RHÉSUS, AGE DE 49 JOURS.
C ette espèce de Macaque est la troisième qui se reproduit à notre ménagerie : nous
avons vu naître un Maimon, un Macaque proprement dit, et ce Rhésus. D’un autre
côté, nous savons que l’espèce du Magot s’est reproduite plusieurs fois en domesticité;
mais il n’est point 4 notre connaissance qu’il en ait été de même d’aucun
Singe d’un autre genre; et, sous ce nom, je ne comprends pas les Quadrumanes américains.
Les Singes, ne sont pour nous que les Quadrumanes de l’ancien continent;
encore en écartons-nous tous les animaux d e là famille des Makis. Cette circonstance,
particulière à des espèces de Macaques, de s’être reproduite en qsclavage, ne
peut être attribuée à des besoins plus pressans, à une faculté génératrice plus grande,
qui les caractériseraient; car si les Macaques, sous ce rapport, l’emportent de beaucoup
sur les Guenons et les Semnopithèques, ils ne l’emportent pas de même sur les
Cynocéphales, qui poussent la lubricité plus loin peut-être que les Macaques elles-
mêmes. Ce que ces animaux nous présentent de particulier paraît donc avoir pour
cause, d’une part, la facilité assez grande de réunir des individus de sexes différens;
et, de l’autre, la promptitude de leur développement. En effet, les Cynocéphales
sont beaucoup plus difficiles à Se procurer que les Macaques, ét arrivent beaucoup
plus tard à l’état adulte; et comme on ne peut habituer ces animaux à la servitude
qu’en les prenant très-jeunes, nous voyons un nombre bien moins grand de Cynocéphales
que de Macaques atteindre l’époque où ils sont propres à la génération.
Le jëuriè. Rhésus, dont nous donnons aujourd’hui la figure, et qui, au moment
où nous l’avons fait peindre, était âgé de 4g jours, était né le 18 novembre 1824,
ayant tous ses sens ,parfaitement formés. Je ne puis fixer la durée de la'gestation •
la rareté du phénomène ne permet pas d’en faire un sujet d’expérience; j ’ai seulement
lieu de présumer qu’elle a duré de cinq à sept mois. Immédiatement après
être né, ce jeune Rhésus s’attacha sous le ventre de: sa mère, en se tenant fortement
de, ses quatre mains au pelage, et porta sa bouche aux mamelons, qu’il saisit et
qu’il ne quitta pas pendant environ quinze jours ; gardant continuellement la même
situation; toujours prêt à téter lorsqu’il en sentait le besoin, dormant quand sa
mère était assise, mais ne lâchant pas, même pendant son sommeil, les poils qu’il
avait saisis. Quant aux mamelons, il n’en abandonnait un que pour prendre l’autre,
e tc est ainsi que les premiers jours de sa vie se sont écoulés, ne feisant pas d’autre
mouvement que. celui de ses lèvres et de sa langue pour téter, et de ses yeux pour
regarder; car, dès qu’il vit le jour, il parut distinguer les objets et les regarder véritablement;
il suivait des yeux les mouvemens qui se: faisaient autour de lui, et
rien n annonçait qu il eût besoin du toucher pour apprécier, non pas l’effort qu’il au