se détache la rosace, est une rondelle de maroquin rouge dont la couleur s’allie à mer- :
veille avec la patine du bronze. Ce détail, assez minime en apparence, révèle le sentiment de
la couleur si développé chez les artistes arabes.
Le n° 2, copié également à Alger sur une porte de maison voisine de la Kasba, est d’un
goût remarquable, et doit provenir d’un édifice des meilleurs temps de l’art arabe. Il ressemble
aux ornements sculptés sur une ancienne porte de la mosquée de Mahmoud-el-
Gaouly, au Kaire, qui date du commencement du xiv» siècle.
Les deux autres heurtoirs ont 'été copiés sur des portes d’habitations particulières dans
le quartier de Gama Teyloun, au Kaire. Ils appartiennent à la meilleure époque de l’art et
doivent remonter au xv» siècle.
On rencontre assez rarement des heurtoirs d’un goût aussi pur, car la plupart sont très-
simples et rarement ornés, à l’exception de ceux des portes des mosquées ; ceux-là se
relient toujours à tout l’ensemble d’arabesques de bronze qui décorent la surface entière de
la porte, c’est-à-dire de ses deux vantaux. Ceux que nous publions ici sont fixés à d’humbles
portes, dont l’unique ornementation consiste en un vaste cartouche contourné dans le goût
arabe, qui se détache généralement en rouge sur un fond vert et contient la formule
sacramentelle: « Bism’ Illaii. — Au nom de Dieu », ou une courte inscription dans le genre
de cèlle-ci : « Dieu est le meilleur protecteur. »
FAÏENCES ET IMITATION. .
( p l a n c h e s c v i n a c x x x i i i .)
Mihrab de la mosquée de Cheykhoun. Faïences murales (pl. CVIII et GIX). — Ces
faïences de revêtement proviennent certainement de l’Andalousie, car elles ressemblent en
tous points aux carreaux fabriqués encore aujourd’hui dans cette province de l’Espagne; elles
ornaient le mihrab de la mosquée de .Cheykhoun, où elles paraissent avmr été posées à
l’époque de l’érection de la mosquée.
Panneau représentant la Kâabah et ses alentours (pl. GXI). — Ge panneau provient du
divan de la salle du palais de Kourchyd-Pacha à l’Esbekieh ; il en existe un semblable à la
Sibyl Kyahya et plusieurs autres sur divers points du Kaire.- C’est un des sujets favoris de
tout dévot musulman, aussi n’est-il pas rare d’en voir se servant en guise de tapis,
de carreaux de faïences persans, représentant souvent la Kâabah, accompagnée de vers
persans. On retrouve aussi ce panneau avec une autre bordure dans le sanctuaire du Tékeyh
des derwiches.
Mosquée cathédrale de Qous. Décoration en faïence (pl. CXIV et CXV). — La
planche CXIV représente un tympan de faïence qui encadre un petit carreau d arabesques
isolées. Le centre de fabrication de ces faïences était, croyons-nous, en Syrie où l’on en
faisait un grand nombre.
Qous, l’ancienne capitale de laThébaïde, fut, on le sait, pendant le règne des Ayoubites,
le séjour, des khalifes.
Cette décoration de faïence, d’une simplicité rare, est surtout remarquable par une frise
ornée de caractères koufiques, qui règne autour de la mosquée à l’intérieur et présente des
caractères du plus beau style. Nous avons choisi la formule sacramentelle, qui ouvre tous
les chapitres du Qorân, afin de pouvoir mieux la comparer aux autres de la même teneur et
qui diffèrent à toutes les époques.
Faïences murales de la mosquée d’Jbrahym Agha (pl. CXIX à CXXII). — Ces faïences
faisaient partie de deux magnifiques pseudo-mihrabs, que nous avons reproduits en entier à
une échelle beaucoup moindre et d’un ton beaucoup plus vrai.
Faïences murales du. Téhyeh des derwiches (pl. CXXIII à GXXV)E- Il existe au Kaire,
près du' quartier franc ou Moski, un tékyeh ou couvent de derwiches, revêtu d’un bout à
l’autre de carreaux de faïences pillés ou volés dans tous les quartiers de la ville : ils tapissent
tant bien que mal les murs extérieurs et font de ce petit édifice un musée céramique fort
curieux par' des échantillons qu’on ne saurait retrouver aujourd’hui. Nous y avons puisé
largement et nous pourrions y trouver de quoi publier un album spécial.
Faïences émaillées à double jèu \pl. CXXVII). — Nous les avons appelées ainsi parce
qu’on peut superposer les carreaux, tantôt sur la pointe du chevron, tantôt sur le milieu, de
façon à leur faire former deux dessins différents, ce qui a lieu dans cet édifice,
Faïences murales du Sibyl d'Abd-el-Bahmân Kyahya (pl. CXXIX). — Ce revêtement
de faïence décore les écoinçons des trois fenêtres principales du rez-de-chaussée de la citerne
d’Abd-el-Rahmân Kyahya. Les carreaux qu’on voit au-dessous forment les remplissages des
deux côtés..
A gauche au-dessus d’un petit pseudo-mihrab de faïence, on remarque un tableau
composé de carreaux sur lesquels on a peint une représentation de la Kâabah et des diverses
stations du pèlerinage. -
Étude de feuilles et de fleurons peints sur faïence (pl. CXXX). — Ces feuilles et ces
fleurons étant d’une beauté remarquable et d’une hardiesse admirable, nous les avons
reproduits en grandeur d’exécution, afin de faire sentir toute la beauté du petit pseudo-
mihrab, représenté dans une de nos planches.
Panneau ovoïde de faïence (pl. CXXXI).ffi- Ge panneau qui n’a rien de remarquable est