MOUFETTE DE L’AMÉRIQUE SEPTENTRIONALE.
LE CHINCHE,
VARIÉTÉ A QUEUE NOIRE.
Noos avons vu a 1 article du Chinche ( liv.xxvm'. ), animal venu de la Louisiane c’est-
a-dire d une contrée voisine de celle où se trouve la Moufette que nous décrivons
aujourd hui, toutes les difficultés qui s’opposent à ce qu’on associe la plupart des
observations qui ont été faites sur des espèces rapportées nominativement à ce genre
a celles qu on pourrait être à portée de faire aujourd’hui ; et il paraît que ces difficultés
ne tiennent pas plus à l’insuffisance de ces premières observations qu’à la
grande variabilité des couleurs de ces animaux; ce qui doit faire craindre que les
observations nouvelles faites en Europe, et restreintes le plus souvent à un seul
individu, quoique présentées avec plus de détail et de soin, n ’aient, sous les rapports
spécifiques, que peu d’avantages sur celles qui les ont précédées, et ne viennent
même augmenter l’embarras des naturalistes. Ce n’est donc que dans les lieux même
où ces animaux se trouvent et se présentent en nombre assez grand qu’on peut
les étudier avec fruit, dans la vue d’en distinguer les espèces. Tout ce que des
animaux isolés peuvent offrir sous ce rapport sont leurs caractères individuels :
heureusement ils offrent aussi ceux du genre auquel ils appartiennent; et c’est en ce
dernier point que les observations nouvelles auront un avantage réel sur les anciennes,
qui, àcet égard, laissent le plus souvent dans une complète incertitude : c’est
qu’alors on ne possédait point encore de moyens sûrs d’établir les rapports naturels
des espèces parmi les mammifères. Aujourd’hui ces moyens existent, et on ne court
plus le risque de rapporter au genre des Moufettes des animaux qui, comme elles
peuvent repandre une odeur très-fétide, mais qui pour cela ne lui appartiennent
pas. Mous avons fait connaître ces caractères, c’est-à-dire le système de dentition
en décrivant (le Chinche. L ’individu dont nous donnons aujourd’hui la figure lui
ressemblait par là entièrement, ainsi que par les organes du mouvement, et ceux
es sens, que le Chinche nous avit fait connaître; car n’ayant point eu cet animal
en notre possession, il nous avait été impossible de décrire ces derniers organes
avec toute 1 etendue nécessaire pour en donner une idée nette et complète • et
• P U y e ’ Provenant des glandes annales, que celui que nous décrivonsau-
jourdhui a répandue immédiatement après sa mort, et qu’il répand encore quoique
soit depuis plusieurs mois plongé dans l’esprit-de-vin, ne nous permet point
e suppléer à ce que notre première description avait d ’incomplet.
Ses cpuleurs sont telles que les présente notre dessin : il est entièrement noir,