CHEVAL D’ESPAGNE.
« L es Chevaux d’Espagne, qui tiennent le second rang après les Barbes, ont l’ente
colure longue, épaisse, et beaucoup de crins; la tête est un peu grosse, etquel-
« quefois moutonnée, les oreilles longues, mais bien placées, les yeux pleins de
« eu, air noble et fier, les épaules épaisses et le poitrail large, les reins assez
et souvent un peu bas, la côte ronde: et souvent un peu trop de ventre, la croupe
« ordinairement ronde et large, quoique quelques-uns l’aient un peu longue, les
tt jambes belles et sans poil, le nerf bien détaché, le paturon quelquefois un peu
« ong comme les-Barbës, le pied un peu allongé, comme celui d’un Mulet, et Souvent
H § ¡jU jj f f l haut : les Chevaux d’Espagne de belle race sont épais, bien étoffés
« bas de terre; ils ont aussi beaucoup de mouvement dans leur démarche, beau-
« coup de souplesse, de feu et de fierté; leur poil le plus ordinaire est noir ou bai-
« marron, quoiqu’il y en ait quelques-uns de toutes sortes de poils, ils ont très-ra-
» rement des jambes blanches et des nez blancs; les Espagnols, qui ont de l’aversion
-tt pour ces marques, ne tirent point race des Chevaux qui les ont, ils ne veulent
tt qu une etoile au front; ils estiment même les Chevaux Zains autant que nous
« les méprisons : l’un et l’autre de ces préjugés, quoique contraires', sont peut-être
« tout aussi mal fondés, puisqu’il se trouve de bons Chevaux avec toutes sortes de
« marques, et de même d’excellens Chevaux qui sont Zains. Cette petite différence,
tt dans la robe d un Cheval, ne semble en aucune façon dépendre de son naturel
<= ou de sa constitution intérieure, puisqu’elle dépend en effet d W qualité exté-
« rieure et si superficielle, que par une légère blessure dans la peau on produit une
« tache blanche. Au reste, les Chevaux d’Espagne, Zains ou autres, sont tous
« marques a la cuisse, hors le montoir, de la marque du haras dont ils sont sortis-
« ils ne sont pas communément de grande taille; cependant on en trouve quel-
tt ques-uns de quaü-e pieds neuf ou dix pouces; ceux de la haute Andalousie passent
« pour etre les meilleurs de tous, quoiqu’ils soient sujets à avoir la tête trop longue
« mais on leur fait grâce de ce défaut en faveur de leurs rares qualités; ils ont dû
« courage, de l’obéissance, de la grâce, de la fierté, et plus de souplesse que les
<« Barbes , c’est par tous ces avantages qu’on les préfère à tous les autres Chevaux
« du monde pour la guerre, pour la pompe et pour le manège. »
Telle est la description que fait Buffon (t. iv, p. 23i ) du Cheval d’Espagne; et,
après avoir consulté tout ce qui a été dit sur cette race de Chevaux, nous avons
pensé que ce que nous pouvions faire de mieux était de copier textuellement cet auteur
célébré, qui donne, de toutes les notions qui ont été acquises sur ces animaux,