2 ZÈBRE FEMELLE.
râtres. La crinière commence au sommet de la face antérieure du front, entre les
deux oreilles, et se continue sur le cou; elle est partout courte et droite, et les
endroits blancs et noirs sont la continuation des bandes contiguës du cou.
« Telle est cette femelle. Le mâle décrit par Daubenton, et conservé dans le
Cabinet, présente les mêmes couleurs, ainsi que deux autres que nous avons vus
vivans; et nous ne savons pas comment Buffon a pu dire que le Zèbre maie était
rayé de jaune et de noir, et la femelle de blanc et de noir.
« Il n’y a pas beaucoup de bonnes figures du Zebre, si 1 on excepte celles de
Buifon ( t . xn, pl. i et a ) qui sont excellentes.
On en trouve une dans Edwards (Glanures 223), sous le nom de Zèbre femelle,
qui me paraît être incontestablement une figure de Dauw; et Buffon la fait copier,
sans éclaircissement, dans ses Supplémens (vol. m, pl. 4 )*
te La plus ancienne (figure) qui est, je crois, celle de Pigafette, copiée parAldro-
vende (Solid. p. 417) et par Jonston ( Quad. pl. v, l . 1 ) , est fort grossière, et faite
avec négligence, quoique le peintre ait l’air d’avoir eu l’animal sous les yeux- La
figure 11 de la même planche de Jonston, et celle de Kolb(t. iii, p. 26) de 1 édition
française sont faites uniquement d’idées. Celle de Knor (Délie, n , tab. k. 8) est
mal dessinée et peu exacte pour la distribution des bandes ; » et l’on peut ajouter que
celle des Jésuites, qui allèrent à Siam, n’est pas plus fidèle que celle de Rolb, avec
laquelle elle a de l’analogie (Yoyage de Siam des pères Jésuites, etc., p. 9 1 )•
« Il était naturel d’essayer l’union du Zèbre avec l’Ane et le Cheval, pour voir
si elle serait féconde, et quelle serait la nature de ses produits.
« Lord Clive ne put y réussir, au rapport d’Allemand, qu’en faisant peindre
un Ane des couleurs du Zèbre ; il obtint ainsi d’une femelle Zèbre un petit que
l’on dit avoir été, en tout, semblable à la mère.
cc Cette expérience vient de se renouveler, sans que l’on ait eu besoin d’artifice;
et M. Giorno en a publié le résultat dâns les Mémoires de l’académie de Turin,
pour l’an 11. »
Mais cette expérience n’ayant point été faite rigoureusement, on n’en peut rien
conclure, si ce n’est que l’Ane et le Zèbre s’accouplent; et que probablement ils se
fécondent, car l’animal, né de cette expérience, était beaucoup moins zebre. que
ne le sont les jeunes Zèbres au moment de leur naissance, lesquels ne diffèrent des
adultes que par un pelage plus crépu.
a Les Zèbres purs ont long-temps passé pour indomptables. Le fait annoncé par
Buffon, que les Hollandais en avaient formé des attelages pour le Stathouder, s’est
trouvé faux : nous ne savons si ce qu’on dit, que la reine de Portugal en a aujourd’hui
des attelages, est plus vrai ; mais ce qui est certain, c’est que le Zèbre de
notre Ménagerie est fort doux, et qu’il se laisse approcher, conduire et monter
presque aussi facilement qu’un Cheval bien dressé. Ce Zèbre, qui appartenait à
M. Jensan, gouverneur de la Colonie hollandaise du Cap, avait été pris jeune,
et servait, dit-on, de monture ordinaire au fils de ce gouverneur.
« Ce n’est pas seulement au Cap qu’on trouve des Zèbres, il y en a dans beaucoup
d’autres parties de l’Afrique, au Congo, par exemple, où ils sont fort communs,
et d’où leur nom de Zèbre ou Zébra est originaire; car au Cap on les nomme
simplement Jnes sauvages. Ils sont aussi fort communs en Abyssinie, à ce que dit
Ludophe d’après Telles. Les Portugais les nommaient aussi Anes sauvages lorsqu’ils
étaient établis dans ce pays-là.
ZÈBRE FEMELLE. 3
^ « Il est singulier que les Romains, qui ont connu tant d’animaux rares d’Ethiopie,
n aient point fait de mention détaillée de celui-ci. Je ne connais qu’un passage qui
ait l’air de s’y rapporter. Il est de Xiphilin dans son abrégé de l’histoire de Dion
Cassius, lib. Lxvn, article de Caracalla. Il dit que cet empereur fit paraître et tuer
dans le Cirque, 1 an de Rome 661, un Éléphant, un Rhinocéros, un Tigre et un
Ilippotigre. Ce nom d’Hippotigre, ou Tigre-cheval, ne peut guère désigner que le
Zèbre, qui joint à la forme du Cheval des raies transversales, semblables à celles du
Tigre; la comparaison de la couleur est si naturelle, que presque tous les voyageurs
l’ont saisie. »
Le bon état de notre Zèbre femelle, le besoin d’accouplement qu’il manifestait
chaque mois, et l’impossibilité de lui procurer un Zèbre mâle, nous portèrent naturellement
à le réunir à un Ane. On en choisit un originaire d’Espagne, de très-grande
race, qui fut reçu par notre Zèbre sans aucune difficulté. Ces animaux s’accouplèrent
plusieurs fois, et au bout d’un an et quelques jours, il en naquit un jeune
Métis, que nous avons fait connaître (liv. xv, mars 1820), et qui vit encore aujourd’hui
: il est âgé de plus de vingt ans.
Les accouplemens du Zèbre et de l’Ane étaient connus. On ignorait encore ce
qu’on obtiendrait du Zèbre et du Cheval. Notre femelle apprivoisée était un sujet
excellent pour cette nouvelle expérience, qui fut tentée avec les précautions convenables
, et qui réussit comme la première : malheureusement notre animal mourut
au bout de huit mois de gestation; mais son foetus, avec les formes de son père,
avait une partie de la robe de sa mère. C’est ce que j ’ai dit aussi en donnant la
description et la figure du Métis de Zèbre et d’Ane.
Le Zèbre est YEquus zébra des Catalogues méthodiques.
Octobre 1826.