2 OURS DE SIBÉRIE.
retombe sur les membres en se rétrécissant. Les seuls changemens qu’il ait éprouvés
jusqu’au mois de février dernier, époque à laquelle nous l’avons fait représenter,
consistent en ce que ses parties brunes des côtés du corps sont devenues un peu
plus foncées, et que celles du dos ont pris une teinte plus brune; ces changemens
se borneront-ils là? Cet individu est mâle; mais les •femelles ne présentent point
4e différences importantes. Les deux jeunes, dont je viens de parler, sont de sexes
différens. Nous les devons à M. Rotschild, et tous- deux ont la bande blanche,
mais plus petite ; le mâle l’a un peu plus étroite que la femelle, et chez tous deux
elle est interrompue entre les épaules.
Dans les notes nombreuses, mais incomplètes, qu’on trouve sur les Ours dans
les voyageurs qui ont visité les parties septentrionales de l’ancien continent, on
trouve plusieurs indications d’Ours à pelage brun et blanc, et Gadd ( i) fait même
une espèce d’Ours à collier blanc. Mais le manque de figures, l’insuffisance des descriptions
n’ont pas permis jusqu’à présent de distinguer ces Ours à collier de l’Ours
brun, si toutefois il n’y en a qu’une espèce de cette couleur, et l’on n’a regarde
le blanc de leur pelage que comme des. taches accidentelles annonçant un commencement
d’albinisme. Il est vrai que les Ours bruns naissent quelquefois avec du
blanc dans la région du cou : l’observation en a été faite par M. Musly (a), sur les
Ours qu’on élevait dans les fosses de la ville de Berne ; il dit que les petits venaient
au monde avec du blanc autour du cou. Le même fait s’est présenté dans notre
ménagerie, seulement le blanc consistait en une simple tache sur la poitrine ; un
Ours des Pyrénées a même conservé cette tache durant toute sa vie ; mais tous les
Ours bruns ne naissent point avec cette livrée; j ’en ai eu beaucoup de différentes
contrées dans leur première année, qui n’avaient aucune trace de couleur blanche
dans leur pelage. Cependant cette disposition du pelage des Ours a devenir blanc
dans la région du cou, doit être remarquée; car nous retrouvons ce caractère,
mais d’une manière fixe, dans les trois espèces d’Ours des Indes orientales.
S’il se confirme qu’il existe une espèce particulière d’Ours à laquelle appartient
celui de Sibérie, dont nous donnons la figure, elle pourra être désignée en latin,
dans les catalogues méthodiques, par le nom de Collaris.
(i)Pallas, Spicil. Zool., XIV, t. I.
(a) Buffon, Suppl., t. Ill, p. ig5.
Juin 1824.