aussitôt la capitulation de Makaukas, il fu t rétabli p a r les Arabes, puis par
El-Moez en 364. (975.) et p a r le soultan El-Daher-Beybars en 664 (1265) ; en 895
(1489), il n ’en existait plus de traces.
Il y avait, selon Makrizy, un fort b âti p a r A hmed-ibn-Touloun.Du palais que
Neym-el-Din fit élever, il re s tait encore quelques ruines à l ’époque de l ’expéditio
n française, qui fit dessiner une de ses portes.
C’est dans la grande plaine voisine, appelée Meydan-el-Stichâbeh, que les
mamlouks s’exerçaient à la course à cheval e t au je t du djérid.
L’histoire ne fait pas bien connaître les agrandissements successifs du K aire,
mais nous avons rap p o rté to u t ce qu ’il était possible de conclure de l’érection
de certains monuments.
En comparant la construction d’un c ertain nombre d ’édifices avec les constructions
des alentours, on parvient à connaître la date approximative des différe
n ts quartiers. Le bourg El-Gyouchy à l’est (limite orientale du Kaire), fu t bâti
environ A3Q ans p lus ta rd ,‘entre 4-87 e t 4.95 (1094-1101) par le vizir El-Asdal, fils
de Bedz-el-Gemaly, sous .le khalife Aboul-Qazim-Ahmed, surnommé El-Mousti-
Ali-el-Ellah. Ce quartier ex té rieu r était situé su r la pa rtie inférieure du mont
Moqattam.La porte dite Bab-el-Bahr, ou porte du Nil, était enclavée dans le
principal rem p a rt du côté d u couchant.
Depuis l ’an 1176 ju sq u ’à nos jours, le Kaire n ’a pas eu d’accroissement
notable, si ce n ’est le prolongement du q u a rtie r d ’El-Hasanyeh ; en deux siècles
il avait acquis ses limites actuelles. Mais, dans cet intervalle, ce grand espace
a été rempli p a r une foule de quartiers, de rues, de monuments et de ja rdins.
Jadis, la pa rtie située en dehors de Bab-el-Nasr é ta it regardée comme un faubou
rg exté rieu r de la ville, et même, celle qui se trouve en tre la porte inté rieure
B ab-el-Zoueyleh e t le ch âteau , é ta it aussi comptée comme faubourg. El?
Karafeh é ta it autrefois un faubourg; il a été presque en e n tie r converti en cimetiè
re p a r Iman Chafey, chef de la secte des Sunnites.
On ne communiquait pas de la pa rtie sud-ouest du Kaire avec le vieux
Kaire ou Fostat, faute de pont su r le canal. C’est p o u r y remédier que le double
p o n t appelé El-Sika fu t construit vers 669 (1270) p a r le soultan Beybars, prince
mamlouk qui se signala p a r un grand nombre de travaux utiles.
D’après un plan du Kaire très-ancien (en 1593), la plaine en tre le Kaire et
le Nil ét&it couverte d’un plus grand nombre de constructions que lors de
l’expédition française; le q u a rtie r d’El-Hasanyeh était déjà co n stru it et le palais
du soultan Qansou-el-Ghoury occupait Fangle nord-est de ce quartier.
Depuis l’époque du p lan, le vieux Kaire p a ra ît s’être étendu au sud, car il ne
présente aucune maison du côté de l’aqueduc. Les exercices des mamlouks
n^avaient pas lieu alors au sud de la ville de Boulak, mais dans une plaine située
au n o rd de cette ville. C'est ici qu'on court à la lice, dit le plan.
El-Asdal fit établir une sphère armillaire d’une grandeur remarquable, grand
cercle de dix coudées de diamètre, placé au-dessus d’une mosquée dans le grand
Karafeh, ou la Mosquée de l ’Observatoire. On abandonna celle-ci p o u r un motif
quelconque, on en construisit une au tre près de Birket-Touloun, e t depuis
encore, l’observatoire changea plusieurs fois de place.
A la partie n ord était une porte appelée Bab-el-Sebaâ ou des lions. Cette localité
tire son nom de deux lions qui sont sculptés su r les murs de la ru e près
de la porte. Ils fu ren t placés p a r ord re du soultan El-Daher, le même qui fit
construire la grande mosquée hors de la ville.
La grande ru e appelée El-Samalc, située p rè s de la Qantarah-el-Gedyd, tire
son nom de deux grands os de cétacés, v ertèbres énormes, qui y sont suspendus.
Les places publiques rassemblent une foule d’oisifs e t d ’individus que les charlatans
s’occupent à divertir. D’étroites habitations sont adossées contre la magnifique
mosquée du soultan Haçen. Une famille entière vit dans un trou de six
pieds de diamètre.
POR T E S.
Le nombre des portes du Kaire est de 71, en y comprenant celles dont
l’extension de la ville a changé l’objet e t qui en occupent le centre.
Comme architecture, les plus importantes s o n t: la porte de secours, Bab-
el-Nasr, et la porte de la victoire, Bab-el-Faloufi, toutes deux percées dans la
vieille enceinte bâtie p a r le vizir Bedz-el-Gemaly. Aujourd’hui intérieures, elles
semblent flanquer l’ancienne mosquée El-ïïakem, la plus grande e t la plus
ancienne après celle de Teyloun ou Touloun, aujourd’hui abandonnée. La première
est d ’une construction massive, mais d’un bon style (fig. 6 e t 7). Les deux
tours sont carrées, les corniches et les moulures sont d ’une belle exécution ;
on y a sculpté des boucliers e t des écus d ’un ciseau ferme e t p u r (fig. 8 e t 9).
Cet antique ouvrage n ’a presque rien de commun avec le c aractère arabe.
L’architecture arabe, outre les parties lissés qui reposent l ’oeil, a u n mérite
p articulier dans la disposition des masses e t la proportion des parties.