse ou de l ’Andalousie. La capitale de l’Égypte, en effet, é ta it une des grandes
étapes de -la route-occidentale qui conduisait à la Mclike ; beiiùcoup de pèlerins
besoigneux y séjo u rn aien t, particulièrement il l e u r ’re to u r du pèlerinage, et
cherchaient dans les ressourceSi.de le u r métier les moyens d’amasser un petit
pécule pour re tourne r dans leu r patrie. On doit donc à ces artistes étrangers les
travaux d ’ornementation qui tranchent le plus ordinairement su r le style des
artistes!'égyptiens; aussi retrouve-t-on à différentes époques des ornements
byzantins accouplés à'des ornêments persans et mauresques,
Mosaïque;- ,:,!;
I |J a u t distinguer ,,en Egypte deux sortqfs de mosaïque : celle qüi: Sert de
pavement, e t celle qui est usitée p our décorer les murs.
La mosaïque dont;-pn a formé des pavements est to u jo u rs ‘composée de
morceaux de marbre de couleurs variées',;çt de différentes grandeurs ; oh n ’y
emploie’jâmais':H'autres matériaux. La mosaïque de revêtement e st beaucoup
plus ricins, tant sous le rapport des matériaux mis en oeuvre que sous celui
du dessin.
Les Arabes ont employé fréquemment, à l ’ornementation de leursvriiihrabsj