| TAPIR D’AMÉRIQUE,
sont rares, très-courts et mous, excepté le long du dessus du cou depuis la nuque,
où ils forment une sorte de crinière. L ’organe génital'.de l’individu dont nous donnons
la figure, et qui est une femelle, est simple et assez semblable a celui de la
laie; et il y a deux mamelles inguinales. Il paraît que l’organe mile est en partie
libre et pendant. . , ¡¿JH
Ces caractères génériques sont communs à ce Tapir et a celui de 1 Inde, au Maiba,
que nous avons publié dans notre 4e. livraison (Mars 1819).
La codeur de cet animal est généralement d’un brun tres-foncé excepté le bord
supérieur des oreilles qui est blanc, ainsi que la commissure des levres; le brun
des côtés des joues et du dessous du cou est aussi pâli par une teinte blanchâtre.
On sait que les jeunes Tapirs naissent avec une livrée composée de taches blanches
sur un fond d’un beau fauve; et d’après ce que rapporte M. d’Azara, dans son
Histoire naturelle du Paraguay (trad. fr ., tom. I , pag. i ) , la femelle du Tapir
mettrait bas un seul petit, en novembre. C’est vers la fin de leur première annee
qu’ils quittent leur livrée pour prendre la teinte des adultes. Ces animaux paraissent
vivre par paires, cachés dans les parties les plus épaisses des bois, et ce n est que
la nuit qu’ils pourvoient à leurs besoins; ils recherchent, comme tous les autres
paquidermes, les terrains humides et les bo'rds dés eaux, où ils nagent avec la plus
grande facilité; et ils se nourrissent indifféremment de substances végétales ou animales.
Il paraît que tous ses moyens de défense consistent dans la vigueur de ses
membres et dans la force des muscles de son cou, qui lui donnent les moyens_de
pénétrer, malgré tous les obstacles, dans les fourrées les plus épaisses ; et cest
ainsi, dit-on, qu’ils se débarrassent des animaux carnassiers qui les assaillent
L ’individu que nous possédons, jeune encore il est vrai, est d’une douceur et
d’une confiance remarquables; il n’est point d’animal domestique qui ait fait une
abnégation aussi complète de sa volonté; et cet état ne dépend daucune circonstance
particulière : il est le même partout et avec toutes les personnes. Quoique sa
gloutonnerie soit assez grande, il ne défend point sa nourriture,; ét permet a des
Chiens et à des Chèvres de la partager avec lui. Lorsqu’après avoir ete renferme
quelque temps on lui donne sa liberté, il témoigne vivement sa joie en courant
autour de l’enceinte qui lui sert de parc, et sa course alors est très-rapide et tres-
prompte. Lorsqu’il veut jouer avec de jeunes Chiens avec lesquels .1 est elevé il
les saisit par le dos avec ses dents. Sa voix est extrêmement faible et douce; elle
ne consiste qu’en un seul son, et il ne le fait entendre que quand on le contrarie,
en le forçant à quitter un lieu qui lui plaît. Il a facilement appris à connaître celui
où il passe la nuit, et lorsqu’il souffre un peu du froid, il demande à y rentrer,
et s’y rend précipitamment de lui-même. La chaleur lui est fort agreable; il la
recherche même en étêfSet, durant l’hiver, il se rapproche le plus qu’il peut du
foyer. Ses proportions sont les suivantes : de l’oreille à l’origine de la queue, trois
pieds; de l’oreille au bout du museau, un pied; hauteur aux épaules, deux pieds
deux pouces; longueur de la queue, deux pouces. Les uns disent que la chair de
cette espèce est agréable; les autres assurent le contraire. Ce qui est certain, cest
que si elle pouvait avoir quelque utilité pour nous, il serait tres-facile de la rendre
domestique. ..
Ce Tapir porte le nom d’Americanm dans les catalogues méthodiques.
Novembre i8i5.