1 OUNKO.
crinière. Ce caractère existe au§si chez les Siamangs et les Wouwous; mais, dans
aucun d’eux, il n’est à beaucoup près aussi prononcé. î»
La description de l’Ounko, comparée à celle que Daubenton nous a donnée du
grand Gibbon, fait voir entre ces animaux d’intimes ressemblances ; aussi M. Raffles
n’a pas balancé à considérer l’Ounko comme le Simia Lar de Linnæus, qui n’est
lui-même que le grand Gibbon de Buffon. Si cependant nous considérons que ce
grand Gibbon était une femelle, et qu’elle différait de celle de l’Ounko par sa face
brune entourée d’un cercle de poils blancs, et par ses doigts qui paraissent tous
avoir été libres,- nous n’oserons pas prononcer sur l’identité spécifique de ces deux
femelles. D’un autre côté, M. Duvaucel aurait-il pris une femelle de Siamang pour
celle de l’Ounko ? C’est ce qu’il serait bien difficile de croire ; d’abord notre femelle
d’Ounko a un arc de poils blancs au-dessus des sourcils, caractère que n’a point la
femelle de Siamang, et qui est celui de l’Ounko mâle ; puis la taille de ces animaux
adultes n’elsf point la mgme; enfin -11 - Duvaucel, très-exact observateur, chassant
lui-même l'éS animaux qu’il recueille, étudiant leurs moeurs, leurs organes, aurait
difficilement pu commettre une erreur aussi grande: Il y a plus : il regarde l’union
de l’index au médius comme un caractère propre à toutes les femelles de ses trois
Gibbons, et propre seulement aux mâles du Siamang; car il nous dit, en propres
termes, qu’il avait cru cette particularité organique commune à tous les Gibbons,
et qu’il n’avait changé d’idées qu’après avoir reconnu que les mâles de Wouwou et
d’Ounko ne le présentaient point. Une affirmation aussi positive serait sans doute
bien propre à convaincre ; mais dgps les sciences d’observations les faits doivent
être constatés plusieurs fois pour qu’ils aient une autorité absolue; c’est pourquoi
nous ne prononcerons rien sur les doutes que nous venons d’éléver, tant à l’égard
, de l’identité spécifique du mâle et de la femelle d’Ounko que nous donnons, qu’à-
l’égard de l’identité de l’Ounko et' du grand Gibbon.
Juin 1824.