défense des ports d’Alexandrie, de Damiette e t de Suez, afin d ’assure r diverses
entrées aux troupes ottomanes en cas de révolte.
L’Egypte cessa dès lo rs de former u n éta t indépendant ; elle devint province
de l’empire ottoman et paya un tribut annuel à la Porte. Malgré cette
administration mieux ordonnée, ce pays vit s’accroître ses maux; les beys jouiss
an t d ’un pouvoir absolu, le peuple resta, comme au p arav an t, soumis à toutes
les rigueurs d’un régime m ilitaire, plus despotique, plus rapace que partout
a illeurs, e t compta vingt-quatre tyrans qui l’opprimaient et le pressuraient.
Yolney a tra c é un tableau plein de vérité de celle forme de gouvernement,
unique dans l’histoire, e t qui subsista ju sq u ’à l’invasion française; mais la soumission
e t la tranquillité de l ’Égypte pendant deux siècles justifièrent la politique
de Selym e t de Solyman.
Après avoir ainsi fait tout ce qui était en son pouvoir pour établir la force
e t la durée de sa domination, Selym retourna en Roumélie. Son escorte se composait
de mille chameaux chargés d’or et de dépouilles précieuses; il emmenait,
en outre, un grand nombre d’ouvriers experts dans les a rts , qui portèrent à
Constantinople leu r goût et le u r industrie.
A p a rtir de cette époque, les événements de l’histoire de l'Egypte sont
dénués d’in té ré t; ce ne sont plus que de petites ém e u te s , des révolutions de
palais, des disputes de soldats, des meurtres ou des empoisonnements, mais
qui n ’ont jamais eu pour objet l’amélioration du so rt de ce malheureux peuple.
Cependant, pour suivre la marche de la décadence de l ’a rt a rab e , il faut mentionner
les noms e t l’ordre chronologique des gouverneurs qui se sont succédé
dans ce pachàlik e t y ont fait élever les monuments qui servent d’exemples et
de jalons p our connaître l’histoire d é cette obscure période.
Khaïr-Beg, le tra ître , fut installé le p rem ie r, par le sultan Selym, dans le
gouvernement de l ’Égypte, l ’an 924 (1527), et Kauberdy, l’autre tra îtr e , obtint
en même temps le gouvernement de la Syrie.
Après s’ê tre fait re co n n aître , les premiers soins de Khaïr-Beg furent de.
confirmer dans leurs fonctions les quatre qâdis qui exerçaient alors la justice
au Kaire e t de disposer des emplois vacants, en les faisant occuper p a r des personnes
capables. Mais bientôt ses exactions e t ses mesures odieuses lu i attirè
re n t la haine du peuple e t firent exécrer son nom; il ne jouit de ses hautes
fonctions que deux ans e t demi, e t m ourut l ’an 927 (4529), a tte in t de la maladie
qui avait enlevé sultan Selym de ce monde.
On lui doit une belle mosquée collégiale appelée El-Medresseh-el-Khayr-
bekyeh, située près de la citadelle e t remarquable par l ’élégance du dôme et
MOSQUÉE DE DAOUD PACHA
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