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PINCHE MALE.
C ette jolie espèce de quadrumane, qui s’associe aux Ouistitis et aux Tamarins dans
le genre Jaccus, a été décrite et figurée d’après nature vivante, mais imparfaitement,
par Edwards, sous le nom de petit Singe Lion (Glanures, pl. 195); Brisson
et M. de Humboldt l’ont seulement décrite d’après nature vivante : le premier sous
le nom de petit Singe du Mexique (Règne animal, pag. 210, n° 28), et le second
sous celui de Titi de Carthagène (Rec. d’Obs. de Zool., pag. 337). Les autres auteurs,
qui en ont parlé scientifiquement, et Buffon lui-même, ne l’ont fait que d’après
des dépouilles plus ou moins bien conservées. C’est un animal fort délicat, qui craint
le froid, comme la plupart des autres Jaccus, et qu’on réussit très-rarement à amener
vivant en Europe. J’eus occasion, en 1817, devoir deux individus de cette espèce,
l’un mâle et l’autre femelle, que je décrivis et que je fis dessiner ; ils avaient beaucoup
souffert pendant la traversée, et ils ne vécurent que pendant bien peu de temps
après leur arrivée à Paris. Le mâle, dont je publie la figure aujourd’hui, s’était mieux
conservé que la femelle ; mais quoique le pelage de celle-ci fût en mauvais état, on
voyait qu’elle ressemblait entièrement à son mâle, et que, sous ce rapport, les deux
sexes, dans cette espèce, ne se distinguent pas. Au reste, c’est une observation qui
avait déjà été faite pour les Ouistitis, et qui probablement sera la même sur toutes les
espèces de ce genre, sous certain rapport passablement naturel, mais où cependant
les espèces diffèrent l’une de l’autre par quelques organes d’une certaine importance,
et beaucoup par les couleurs. Aussi M. Geoffroy Saint-Hilaire les a -t- il divisées en
Ouistitis et en Tamarins, par la considération des incisives; ce qui indique du moins
la nécessité de les étudier plus profondément qu’on n’a pu le faire jusqu’à ce jour.
Le Pinche présente tous les caractères génériques des Marikinas et des Tamarins,
et particulièrement ces mains antérieures, sans pouce distinct, et dont tous les
doigts sont armés d’ongles crochus ; caractère qui excluroit les Jaccus de l’ordre des
quadrumanes, s’ils ne s’en rapprochaient essentiellement à beaucoup d’autres égards.
Cette espèce est remarquable par le contraste des couleurs de son pelage : le cou,
les épaules, le dos, les flancs, les cuisses et la queue étaient bruns, tandis que la
tête, les pâtes et toutes les parties inférieures du corps étaient blanches. La couleur
brune résultait de poils gris à leur base, et annelés, dans le reste de leur longueur,
de noir-gris et de brun fauve, par de larges anneaux. Ce pelage était entièrement
formé de poils soyeux ; on n’apercevait aucune trace de poils laineux, et les premiers
étaient assez épais et assez longs, principalement ceux de la tête, qui, comme chez
le Marikina, formaient une perruque qui, quand ils étaient couchés, descendait
jusque sur les épaules. La face et les mains, et en général toutes les parties nues,
étaient d’un noir de suie. Il paraîtrait, d’après les descriptions qui ont été données