SPERMOPHILE RAYÉ.
J annonçais dans la précédente livraison de cet ouvrage, que sans doute quelques
unes des especes de rongeurs d’Amérique, réunies au genre des Marmottes,
viendraient se ranger au nombre des Spermoplnles, et je puis aujourd’hui, grâce
aux soins de M. Milbert, confirmer ce que quelques indications légères m’afaient
porte a présumer. C est en quelque sorte la pierre de touche des genres naturels
que la promptitude avec laquelle, ils s’enrichissent d’espèces, quand ils appartiennent
a des familles nombreuses et riches elles-mêmes. La famille des Bats de Linnæus a
donné naissance à dix genres très-naturels, dont plusieurs renferment aujourd’hui
autant d especes que celles qui la composaient originairement, et du nombre de ces
genres sont les Sperrnophiles.
La jolie espèce qui doit faire l’objet spécial de cet article, et dont je ne rappellerai
pas les caractères génériques, les ayant fait connaître en décrivant le Souslik est
connue depuis quelque temps. M. Mitchill l’a décrite sous le nom d’Écureuil de la
fédération et de Sciurus tridecem lineatus, dans le recueil médical dé Philadelphie
janvier 1821 et l’on en trouve encore une description sous le nom d'Arctomvs
H00d.11 dans le voyage du capitaine Franklin aux bords de la mer Polaire Partout
on se plaît à faire remarquer la robe brillante et agréablement variée de cet animsl
^rema rq uab le aussi par ses formes arfondies et gracieuses qui approchent un
peu de celles de 1 Ecureuil. Ce joh.rongeur avait été considéré comme une Marmotte
parce qu’il se creuse des terriers'où il fait des amas de provisions, et où il
passe les saisons froides, plongé dans une léthargie profonde; et M. Mitchill en
avait fait un Ecureuil à cause des nombreux rapports qu’il lui trouvait avec l’Écureuil
Suisse ( Sciurus striatus). En effet, l’un et l’autre ont des abajoues intérieurement
de chaque côté de la bouche; l’un et l’autre fouissent; et comme je l’ai
fait remarquer dans mon mémoire sur les Ecureuils (Mémoires du Mus. d’IIist.
1 at’ > x> pag- n 6 ) , la structure osseuse de la tête-est très-semblable- aussi
les iamias et les Sperrnophiles ne différeraient point l’un de l’autre sans la forme
de leurs molaires, qui même ne se distinguent que par des traits assez légers. Aussi
lie serais-je point étonné de les voir réunis en une seule famille, lorsqu’on aura
pu les etuclier plus profondément.
Le Spermophile rayé a environ six pouces de longueur du bout du museau à
f ongme de la queue qui a de deux à trois pouces. Sa physionomie générale est celle
du Souslik, et il y a aussi de l’analogie dans le pelage par les points ou taches
nombreuses dont il est couvert; mais ces taches au lieu d’être dispersées, forment
des chaînes régulières séparées l’une de l’autre par des lignes non interrompues
qui, comme celles formées de points,, commencent à la partie postérieure de la