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NIL-G1U.
C ettç espèce d’Antilope est une de celles q u i, par leurs form es, servent à réunir
les rum inans à cornes creuses, dont l’élégance des mouvemens et des proportions
fait lé caractère, à ceux qui se distinguent par la pesanteur de leurs allures et l’épais^
seur de leurs membres. Sans avoir la légèreté des Gazelles, elle n’a pas non plus la
lourdeur des Boeufs; elle semble partager les qualités des unes et des autres, et,
dans les idées que nous nous faisons de la beauté, résulter de la dégénérescence
des premiers ou du perfectionnement des seconds : c’est même à ces derniers que
les Indiens comparent plus particulièrement le Nil-Gau, car ce nom de Nil-Gau
qu’ils lui donnent signifie Boeuf bleu; comme ils nomment Jungli-G au, le Boeuf des
Jongles que nous avons .décrit dans une de nos précédentes livraisons. Les formes
de la tête et du cou de cet anim al, rappellent, notre CerfLcommun ; mais il n’en
a pas les membres secs et déliés. Ces rapports avaient fort bien été remarqués par
ceux qui les premiers décrivirent cette espèce; aussi est-il curieux de les voir délibérer
s’il convient ou non d’en faire une espèce distincte, c’est-à-dire un type particulier
, ou s’il faut la réu n ir aux Cerfs, aux Antilopes ou aux Boeufs. Il ne peut
plus y avoir aujourd’hui d’indécision quant à ses rapports naturels avec les Cerfs :
elle appartient comme eux aux ruminans à pieds fourchus, et c’est là que se bornent les
ressemblances organiques sur lesquelles pourrait s’établir leur analogie de nature : c’est
aujourd’hui une des idées les mieux établies, et les plus familières aux naturalistes;
mais nous sommes encore dans la même incertitude sur le reste de la question , et la
cause en est simple : depuis que H unier exprimait ses doutes sur la nature du Nil-
G au, nos idées sur les rum inans à cornes creuses ont fait peu de progrès; aucune
clarté un péu vive n’est venue les tirer de l’obscurité qui les environne ; et il ne peut
point y avoir de réponses lumineuses à des questions qui ne le sont point elles-
mêmes. Il est cependant facile de prévoir que la dénomination d ’Antilope perdra
de sa généralité OU d isparaîtra de Ici science, et que les nombreux animaux qu’elle
réunit se sépareront pour form er des groupes particuliers, comme le font déjà
les Boeufs, les Moutons et les Chèvres. A l°rs toutes les difficultés s’effaceront et
les véritables rapports du Nil-Gau s’établiront sans peine; car je ne regarde point
comme concluantes les tentatives qui ont déjà été faites pour opérer cette division
des Antilopes.
C et animal approche de la taille du C erf commun ; mais son train de derrière chez
le mâle surtout est beaucoup plus bas que celui de devant* Ses d en ts, ses organes
des sens, ceux du mouvement et ceux de la génération sont semblables à ce que
nous observons chez les ruminans à cornes creuses en général ; seulement son
museau est term iné par un mufile entre les narines, sa langue est d ou ce, ses
larmiers sont petits et séparés de l’oeil ; car on sait que ce n ’est qu’en ces différens
points et par les cornes que ces ruminans diffèrent aujourd’hui pour nous géné