L’ogive n’a jamais joué en Orient le rôle immense qu ’elle a pris en Occident,
quand elle se fut introduite dans son a rchitecture, où elle jse développa
rapidement. Avec toutes ses ressources, en utilisant ses fortes n ervures e t ses
diverses poussées'réparties su r des points déterminés, on revêtit, grâce à sa
statique, tous les membres d ’un même édifice d’une merveilleuse ossature.
C’est la physionomie ogivale de l ’archite cture arabe qui a trompé tous les
archéologues et le u r a fait rêv e r une explication a rb itraire de l’em p ru n t de
l’ogive, mais elle a perdu aujourd’hui toute son importance, grâce à des re cherches
nouvelles. Maintenant que l’on sait, en effet, que l ’emploi qu ’ont fait
les Arabes de la forme ogivale n’avait qu ’un b u t décoratif, et q u ’il ne devait pas
avoir p our conséquence de modifier la construction d ’un édifice au point d ’en
devenir une de ses p arties constitutives, on comprendra aisément que la question
n’est plus que d’un in té rê t secondaire.
Du reste, l ’ogive en forme d’arc a été employée dans des constructions de
l ’antiquité, puisqu’on la retrouve de temps immémorial en Égypte, dans les plus
anciens tombeaux; plus tard, en Grèce, dans les monuments pélasgiques e t dans
le trésor d ’Atrée à Mycènes ; en Asie, dans la porte d’Assos'; enfin à Home, dans
l’ouverture de l’aqueduc de Tusculum. Mais ce n’est pas encore à titre de p rin cipe,
elle n ’y était que figurative, qu ’accidentelle, tandis que, chez les Orientaux,
on la trouve employée de tout temps commé élément d’ornementation.
La preuve nous en est encore fournie par le palais de Kosroës, Tak-Kesra,
puis à Habbat-Àmmon au temps des Romains, p a r le palais du Nilomètre au
Kaire, construit vers le vn° siècle, e t enfin dans certains tombeaux bâtis au sud
de la mosquée de Touloun, anté rieurement au ixe siècle.
Les Arabes ont donc connu très-anciennement la forme ogivale, quoique ce
ne soit que vers le i-x6 siècle qu’ils l ’aient généralement employée.
Menions.
On désigne sous le nom de merlons de petits murs élevés, espacés également
comme des créneaux au-dessus des murailles et,des mâchicoulis.
La p lu p a rt des édifices arabes sont couronnés p a r une suite de merlons qui
empruntent leurs formes plus ou moins ornementales au c aractère ou à la destination
de l ’édifice. Ainsi, la porte de Bab-el-Nasr est couronnée par un parapet
crén e lé ; à côté, on voit s u r les murailles des merlons à dents de scie, bifur-
qués, etc. Les mosquées du voisinage sont terminées par des merlons en forme
de trèfles, de fers de lance ou de h allebarde décorés du nom de fleur de lis. 11 n ’y