COLOCOLO.
D e ce que labbe Molina, prem.er auteur qui ait parlé de cette espèce de Chat
n a rédigé son Histoire naturelle du Chili que sur des notes imparfaites auxquelle
sa mémoire était obligée de suppléer, on a été conduit à n’accorder qu’une assez
faible confiance aux faits qu’il rapporte, aux espèces qu’il décrit. C’est pourquoi
sans doute, ces especes n’ont point été admises dans lés catalogues méthodiques’
quoiqu il les caractérisât à la manière de Linnæus, et bien suffisamment pour la plupart
de ces ouvrages II paraît que l’on reviendra des préventions que le travail de
ce naturaliste avait fait naître; car chaque fois qu’on retrouve les Mammifères dont
il a parle, on est oblige de reconnaître que ce qu’il en dit est exact; et si les descriptions
qu il en donne sont trop abrégées, restreintes à des organes trop circonscrits
dans leur influence, pour l’état actuel de la science, il faut dire qu’il n’en était
point ainsi à l’époque où il écrivait; on voit même qu’il est entré dans des détails
quon devait alors peu apprécier; et il ne s’en tient pas toujours à une simple description
organique, il entre souvent dans des détails intéressans sur les moeurs et
le naturel.
Le Colorado dont nous donnons aujourd’hui la figure d’après un très-beau dessin
que nous devons a la complaisance de M. le major Hamilton Smith, est fort bien
indiqué par Molina, quoiqu’il se soit beaucoup moins étendu sur cette espèce que
sur la plupart des autres. Suivant lui le Golocolo ressemble au Chat domestique
mais avec une tête plus grosse. Il est blanc, marqué de taches irrégulières noires et
jaunes, et sa queue est couverte, jusqu’à la pointe, d’anneaux alternativement noirs
et blancs. Cet animal, beaucoup trop petit pour attaquer les hommes ou les
domestiques, se contente de petits rongeurs et d’oiseàux; et il vient jusqfrauprès
des habitations pour s’introduire dans les poulaillers.
Ce n’est point au Chili que M. Smith a obtenu celui dont il m’a communiqué Îe
dessin; mais à Surinam, où cet animal fut pris perché sur un arbre. C’était, dit
î,mitil’ ,un vrai Chat sauvage pour la taille, les proportions générales et les organes
: seulement son corps était un peu plus mince et ses pattes plus fortes. Le
on e son pelage, blanc grisâtre, était varié de plusieurs rangs de taches longitu-
na es noires entourées de fauve. Le ventre et les cuisses étaient blancs; les jambes
de devant jusqu’au coude, et celles de derrière jusqu’au genou d’un gris bleuâtre
OU d ardoise; le museau, la plante des pieds et l’intérieur des oreilles couleur de
° airJ, et queue, courte et à fond blanc, était couverte de demi-anneaux noirs
jusqu a sa pointe que le noir terminait.
Nous apprenons donc, par les observations de Molina et de M. le major Smith,