Il serait peut-être intéressant de comparer à ces deux spécimens lés portes de Gama
Sysaryeh (pl.CIV), qui sont plus récentes mais inspirées par lé même sentiment de l’art.
Mosquée de Qaylbay. Ornementation des portes et des armoires (pl. CI).ÿ£— Ces
ornements peints, ravivés à l’aide d’un vernis de blanc d’oeufs, appliqué sur les portes et
les armoires, sont beaux, très-variés, èt nous paraissent avoir été reproduits, pour la plupart,
sur les murs, de façon à faire du tout une immense; décoration des murs jusqu’au
plafond de mosaïques.
Portes de Gama Sysaryeh (pl. CIV). — Ces deux portes, décorées de tracés géomég
triques figurés par des moulures, comptent parmi les plus belles de cette époque, où commence
la décadence introduite par la conquête, des Turks.
Le tracé des entrelacs du volet est irrégulier dans .ses étoiles, quand il aurait été
facile d’en trouver un plus symétrique. Le vantail.de l’armoire est d’une monotonie qu’on
rencontre souvent dans les boiseries modernes ; mais les deux bordures et les pentures de
bronze lui donnent quelque valeur. La gâche médiane recevait la partie correspondante fixée
à l’autre vantail, et la porte Se fermait au moyen d’un cadenas dont la longue tige faisait
l’effet d’un verrou veitical(fig. 72); système de fermeture assez primitif, auquel ont succédé
des verrous également cadenassés.
Le plus ordinairement, les portes des maisons et des meubles se fermaient au moyen
d’une serrure de bois, dont nous donnons ci-dessous un spécimen (fig. 73).
Porte du Sibyl d'Abd'-el-Rahmân Kayahya (pl. CV). -r- Cette porte, située à l’entrée
duDjemelieh, a été mise en pièces à la suite d’un accident, lors de la révolte du Kaire,
sous Bonaparte. A la signature de la paix, le général en chef, s’étant engagé à réparer tous
•les dégâts, voulut faire remettre la porte de la fontaine, en état et, ne trouvant personne
capable de le faire, il en chargea M. Dutertre, dessinateur de l’expédition. Ayant fait
ramasser tous les morceaux, il les assembla tant bien que mal, et en composa un
ensemble qui fut fondu avec des débris de pièces de canon par les soldats français et remis
en place, sans que les Arabes se fussent aperçus de la transformation; depuis, la porte passa
partout pour une oeuvre originale. Notre professeur de dessin, M. Dutertre, nous a lui-même
raconté le fait, qui nous fut assuré également par J.-J. Marcel;
Bétails d'une porte de la mosquée d'El-Khanqah (pl. GYI). — Les appliques de
bronze de cette porte nous paraissent avoir été dessinées par un architecte chrétien ; mais, à
l’ajustage, le dessin a subi de graves transformations. La partie confiée à l’artiste copte a
été exécutée telle quelle avec les animaux que l’architecte avait dessinés, tandis que les
autres parties, confiées au burin èt à la lime des artistes musulmans, Ont été oblitérées et
ont disparu sous l’outil, pour ne pas laisser violer la loi d’orthodoxie dans l’ensemble ; et
cela, au détriment de la pensée qui avait présidé à l’oeuvre.
Heui'toirs arabes (pl. CVII). 'f - Le n° 1 de notre planche CVII représente la forme la
plus commune des heurtoirs de bronze appliqués aux portes des maisons d’Alger. Celui-ci
est certainement le plus fini de tous ceux que nous avons vus. Il est enrichi d’un trait de
gravure, qui dessine et accuse les détails de l’ornementation. La partie ombrée, sur laquelle
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