2 BENTURONG.
manière qu’on les envisage, on ne peut leur faire occuper, dans l’ordre des rapports
naturels, que la place dont nous venons de parler. Leurs pieds sont entièrement
plantigrades; ils ont cinq doigts armés d’ongles forts, comprimés, et qui
semblent propres à grimper, et leur queue, d’une épaisseur presque monstrueuse
à son origine, est prenante en dessous, sans être terminée par une peau nue comme
celle des atèles; elle ressemble entièrement à la queue des sajous. L’oeil, semblable
à celui du chat domestique, a la pupille allongée verticalement : aussi les Ictides
sont-ils des 'animaux nocturnes. Les oreilles sont petites, arrondies, et les
narines environnées d’un mufle divisé en deux par un sillon profond ; j ignore la
structure de la langue et des organes génitaux. Les poils sont longs, épais; les
moustaches très-volumineuses sur les lèvres, sur les yeux et sur les joues, et les
oreilles sont terminées par un pinceau de poils longs et nombreux. Leur cri*est
intermédiaire entre celui du chat et celui du chien.
Le Benturong qui fait l’objet de cet article a la taille d’un très-grand chat domestique,
et la couleur de son pelage est généralement grise; c’est-à-dire qu’elle résulte
de poils soyeux, entièrement noirs à leur hase et blancs dans leur tiers supérieur.
Les côtés du museau et la queue sont noirs, ainsi que le pinceau qui termine
„ les oreilles, lesquelles sont bordées de blanc. Le dessus du museau et le front sont
blancs. L’iris est d’un jaune doré. Le ventre est gris, ses poils, plus Courts que éeüx
des autres parties, étant entièrement de cette couleur. Dans un autre individu, les
côtés du museau et la queue, excepté à son extrémité, sont gris;
L ’individu d’après lequel a été faite cette description était très-adulte, ce qui
donne lieu de présumer que ses couleurs sont fixes; mais, dans cette espèce, les
deux sexes ont-ils les mêmes couleurs? Les analogies me le font penser; car il en
est ainsi dans toute la famille des civettes et dans celle des ours, cVst-n-dire dans
des familles au milieu desquelles les Ictides viennent se placer ; c’est pourquoi je
conserverai à cette espèce le nom d’Albi/rom. Elle est originaire du Boutan, comme
me l’apprend M. Duvaucel.
Septembre 1824.