les intrados, les jambages et les fenêtres. L'ornementation intérieure, à cette époque, différait
complètement de l’ornementation extérieure. Au dehors, la mosquée ne présentait que
des murs lisses, les portes étaient dénuées de toute ornementation et les stalactites ne s y
voyaient pas encore.
Tekieh Cheikh Haçen Sadaka (pi: XLV). — La planche XLV offre la partie
principale de la décoration -extérieuredu dômei frise, trumeaux et fenêtres du .Tekieh
Cheikh Haçen Sadaka.
Les chemsyeh ou fenêtres sont toutes différentes ; elles présentent quelque intérêt. La
règle générale, à cette époque surtout, exigeait que celles de la coupole fussent toujours
formées d’entrelacs rectilignes, et celles de l'autre côté, d’àrabesques.plus ou moins symétriques.
Ici donc, tout est varié : trumeaux, - fenêtres et frise, et tout cependant s harmonise
parfaitement. Le dôme a dû, croyons-nous, être couvert d'arabesques, si l’on en juge par
les quelques fragments qui ont résisté au ravage du temps et des hommes.
Les écussons, figurant ici comme remplissages, se montrent, çà et là; sur les murs lisses
dont ils interrompent la monotonie.
Mosquée de Qeyçtmn (pl. XLVI). — Les fenêtres de la m'osquée de Qeyçoun sont a u |i
jourd’hui en très-mauvais état, comme to |tà ’édifiç|À situées à une grande hauteur, elles sont
d’une décoration très-variée. Cette décoration se répète cependant en un assez grand nombre
de motifs pour nous avoir permis de compléter chacune des parties défectueuses au moyen
d’un autre grillage du même genre. Toutes présentent un arc. cissoïdal avec colonnettes de
plâtre, à base et chapiteaux identiques. Ces fenêtres passent pour l’oeuvre.d’un architecte
étranger. Les plates-bandes, qui ornent le pourtour des rectangles de l’entourage de plâtre,
rappellent les charmantes guipures du tombeau d’El-Gaouly et de quelques autres édifices de
la même époque.
Beyt El-Emyr. Couronnement de la porte du bain (pl. XLVII). — Ce chef-d’oeuvre
d'ornementation, qui tranche sur tout ce que nous avons vu, ornait, dans l’habitation d’un
émir, le dessus de la porte du bain, que l’on remarque dans-la rue dé Beyn-el-Qasrein, e|-
facé de la porte de Cherawy. Ce panneau pampiniforme présente encore,]malgré sa vétusté,
les restes de deux enluminures ou coloriages différents, dont l’époque est fort difficile àrecon-
naître. Dans l’une, probablement la plus ancienne,^les feuilles de vigne qui sortent d’un
vase central, orné d’arabesques, paraissent avoir été dorées comme dans le splendide mihrab
que le khalife Walid fit élever dans l’ancienne mosquée de Damas. La bordure étroite était
jaune, la plus large et la plus saillante entourait.ee splendide panneau,.et formait un tore
que l'artiste a oublié d’ombrer et de colorier en rouge pour, le détacher de 1 ensemble.
Dans un autre endroit; le coloriage est plus récent, peut-être ; les feuilles étaient vert
pâle, les pampres vert foncé et les raisins bleus, ensemble beaucoup moins,harmonieux, que
l’autre, et qui est moderne et criard. Des écussons ornent les murs.
ïtEVÊTEMENTS ET PAVEMENTS.
. (PLANCHES XLVIII A LXVII.)
Nous croyons superflu de faire précéder la description détaillée des plus belles planches
de ce groupe, d’un préambule qui ne serait que la répétition du travail que contient le chapitre
spécial sur ce sujet, pour tout ce qui regarde les mosaïques et les incrustations.
Tombeau du soultan Qansou El-Ghoury. Lambris de marbre (pl. LUI, LIV et LY). —
Ce beau lambris, qui règne tout autour de la salle, sépulcrale, est formé par une suiie de
plaques de marbre, dans le genre de celles de la plupart des mosquées de cette époque. Une
bande de marbre blanc de 0m,08 environ encadre une longue plaque de marbre noir, de
l m,70 à 2 mètres de hauteur, couverte d’arabesques gravées en creux et dorées. La plupart
de ces arabesques sont formées de lettres entrelacées et contiennent de courtes sentences
tirées du Qorân ou des hadith du Prophète. Ce panneau noir alterne avec des marbres variés.
Le lambris est couronné dans l’enceinte du tombeau d’une frise épigraphique, en caractères
neskhis, contenant un chapitre du Livre, et, dans deux réduits, il est surmonté d’une
petite frise de merlons dorés, gravés de. la même façon que les ornements, ainsi qu’on peut le
voir dans la première planche.
Quelques panneaux présentent des arabesques calligraphiques fort élégamment agencées
et offrent souvent, dans le même cadre, des inscriptions écrites tantôt avec l’ancienne et
tantôt avec la nouvelle écriture, ce qui donne encore plus de variété à la composition. Toute
l'ornementation est d’un style qu’on ne rencontre nulle part ailleurs et fait de ce revêtement
un morceau fort remarquable.
Ce beau lambris a été brutalement détaché du mur, brisé en grande partie et rescellé
sans symétrie et sans ordre, lors de la réparation du dôme en 1859.
Il y a seulement dix panneaux différents; ils se répètent alternativement de distance en
distance et quelquefois avec une simple variante dans l’inscription, ce qui fait moins regretter
la perte des panneaux disparus.
Pavement de mosaïque {pl. LVI). L’agencement des divers spécimens qui composent
cette planche offre la disposition des pavements de la salle appelée Dorqâah et de différentes
pièces oblongues. Nous avons choisi cette disposition typique pour grouper symétriquement
divers spécimens recueillis çà et là, et donner une idée de ce genre de décorations qui est ici
beaucoup plus varié que ceux qu’on rencontre. Dans la mosquée d’El-Bordeyny, on trouve
une. plate-bande dont quelques parties sont semblables;- mais celle-ci est plus complète et
provient d’une maison, ce qui lui donne une importance particulière. La ligature qui relie
les neuf parties du quadrilatère et en forme un tout, est charmante. On la voit dans le pavement
d’un tombeau qui offre la même disposition.