ZÈBRE FEMELLE
C e t animal, qui a vécu à la Ménagerie plusieurs années, avait été ramené en
France du Cap de Bonne-Espérance, par l’expédition Baudin à la Nouvelle-Hollande.
Mon frère a donné l’histoire de la première partie de sa vie, et une notice de ce qui
était connu sur 1 espèce du Zèbre, dans la M énagerie du M uséum d’H istoire N a tu r e l l e ,
et je ne puis mieux faire ic i, sur ces deux points, que de donner un extrait de ses
propres paroles; mais lorsque ce travail fut publié, l’animal vivait encore, et depuis,
il nous a présenté des faits importans qui complètent son histoire, et que j ’ajouterai
à ce que mon frère avait déjà dit. .
a Le Zèbre, par ses proportions, tient du Cheval et de l’Ane, mais surtout de cette
dernière espèce : il en a les oreilles, la queue, les sabots; il n’a de châtaignes qu’aux
pieds de devant, et l’on voit sous sa gorge une espèce de fanon, produit par un
prolongement de la peau.
« L’individu que notre Ménagerie possède est une femelle âgée d’environ quatre
ans. Elle a quatre pieds de hauteur au garrot, quatre pieds trois pouces à la croupe,
cinq pieds de long, de l’occiput à la racine de la queue; la tête longue de seize
pouces, les oreilles de dix, et la queue de deux pieds.
« Le mâle, décrit par Daubenton, avait quelques pouces de moins : ainsi il est
à croire que notre individu n’est pas un des plus petits de son espèce. Le fond de
son pelage est partout d’un blanc légèrement teint de jaunâtre. Le tour du museau
est tout entier d’yin brun-noirâtre ; les lignes qui occupent le chanfrein sont rousses
et non pas noires, ainsi que celles des côtés de la bouche. Les premières sont étroites
et longitudinales ; celles des côtés de la tête sont transverses, excepté une qui se
contourne autour de l’oeil : l’oreille est rayée irrégulièrement de blanc et de noir
à sa moitié inférieure ; l’autre moitié est noire, excepté le petit bout qui est blanc.
Toute la face concave est revêtue de poils gris-blancs. Il y a huit rubans noirs sur
le cou ; deux sur l’épaule, qui s’écartent à la hauteur de l’aisselle pour laisser place
aux rubans de la jambe de devant, lesquels sont disposés en sens contraire. Le tronc
porte douze rubans, dont les trois ou quatre derniers se joignent obliquement vers
le bas, pour laisser place à ceux de la cuisse, aussi disposés dans le sens horizontal.
Les lignes de la croupe vont en se raccourcissant, et forment aussi un triangle
allongé, dont les rubans de la racine de la queue sont la continuation. Chaque cuisse
porte quatre bandes plus larges que toutes les autres, et qui en dessinent très-bien
la convexité. Les quatre jambes sont entourées de rubans transverses et irréguliers;
le ventre et le haut de la face interne des cuisses sont blancs. Le tiers moyen de
la queue est aussi blanc et sans bandes ; les longs poils qui les terminent sont noi