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Nous avons donné une première figure de Mandrill, qui représentait un jeune mâle
commençant à atteindre son état adulte ; c’est-à-dire qu’avec des membres grêles,
allongés, et un museau saillant, on ne voyait encore que quelques traces de couleur
rouge sur son nez et sur ses fesses; traces qui, sur ces dernières parties, ne
pouvaient être présentées par notre dessin dans lequel l’animal est entièrement de
profil. La figure de cette même espèce, que nous donnons aujourd’hui, représente
un individu mâle très-vieux; et l’extrême différence qui se trouve entre ces .deux
figures est bien propre à faire sentir les changements qui s’opèrent par l’effet de l’âge
dans le développement organique de ce cynocéphale, changements qui, pour les
formes et les proportions du moins, sont les mêmes dans toutes les autres espèces
de ce genre.
Tous les mammifères, à l’époque où ils deviennent capables de se reproduire,
acquièrent un accroissement de vie et de force, une vivacité et un éclat de couleurs,
une harmonie de proportions qui frappent les esprits les moins observateurs; et ce
n’est pas un faible sujet d’admiration pour celui qui se plaît à considérer la nature
Comme l’oeuvre d’une Providence qui a tout créé, non-seulement par une puissance,
mais surtout par une science et une sagesse infinies ; cependant parmi totis ces êtres
qui s’embellissemt précisément à l’époque où ceux de sexes différents doivent se
rechercher et se plaire, on n’en connaît aucun qui se revête de teintes plus riches et
plus brillantes que le Mandrill. Nous avons décrit les belles co«leurs de cet animal,
dans notre, premier article : nous les représentons aujourd’hui; mais, malgré cela,
nous sommes sans doute encore bien loin de la vérité, tant il est difficile de copier
exactement la nature.
En comparant la figure du Mandrill jeune à celle de l’adulte, on verra que le dernier
a une teinte générale beaucoup plus brune que le premier, qui est plus verdâtre;
ce que nous aurions pu.indiquer par analogie, car le pelage de tous les vieux
cynocéphales est beaucoup plus foncé que celui des jeunes, comme nous l’avons déjà
vu pour l’espece du drill et du papion, et comme nous le verrons plus tard pour
celle du babouin.
On sait que les sexes d’espèces différentes ne sont point naturellement portés à
se réunir : ce n’est qù’au moyen de circonstances particulières qu’on arrive à former
de ces associations contre nature, et s’il en provient une race métive, elle n’a
point la faculté de se conserver. Il semble que plus on se rapproche de la race
humaine, plus s’affaiblit la répugnance qui éloigne les espèces l’une de l’autre et