Gama Mahmoud-el-Gaoüly.
709 de l’hégire. — 4308 dë l’ère chrétienne.
Celte mo sq u ée , d ’une a rch ite ctu re anormale, fut bâtie p a r Mahmoud-el-
Gaouly, l’an 709 de l’hégire (1308 de J .-C .), su r une ancienne construction.
Haute de cinq mètres, elle est flanquée de tourelles qu’on a surnommées Mesla-
bet-Faraowij le siège de Pharaon ; ces tourelles faisaient partie d’un édifice trè s -
élevé bâti su r un rocher, le Gebel Yeshkour, qu’on appelle aussi Qalah-elrKabehj
le fort du Bélier.
C’est dans la niche, à demi ru in é e ,'q u ’on voit devant Gama El-Gaouly et
dont u n santon a fait sa démeure, qu ’était placé, en guise d ’abreuvoir, le beau
sarcophage en granit n o ir qui se trouve aujourd’hui au Brüüh Muséum de
Londres. '
• Mosquée de soultan Qalaoûn.
748 de l’hégire.— 4348 de l’èrë chrélienne. .
(PLANCHES XIII , XIV, XV, XVI, CI.XVI, CLXVII, CLXVI II "ET CLXIXi) ' r
On nomme ainsi la belle mosquée de la citadelle, bâtie p a r ordre deMohain-;
med-ben-Qalaoûn , surnommé El-Melek-el-Nâcer. Ce soultan régna en Egypte à
trois reprises différentes ; ce ' fu t lui qui ordonna que les chrétiens et les juifs
fussent distingués p a r la couleur du turban.
Le plan de sa mosquée offre u n rectangle, de 63 mètres su r 57* avec dix
rangées de deux colonnes dans chaque sens, le long dés murailles. Les quatre
colonnes placées aux angles de la cour sont de granit e t plus grosses que les
au tre s; les murs sont ornés de mosaïques de marbre. Les plafonds, sculptés et
peints, présentaient une suite de petites coupoles et d ’étoiles. Les deux m inarets
sont bien bâtis, sculptés avec soin et ornés de faïences.
Cette mosquée, aujourd’hui ru in é e , sert de magasin e t d ’atelier pour
l ’édifice que Méhémet-Aly a fait élever à côté. Elle disparaîtra sans doute
b ientôt pour dégager la façade de la nouvelle mosquée.
Beaucoup d’autres travaux attestent encore la magnificence de ce prince.
Une belle mosquée appelée de son nom El-Naceriyeh, un palais de justice
connu sous le nom de Dâr-el-Adel, divers collèges, plusieurs fontaines, et
enfin le magnifique hôpital du Moristan, commencé par son père, ont transmis
son nom à la postérité.
Gama El-Nefy-Qeyeoun.
730 ,de Phégire. — 4329 de Père;chrétienne.
* (p l a n c h e s .x l v i , l x x x v , I.XXXVI-Î .l x x x v i i e t l x x x v i i i .)
Cette mosquée a été construite sous le règne d’El-Melek-el-Nâcer, p a r El-
Nesfy-Qeyçoun1. Gomme les plus anciennes mosquées, elle est carrée e t ornée
d ’une colonnade qui supporte des arcades ogivales. Cette colonnade régnait,
jadis, sur les quatre faces ; il n ’en reste plus aujourd’hui que le lhvân du mihrab ^
e t quelques colonnes du côté du sud. Le minaret a été renversé p a r le de rnie r
tremblement de te rre . Les murs sont percés de fenêtres d’un beau style; à
l’intérieur, elles sont portées sur une frise qui s’étend dans tout le maqsourah.
La coupole devant le mihrab e st aussi d ’un beau style, mais elle est aujourd’hui
supportée p a r d’affreusés colonnes, de hauteurs différentes.^Cette coupole
était devenue un véritable pigeonnier, car, p a r amour pour ces oiseaux, les
Turks avaient été ju sq u ’à placer une auge, p rè s du mimbar, afin de les abreuver;
pour les chasser il a fallu grillager les arcades e t les fenêtres.
Le maqsourah était clos p a r une grille de bois sculpté, d ’un joli travail.
La mosquée était jadis bien meublée ; on y voit encore u n mimbar rem a rquable,
deux pupitres p our le Qorân e t u n grand lampadaire de bronze ayant
près de trois mètres de hauteur.
Le mimbar, qui est d ’un beau travail, a beaucoup souffert : sa coupole
est détruite, le dossier a été refait e t tout a été pe in t ou doré de façon à gâter la
finesse des sculptures. Cependant les parois sont assez bien conservées et présentent,
dans leurs détails, plus de fini quê tes sculptures de la mosquée de
Qous/ quoique avec moins de variété de goût.
Les encadrements dés entrelacs sont de bois ja u n â tre ; ils ont environ
soixante millimètres d’épaisseur. Les autres pièces y é ta ien t assemblées au
moyen d ’une petite feuillure. L’ombre dès moulures donne beaucoup de re lie f à
cette disposition de lignes relevées çà e t là pâr dés filets, des angles et des boutons
d ’ivoire.
Mosquée d A Uoûn-Boghà-el-Mordâny.
733 de l’hégire.— 3,32 de l’ère, chrétienne,
Altoûn-Boghâ-èl-Mordâny était échanson de Mohammed-ben-Qalaoûn,
qui le fit émir.
4. Les Arabes disent Soultan Qeyçoun, mais cé personnage ne parait pas avoir jamais régné; Makrizy lui
donne simplement la qualité d’émir.