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CHAT A VENTRE TACHETÉ.
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fT a dessem cIue j ’^1 donné ce nom vague et indéterminé à l’animal dont je
publie aujourd’hui la figure ; ne pouvant le rapporter avec certitude à aucune
espèce connue, et trouvant d’ailleurs entre lui et un Chat auquel M. Geoffroi a
donné le même nom plusieurs points de ressemblance, j ’ai pensé que c’était celui
qui pouvait le mieux lui convenir, d’autant plus qu’il n’est pas bien évident que
l’espèce de laquelle on a rapproché ce dernier, soit en effet la sienne; car, à en
juger par des renseignemens plus ou moins dignes de confiance, on pourrait, avec
des motifs à peu près égaux, rapporter l’un-et l’autre à un grand nombre'd’espèces.
Les Chats qui, comme eux, sont de l’Amérique septentrionale, et auxquels
ils ressemblent par d’importans caractères, vont déjà à six ou sept, et M. Rafi-
nesque en annonce plus de vingt.
On s expliquera cette singulière abondance de Chats à queue courte quand on
saura que chaque espèce peut se présenter sous trois figures différentes, suivant
1 âge des individus. Il paraît que tous les Chats naissent avec une livrée; et quand
ils doivent la perdre en arrivant à l’âge adulte, il vient un moment où le pelage ne
se présente plus comme il était dans la première année de la vie, et ne se présente
pas encore comme il sera quand il aura éprouvé tous ses changemens: o r , la plupart
des Chats à queue courte, auxquels on pourrait rapporter les Chats à ventre
tacheté, sont dans ce cas ; de sorte que, pour peu que les observateurs aient vu
ces animaux à différentes époques, sans suivre leurs changemens de couleur ils
auront été conduits à augmenter de beaucoup le nombre de leurs espèces.
Il est certain que notre Chat à ventre tacheté était un jeune individu qui ne présentait
point encore les couleurs de l’adulte, ni par conséquent ses caractères
spécifiques; car ces caractères n’existent que quand les animaux sont entièrement
développés : les traits qu’ils présentent auparavant doivent être connus sans doute,
mais tous les changemens passagers et qui ne se reproduisent plus n’appartiennent
qu à l’espèce incomplète , • comme lui appartiennent les traits informes du foetus-
aussi rien n’annonce plus d’irréflexions et d’idées superficielles, que l’opposition
que quelques auteurs ont cru trouver entre la structure d’organes imparfaits et les
règles qui avaient été établies sur ces mêmes organes entièrement formés. Au reste
quoique à cet égard le pelage ne puisse pas être considéré autrement que les autres
organes, on n’a point encore osé dire que celui des adultes ne présentait pas les
caractères de l’espèce, parce que le pelage des jeunes ne lui ressemblait pas. L ’erreur
aurait été trop palpable ; et, sous ce rapport, nous ne trouverions que des faci