CHAPITRE II
pOLÉGOMÈfiE;S HISTORIQUES: ,
PR EM IÈR E P É R IO D E . — L E S K H A L IF E S .— DE LA CONQUÊTE D’AMR
JU SQ U ’AUX AYOUBIT E S .
D u v i n ' a u x i i i ' s iè ô lë .
L'Islam - Las B W B Amr f a d a f S - Les Oanmiades. - Las A b t a s i i e s - Ahmadsibn-Taaleua
fonda El-Qaluyah. — D ynasties égypUema. des ïaulonWes. _ Des kbalifas ïa tim ile s. J j | u h « r , aous Mo«-
él-Dyn-Illali, fonîe lo Kaire. — Déchéance des Fatimites.
1 ° D E LA C O N Q U Ê T E D E l ’ É G Y P T E PA R AMR.
Au commencement du vu* siècle de n o tre è r e , Héraelius régnant à Con-
s tan tin o p le , une immense révolution agita to u te s les populations-orientales;*/.
l’Arabie se leva et se m it en marche p our la conquête du monde.
La tradition rap p o rte que Mahomet proclama sa mission on faisant..jaillir
sous la pioche des étincelles dans u n fossé de Médine, et qu’il aura it d it alors
aux siens : . . I I
« La première de c e s étincelles m’apprend la soumission de 1 Y émen; la
' seconde, la conquête de la Kyrie et de l’Occident; la troisième, la . conquête del’Orient.
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Né à la Mekke en 569, dans la tribu des Koreyschites, la plus noble des
tribus arabes, quoiqu’il fût simple marchand de chameaux, .feisant rémonter g
généalogie jusqu’à tsm a ë l.fils d’Abraham; in i® aux croyances des principaux
peuples de la péninsule, in s tru it du dogme des Sabéens, des abrshamites, des
juifs e t des chrétiens, il résolut, au milieu du chaos des lois, des moeurs et des
c u l t e s qui divisaient ses compatriotes, d e .le u r d onner la force suprême qui
ré su lte de l ’unité de croyance.
' Patient, hardi, infatigable, doué à u n point m e r v ë f I f s . de la chaleur-.de
sang e t de la gravité réfléchie des A rabes; associant dans son organisation
puissante la sagacité qui conçoit e tTau d a ce qui exécute, poète e t prophète à la
fois, sachant e t passionner e t éblouir le peuple, le conduire p a r l ’enthousiasme
ou par la p eu r; aimant son pays e t le connaissant b ien , il su t c ré e r une nationalité
en engloutissant dans une aventureuse rénovation toutes les haines de
tribu à tribu e t dé famille à famille; puis il lança cette nationalité su r le monde
qu’elle devait terrifier et qu ’elle a failli u n in stan t soumettre to u t en tie r. En
moins d’un siècle, devenus musulmans, les Arabes, exaltés p a r le fanatisme des
compagnons du Prophète, s’emparèrent de la Syrie, envahirent la Perse, s’étendirent
jusqu’aux extrémités de l ’Inde e t des déserts de la T a rta rie , subjuguèrent
le nord en tie r de l ’Afrique, pénétrèrent en Espagne, en Sicile e t fran chirent
les Pyrénées. Que serait-il arrivé si Charles-Martel, dans les plaines de
Poitiers, n ’eût a rrê té enfin le u r débordement terrible?
Dans ce court espace de temps, les Arabes avaient donc conquis plus de
royaumes et de provinces que la valeur romaine n’en avaient subjugués pendant
sept cents ans. Cependant l ’enthousiasme seul n ’eû t pas suffi à accomplir
tan t de rapides conquêtes, si les Arabes ou Sarrasins n ’eussent -été déjà belliqueux
et renommés comme les meilleurs hommes de tra it qu’il y eû t au
monde : ils s’é taient distingués depuis longtemps parmi les auxiliaires des
Romains et* des Perses. Alexandre Sévère et Maxime en avaient engagé un
grand nombre à leu r service, et avaient su le s u tilise r avec succès contre les
Germains, et, sous Valens, les Goths ne pouvaient leu r ré siste r. Enfin ils,é ta ient
aussi, dès ces temps-là, les meilleurs cavaliers du monde.
Remarquons aussi qu ’aux qualités essentielles du so ld at, la so b rié té , la
discipline, ils joignaient u n grand mépris de la mort. Mahomet avait déjà,
établi, du re s te , sous le nom de Qorân, to u t u n système de croyance e t de lois.
Le Qorân, le plus beau des livres, selon les Orientaux, est fondé su r sept
préceptes essentiels :
1° Sur la croyance en Dieu unique (unité d’un Dieu qæii n ’engendre point),
Mahomet n ’é tant pas fils, mais seulement vicaire de Dieu (Khalyf-el-Allah) ;
2° Sur les peines ;
3° Sur les récompenses dans l’autre vie;
â° Sur la priè re ;
- /5° Sur l’aumône;
6° Sur le jeûne;
7° Enfin sur le pèlerinage à la Kâabah, pèlerinage en usage déjà de temps
immémorial e t au moyen duquel le législateur ra tta c h ait ainsi la nouvelle reli