moucharabyeh, suspendus aux murs comme des cages élégantes ou comme de
g r a c i e u s e s to u re lle s , sont de véritables chefs - d ’oeuvre. On voit encore de
magnifiques moucharabyeh dans les vieilles maisons des divers qu a rtie rs
du Kaire et particulièrement au to u r de la mosquée de Teyloun. Ces vieilles
.habitations n ’avaient-que le rez-de-chaussée bâti de p ie rre s ; le re s te , constru
it de bois et de plâtre, présente des moucharabyeh de toutes formes et
appropriés aux exigences de la vie musulmane. Il y a tel de ces grillages
dont le mètre c arré présente plus de 1,200 pièces délicatement e t ingénieusement
assemblées, comme lés petits coupés de nos meilleurs a rtistes de
la Renaissance.
Cette industrie s’est perdue aujourd’hui en Egypte e t il n ’y a plus guère que
su r les-eôtes de la mer Rouge, à Djiddâet à Hodeida, que l’on fabrique encore de
véritables clièfs-d’oeuvre de goût ei de patience. On voit dans ces deux villes des
portés ' sbulpléés avec plus de perfection que certains coffres ou bahuts, trop
admirés chez nous. Mais laissons p a rle r Salzmann, qui avait fait de ces constructions,
une* é tu de toute par ticulière.
« Dans tous les pays musulmans, dit-il, où la vie de famille est cloîtrée à
l’intérieur, où les fenêtres servent à donner le jo u r stric tem en t nécessaire aux
appartements et n ’ont pas des proportions qui favorisent les regards indiscrets
dés voisins, on a placé à l’extérieur une espèce de cage de bois, appelée mou-
cbaràbyeh, dans laquelle sont pratiquées des ouvertures. C’est dans les moucharabyeh
que les femmes passent de longues h eu re s; tout en re stan t invisibles, elles
assisCènt à la vie extérieure et elles pren n en t leu r p a rt des émotions de la rue.
« Dâns les contrées où la p ie rre de taille est ra re , on co n stru it les moucharabyeh
en bois ;3p| y en a de fort remarquables, ciselés en dentelles, surmontés
d’un toit élégamment découpé. Dans les pays, au contraire, où le bois est
un objet d è -lu x e , Ces tourelles sont de pie rre e t font p a rtie de la maison;
l’aichilecte les comprend dans le plan de l’édifice, cë ne sont plus des appendices
a joutés après coup comme des nids d’oiseaux.
«.-Les chrétiens introduisirent, en Occident, l’usage de ces tourelles, e t il
s’est conservé jusqu’au siècle dernier dans nos contrées du Rhin. » : v
Bois découpés. Lambrèqumsi >
Les Arabes excellent encore dans le travail des bois découpés sous forme
d ’arabesques, et nous croyons que le goût de ce genre d’ornementation est passé
de chez eux chez nous.