ÉLÉPHANT D’ASIE,
Nôtre avoiis donné dans la livraison (Août i8 ai ) la figure d’un individu de
cette espece-, qui n’était âgé que de quatre ans,-et nous donnons aujourd’hui celle
d un individu adulte : par là on peut voir les changemens que l’âge apporte dans
es formes de ces singuliers animaux, dont le développement et la vie se prolongent
au-dela de toutes les limites connues pour la durée de l’existence des Mammifères.
Le seul changement important que ces deux figures nous font apercevoir est celui
u sommet de la tète, qui, chez l’individu adulte, prend des diniensions qu’il
n avait point chez le jeu ne ;'c ’est qu’en effet les cellules ou sinus qui environnent
presque toute la tète du vieil Éléphant et qui donnent à ses frontaux une épaisseur
si considerable, sont bien moins nombreux, occupent un espace bien moins étendu
chez ceux qui n’ont point eneore atteint l’âge adulte. Du rèsté, ces animaux présentent,
dans toutes lés autres parties, les mêmes formes', les mêmes proportions.
Cette espèce -d’Éléphant qui, à en juger par ce que les observations nous présentent
de plus exact, est exclusivement propre aux parties méridionales de l’Asie
e t aux îles qui en dépendent, a toujours été réunie dans un même genre avec
MÜMphant dlAfrique; et on le conçoit pour l’époque où, en histoire naturelle
comme dans l’usage vulgaire, l’idée de genre ne comprenait (jue l’idée d’une ressemblance
quelconque, déterminée arbitrairement et plus ou moins facile à saisir.
U est certain que ces deux espèces d’Éléphant se ressemblent par tant de points,
et par des points si împortans, qu’ils ne saliraient être séparés ; et, sous ce rapport,
ils forment un genre très-naturel : mais quand on considère quels sont les organes
par lesquels elles s’associent ou se distinguent l’une de l’autre, et que l’on compare
ces organes à ceux qui portent-à réunir et à ceux qui portent à séparer les espèces
des autres genres naturels/ on voit clairement que cénom de genre n’a pas le même
sens, n’emporte pas la même idée; qu’appliqué aux Éléphans,-il a un sens bien
plus général qu’appliqué, par exemple, auxChatSj aux Chiens ou aux Ours, et qu’il
équivaut à celui d’ordre, considéré comme nom commun de ces carnassiers. Cette
erreur sans doute n’entraîne à aucun inconvénient dans la pratique, parce que dans
ce cas il importe peu par quels caractères les espèces se groupent ou se distinguent ;
mais elle est un vice dans la science, où les principes doivent remplacer l’arbitraire,
où la méthode rationelle doit tenir lieu de la méthode'empirique. Ce sont ces considérations
qui mé portent à envisager l’Éléphant d’Asie comme le type d’un genre,
et l’Éléphant d’Afrique comme le type d’un autre genre, et c’est sous ce point de
vue que je les décrirai l’un et l’autre; et pour ce qui concerne célui qui fait'l’objet
spécial de cet article,-je*me servirai en grande partie de la description que mon
fière en a déjà donnée dans la Ménagerie du Muséum d’histoire naturelle’( édit.
in-m> pag, 83).
La manière dont les dents mâchelières se développent chez l’Éléphant est. cause
que leur nombre varie successivement, que tantôt il y en a deux,- et que tantôt