Elle est donc d’une construction bien an té rieu re au temps d ’Ibrahym-Agha,
qui ne fit que l ’embellir et la rép a re r.
Ibrahym-Aglia était Kelkhoda mowslàhfeszAn, ou intendant des janissaires.
Nous en parlerons A propos'de la construction d ’un divan ou salle de conseil A
la citadelle.
La restauration, qui a été entreprise, de cette mosquée n ’a laissé debout,
de l’ancienne ornementation, que quelques revêtements de faïence, malheureusement
à demi brisés, et quelques sculptures dans le tombeau-du fils 'd u fond
ateur, Aly-el-Din-èbn-Sonkor. Quant au tombeau «Lu fondateur lui-même, il
occupe l ’un des liwAns de la mosquée et présente encore de magnifiques
ornements.
Nous avons publié le minaret de cette mosquée, ainsi que le dôme, qüi est
rép u té l’un des plus beaux du Kaire ; il doit surtout sa réputation aux arabesques
splendides dont il est couvert.
Toute la paroi orientale in té rie u re , où se trouvaient le mihrab et le mimbar,
est décorée de carreaux de faïences monochromes, bleu, su r bleu, ce qui repose
la vue, mais rend l ’ornementation assez monotone e t d’urne froideur glaciale. Les
deux pseudo-mihrabs, qui décorent cette muraille et rompent les lignes des
c arrelages, sont très-beaux, mais les petits pseudo-mihrabs, qu’on voit dans lé
tombeau du fils d’Ibrabym-Agha, sont plus variés. Malheureusement ces d e r n
ie rs se trouvent à une h a u te u r telle, qu’on ne peut les calquèr, seul moyen
d ’obtenir des représentations exactes et authentiques ; if est, en outre, difficile
de les dessiner, tant la pièce est obscure,
Gama Mohmmed^ émir alckour.
4070 de l’hégire. — 4659 de .l’ère: chrétienne.
Cette mosquée est située prés de la porte de Naceriyeh, su r la place de
Roumelyeh, d e rriè re la mosquée appelée Gama Mahmoudyeh.
Son plan est celui d’une croix latine dont le c arré central n ’est pas couvert;
il offre beaucoup de ressemblance avec celui de Gama Soultan Haçen, dont il
rappelle aussi la forme, quant aux arcades in té rie u re s .
Le minaret est surmonté de deux tu rb an s colossaux, comme ceux qu on
p e u t voir souvent su r les tombeaux. L’ornementation ressemble à celle de la
mosquée de Qaytbay.
Le tombeau du fondateur est complètement en ruine*
Tombeau de l'émir Châlek.
4438. de’l’hégire* — 4726 de l’ère chrétienne. .
L’émir Châlek était un des grands personnages indigènes avec lesquels le
pouvoir de cette époque était tenu de compter; cet émir n ’a laissé à la postérité
que son tombeau.
La tradition de l’a r t arabe se maintenait u n peu, depuis la conquête des
Turks, grâce à la prépondérance que conservaient encore les mamlouks, qui
semblaient ainsi protester contre la domination étrangère.
L’édifice n’est composé que d’une seule coupole, soutenue p a r un arc ogival
semblable à ceux des beaux temps du moyen âge. 11 contient un tombeau de
marbre blanc, sculpté avec u n a rt infini.
Zâwyet SIAbd-el-Rahmân Kyahya.
44 68 de l’hégire. — 4754 de l’ère chrétienne.
( p lanc he x x x v i i . )
L’émir Abd-el-Rahmân Tchéléby-ebn-el-Marhoum contribua beaucoup à
embellir le K aire de divers monuments qui se distinguent p a r un style tout p a rticulier,
se rapprochant assez de celui de la Renaissance.
Il existait â cette époque (1743 à 175k) deux personnages p o rtan t le titre de
Khyahya 1 ; les habitants du Kaire les confondent à cause de le u r situation identique,
au même moment. L’un é ta it Abd-el-Rahmân qui, quoique pieux et
charitable, est cependant peu connu. L’au tre é ta it l’un de ces personnages qui
jouent un bien triste rôle dans l ’histoire des temps calamiteux; il se nommait
Ibrahym-Bey, était kyahya des Janissaires et parvint au pouvoir au commencement
de l ’année de 1156 de l’hégire (février 1743) sous le titre de Cheikh-
el-Beled; il m ourut assassiné ou empoisonné l’an 1168 (1754).
Malgré cette confusion regrettable,-parmi les édifices que nous allons c ite r,
le seul qui laisse quelque doute su r le nom de son fondateur est un pe tit oratoire
ou zâwyet, situé rue Char ou Khot-el-Mokharbelyn, qui ne p o rte n i date
4. Khyahya, qu’en écrit aussi kykya e t kelkhoda, est le titre que l’on donne au lieutenant du pacha.
Chacun des odjaqs, ou corps militaires institués en Egypte par Selym 1er, avait son kyahya ou lieutenant,
chargé:de la police du corps et de'la juslice à rendre aux odjaqlys, membres de l’odjaq.
Kelkhoda mouslalifèzzân veut dire intendant du, corps des janissaires, nommé Mouslalifèzzân.