BONNET-CHINOIS.
.A. l ’époque où j ’ai donné la description du Toque de M. Geoffroy Saint-IIilaire (Annales
du Muséum d’IIistoire naturelle, t. xlx)^ ou du Bonnet-Chinois de Buffon,
je n’avais point encore vu vivant le Bonnet-Chinois du premier, ce qui me laissait
quelque incertitude sur les véritables rapports de ces deux animaux. Aujourd’hui
il ne peut plus m’en rester aucune : ils forment deux espèces, jde Macaques distinctes,
mais plus rapprochées entre elles que d’aucune autre espèce dé ce genre.
C’est le premier exemple qu’on ait chez les Macaques, de deux espèces qui tendent
à se réunir d’une manière intime, et par là à se séparer des autres : si la Macaque
de l’Inde et celle à face rouge se rapprochent par la brièveté de leur queue, elles
s’éloignent par les traits de leur visage et sa couleur, comme par lès couleurs de
leur pelage; et il en est de même du Maimon, du Rhésus et de l’Ouanderou, qui
ont aussi des rapports par la longueur de leur queue, mais qui n’en ont point par
le reste de leurs caractères spécifiques. Au contraire, le Toque et le Bonnet-Chinois,
outre des queues longues, ont une face étroite et allongée, un front chauve
et les poils du sommet de la tête s’écartant d’un centre commun et présentant la
disposition particulière qui a conduit Buffon à donner au second le nom qu’il porte *
Leurs différences sont presque exclusivement dans les couleurs <Ju pelage.
Le Bonnet-Chinois que nous décrivons ici a toutes les parties supérieures de son
corps d’un fauve brillant et doré, qui résulte de poils gris à leur base et couverts
d anneaux noirs-et fauves sur le reste de leur longueur, mais où les anneaux fauves
dominent. Sa queue est un peu plus brune; ses favoris, la face interne de ses
membres, le dessous de son cou, sa poitrine et son ventre sont blanchâtres; ses
mains, ses pieds et ses oreilles noirâtres, et sa face est couleur dè chair : seulemènt
sa lèvre inférieure est bordée dë noir. Ses yeux sont bruns. Les poils de la tête
semblent former des mèches, plutôt qu’une ëâlotte uniforme, ce qui vient de ce
qu’ils sont fort longs; car, lorsque l’animal était plus jeune, ils ne se divisaient
point ainsi et ressemblaient entièrement à ceux du Toque.
Buffon a décrit, dans le septième volume de ses Supplémens, planche seize, un
Singe sous le nom de Guenon couronnée, sur lequel les naturalistes ne s’accordent
point, ou pour en faire le type d’une espèce distincte, ou pour n’y voir qu’un Bonnet
Chinois. En lisant attentivement la description que Buffon donne de cet animal,
nous ne pouvons nous défendre de partager l’opinion de ces derniers, qui était celle
de Buffon, car il dit expressément que cette Guenon lui paraissait si voisine de son
Bonnet-Chinois qu’elle pourrait n’en être qu’une variété ; mais cet animal était fort
jeune. En effet, nous ne pouvons voir qu’une jeune Macaque dans un Singe dont