DASYURE DE MAUGË.
L es Dasyures sont de tous les animaux, pourvus de dents d’insectivores ceux qui
se rapprochent le plus des carnassiers proprement dits. Ils ont quarante-deux dents,
vingt-deux supérieures et vingt inférieures..Les premières se composent de huit
incisives , de deux canines et de douze mâchelières, dont quatre fausses molaires;
les secondes, de six incisives, de deux canines et de douze mâchelières, dont six
fausses molaires. (Des Dents des Mammifères, p. 70, pl. xxm. B.iY/r.'
L’espèce dont je donne la figure a une physionomie qui annonce de la finesse et
de l’intelligence. Son corps, dont' les proportions sont agréables, est revêtu d’un
pelage touffu, et terminé par une longue queue. Ses pattes sont légères; mais les
postérieures étant plus longues que Celles de devant, le train de derrière est I le
plus élevé, et la marche semble embarrassée.’ La tête est pyramidale et bien encadrée
dans deux tres-larges oreilles. Les membres antérieurs sont terminés par cinq
doigts forts, épais, réunis à leur basé par une extension de la peau, très-peu étendue
et très-lâche, et armés d’ongles:forts, arqués, pointus et reployés en gouttières. Le
troisième de-ces doigts est le plus long, le second vient après, ensuite l’avant-der-
mer du côté interne, puis celui qui répond au petit doigt, et enfin celui qui répond
au pouce. La paume est nue, et la peau qui la. revêt couverte de papilles rondes,
plates et asse^grandes. Cette paume est garnie, à la base des doigts, d’un large
tubercule divisé en quatre parties, lesquelles sont disposées sur un arc de cercle
et répondent à la base des doigts. Après ce tubercule en vient un autre oblong,
grand et épais, plus rapproché du bord externe que du bord interne, et il est suivi
d’un troisième plus arrondi, plus proéminent que les autres, et qui termine la main
en formant une sorte de talon étroit. De même que toutes les autres parties des
extrémités de derrière,, le pied est beaucoup plus allongé que la main II est terminé
par quatre doigts forts, à peu près de même longueur, et armés d’ongles semblables
à ceux des doigts de devant. La plante est nue jusqu’au bout du talon, revêtue
d’une peau flexible et papilleuse, et garnie à la base des doigts d’un fort tubercule
divisé en trois parties, et d’une proéminence allongée à son bord interne, laquelle
correspond à l’os métacarpien du pouce, qui ne se montre au dehors par aucun
vestige. La queue n’est point prenante, et l’animal la porte horizontalement lors-
cju’il marche.
Les sens en général paraissent bien développés. L’oeil est de moyenne grandeur,
mais la forme de sa pupille n’a pu être reconnue. La paupière interne ne peut recouvrir
que la moitié du globe. Les paupières externes sont garnies de quelques légers
cils. Le museau est terminé par un muiïle bien développé, plat, large à sa partie
antérieure, garni de très-petites glandes et divisé en deux parties par un sillon qui
s étend jusque sur la lèvre inférieure. L’orifice de chaque narine présente une