,0 ÉLÉPHANT D’ASIE.
teméns, etjls se battent même entre eux. Il n’y a cependant que le mâle qui ait cet
écoulement; il ne 1A eu qu’à quinze ans. On ne sait'si la-femelle doit 1 avoir, quoiqu’elle
ait une .ouverture semblable à celle du mâle..Cet écoulement dure quarante
jours, il s’arrête.ensuite pendant quarante autres jours et revient, Lhumeur quil
produit est visqueuse et fétide. C’est pendant les derniers jours de 1 écoulement
qu’ils sont le plus mécbans ; ils en viennent même jusqu’à refuser le manger ; mais
ce refus est un signe certain que leur état va cesser.
« Homère parle souvent de l’ivoire, mais il n’a point connu l’Elephant. Herodote
a dit le premier que cette substance vient des dents de cet animal. Des premiers
Grecs qui aient vu l’Éléphant furent Alexandre et ses Macédoniens, lorsqu ils combattirent
contre Porus. Il faut qu’ils les aient bien observés ; car Aristote donne de
cet ™;ma1 une histoire complète, et beaucoup plus vraie dans tous ses détails que
celle de nos modernes. Après la mort d’Alexandre, ce fut Antigonus qui eut le
plus d’Éléphans. Pyrrhus en amena le premier .en Italie, l’an de Rome 472, et
comme il éiait-débarqué à Tarente, les Romains donnèrent a ces animaux, qui
leur étaient inconnus, le nom de Boeufs de Lucanie. Curlus-Dentatus, qui en avait
pris quatre sur Pyrrhus, les amena à.Rome pour la cérémome de son triomphe.
Ce sont les premiers qu’oii y ait vus jV a is ils y devinrent bientêt en quelque sorte
une chose commune. Métellus ayant vaincu les Carthaginois en Sicile, lan 5o2, fit
conduire leurs Éléphans à Rome sur des radeaux, au nombre de cent vingt suivant
Sénèque, et de cent quarante-deux-suivant Pline. Claudius-Pulcher en fit combattre
dans le Cirque en 655. Lucullus, Pompée, César, Claude etNeron firent voir aussi
des-combats, soit d’Éléphans entre eu x, soit d’Éléphans contre des Taureaux ou
même contre des hommes. Pompée en attela à son char, lors de son triomphe
d’ Afrique. Germanicus en montra qui dansaient grossièrement.- Ce lut sous JNeron
qu’on en.vit un danser sur la corde, monté par un chevalier romain. On peut lire
dans Élien le détail des tours extraordinaires qu’on était parvenu a leur taire exécuter.
Il est vrai qu’on les exerçait dès le premier âge; Élien dit meme expressément
que c’étaient des Éléphans nés à Rome que l’on dressait ainsi ; ce qui,,joint
aux essais de M. Corse, doit-nous-faire éspérër qu’il sera possible de multiplier cet
utile animal en domesticité. .
« L ’Europe moderne n’a-pas vu beaucoup d’Éléphans ; je fie crois pas meme
qu’aucun naturaliste ait eu occasion d’èn comparer les deux especes, ni en vie, m
empaillées. Les auteurs .qui eh ont .le mieux traité, après Aristote, sont Perrau
et Corse : les autres naturalistes n’ont presque donné que des compilations ou se
sont glissées beaucoup d’erreurs, •>' -
« Les figures en sont nombreuses, et il y en a dans le nombre plusieurs d assez
exactes. Telles sont celles de Jonston, de Buffon, qui représentent 1 Eléphant des
Indes et celle de Perrault,.la seule qui donne une idée juste de l’Elephânt d Afrique.
mms. figUre de Gessner, qui représente aussi cette dernière espece, est mauvaise.
Celle d’Aldrovande n’en est qu’une copie. Celle d’Edwards, planche 221, appartient
à l’Éléphant des Indes.; elle est médiocre. Séba en représente fort bien le loetus,
planche 3 du premier volume, »
Septembre i 825i