OUREBI FEMELLE DU SÉNÉGAL.
Toutes les apparences extérieures de cet animal rappelaient l’Ourebi dn cap de
Bonne-Espérance {Antilope scoparia S chreb.), que l’on ne connaît encore qu’imparfaitement,
la femelle seule ayant été figurée et décrite par Allamant. Je crus
donc d ’abord devoir le rapporter à cette espèce, et n ’attribuer les prem ières différences
que je remarquai en lui qu’à des influences de clim at, et qu’à ce que l’OuI
rebi proprem ent d it, n’ayant encore été qu’incomplètement observé, ne nous avait
pas fait connaître avec exactitude les caractères de son espèce; c’est pourquoi je
lui ai donné le nom de ce dernier, ajoutant seulement celui de la partie de l’Afrique
dont il est originaire, pour désigner les différences qui se trouvent entre ces anim
aux, et en particulier celles qui appartiennent exclusivement à celui du Sénégal
Un examen plus attentif m ’a fait reconnaître dans l’Ourebi du Sénégal des caractères
spécifiques qui ne se trouvent point dans celui du Cap; restait donc à rechercher
si cette femelle appartenait à une espèce nouvelle, o u , ce qui était plus vraisemblable,
à une des espèces propres à cette partie moyenne de l’Afrique- mai¡
les caractères spécifiques des Antilopes résident principalement dans les com es et
la plupart des femelles en sont privées, ce qui a lieu pour celle dont je m ’occupe
ici. La comparaison ne pouvait conséquemment plus porter que sur les membres
les sens et le pelage. O r, les Antilopes connues du Sénégal sont le Kevel et la Corm
e, qui ont une bande noire ou brune sur les flancs; le G rim m , dont les formes
générales sont si particulières et si différentes de celles des autres Antilopes; le
Bubale, le Koba et le K.ob, remarquables par leur grande taille; le Guib, dont le
pelage est peint de bandes blanches; l’Algazelle, qui est d ’un blanc légèrement
fauve; le G uevey, qui est grisâtre; l’Antilope des Buissons, dont la couleur est
brun e, et qui n ’a que deux mamelles; le N anguer, chez lequel le blanc domine; le
Nagor, qui est fauve aux parties inférieures du corps comme aux supérieures caractères
qui tous excluent notre femelle de ces diverses espèces d’Antilopes. E t si
nous nous étendions jusqu’aux parties orientales de l’Afrique, nous verrions qu’il
n ’y a pas plus de rapport entre cet animal et l’A ddax, VAntilope montana, l’Antilope
de Salte, e tc ., qu’entre les espèces des parties occidentales. En effet, notre
Antilope n ’a ni la côuleur blanche et grise du prem ier, ni les brosses et lés larmiers
du second, ni les poils secs et celluleux, et la couleur verdâtre du troisième. Nous
pouvons même ajouter qu’on n ’arrive pas à d’autres résultats en comparant cet animal
aux nom breux Antilopes du cap de Bonne-Espérance.