détails sont magnifiques. Le lambris, d’environ l m,&6 de h auteur, présente des
compartiments verticaux encadrés et plus ou moins largés, selon l’espace à
remplir. Quelques bandés e t quelques encadrements faits en fine mosaïque, où
la masse chatoyante joue le principal rôle, sont de toute beauté e t rappellent
les travaux indiens.
Le mihrab, la partie la plus ornée, n ’est pas fait avec beaucoup de goût; les
mosaïques des niches sont uniformes e t les dentelures de l ’imposte trop compliquées.
Peut-être a-t-il pe rdu une partie de son effet p ar suite de la disparition
de la d orure, appliquée su r l’inscription.
Le soultan e t sa famille sont e n te rré s dans u n caveau situé au-dessous de
la coupole. Le tombeau qui est de ma rbre blanc se trouve près du m ihrab ;
c ’est donc un véritable cénotaphe.
Dans l’in té rie u r du dôme on remarque des baguettes, clouées au mur, qui
formaient autrefois des compartiments. Les murs, entièrement nus aujourd’hui,
devaient ê tre peints comme ceux de la m osquée de Qaytbay e t de certains tombeaux,
où l’on voit encore des re stes d ’ornementation e t des débris d ’inscriptions
p eintes, en pa rtie tombées sans laisser de traces.
Le dôme sépulcral est précédé d’un pe tit oratoire trè s simple* auquel on
a rrive p a r un escalier assez élevé.
Le minaret a été rép a ré to u t entier. Le meidâah e t sa sâkiyeh é taient situés
en face : il n ’en reste plus que des ruines. Tout disparaît, faute de soins e t d ’entretien,
p a r suite de l ’avidité du nazer des Ouaqfs ou fondations pieuses.
Le nazer de la mosquée sépulcrale de Barsabay e st u n eunuque qui laisse
tout tom be r en ru in e ; il jo u ît du revenu de deux ou trois okkels, maisons, e tc .;
e t mange les renies sans s’in q u ié te r du soultan Barsabay, envers lequel il croit
s’a cq u itter suffisamment en donnant quinze piastres p a r mois, au gardien de
son tombeau.
Ce Barsabay e u t pour mamlouk Qaytbay, qui se montra plus tard digne du
trône, et p a ru t avoir h é rité des qualités de son maître.
Gama El-Maz1.
850 de l’hégire. — 4 416 de l’ère chrétiehnè.
(PI/ANCIIB C.)
La mosquée Sidi Youçouf El-Maz p a ra ît avoir été fondée au xvc siècle par
un saint personnage; d ’autres disent qu ’elle a été bâtie p a r un eunuque qui
4. El-Maz signifie diamant. "
vivait à l’époque de Mohammed^-ben-Qalaoûn, c’est-à-dire vers 718 (1318) : mais
ce fait n ’est pas p rouvé.
Elle e st construite su r un te rra in irrég u lier et présente quatre liwâns formés
par des arcades d’un beau style. Les chapiteaux des colonnes qui soutiennent
ces arcades sont empruntés aux édifices chrétiens qui o n t précédé l ’islamisme.
L’u n d’eux e st assez curieux.
La porte principale est décorée d ’entrelacs géométriques au-dessus desquels
on voit les fragments d’une inscription rep ro d u isan t u n ve rset du
VIIe chapitre du Qorân, où il est d it : «; Les gens qui édifient les mosquées de
Dieu sont ceux qui croient en Dieu e t en l’au tre monde, ceux qui font la p riè re
et qui donnent une portion de leurs biens. » Cette p o rte est placée et décorée
d’une façon très-originale, qui donne beaucoup de caractère à l ’édifice.
Le tombeau du fondateur conserve encore de beaux ornements de l ’époque;
mais le reste de la mosquée en est aujourd’hui dépourvu. Le petit mihrab qu’on
voit dans ce tombeau est décoré de deux colonnes de m a rb re sculpté e t peint.
Les arabesques portent encore des traces de dorure e t les fonds sont alte rna tivement
bleus et rouges.
Mosquées de Qaytbay.
874 de-l’hégire. — 4466 de l’ère chrétienne.
(PLANCHES XIX , X X , XXI, XXII, LXXXIX ET CI.)
Les deux mosquées de Qaytbay, l’une intra muros, l’autre eootra mur os, sont
deux petits monuments complets qui o n t entre eux beaucoup de similitude et
rep ré sen ten t les chefs-d’oeuvre de l’a rt, sous les mamlouks baharites.
Ils semblent avoir été bâtis à la même époque, p a r le m ême a rch ite cte , qui
s’est à peine départi du plan adopté ; un simple rectangle.
La petite mosquée, intra muros, située près de Gama-Teyloun, est peu
connue, même au K aire. Elle semble avoir précédé la construction de la mosquée
sépulcrale qui est beaucoup plus complète et plus rich e , tan t p a r son élégant
minaret que p a r son dôme couvert d ’arabesques.
Cet édifice est bâti de p ierre, mais un tremblement de te rre l ’a un peu
lézardé. La porte principale, qui est des plus simples, e st placée près du
minaret.
La mosquée forme u n vaste rectangle, flanqué d ’immenses niches su r les
deux côtés latéraux, e t dont la cour ou sahn est bornée, au sud p a r l ’oratoire