3 KANGUROO, OU HALMATURE THÉTIS.
les groupes que j ’ai désignés sous les noms de Macrope et d’Halmature auraient été
formés, l’Halmature Thétis aurait été décrit, et les caractères du Macrope à cou
rouge n’auraient pas été composés du mélange des caractères de deux espèces qui
n’appartiennent pas même au même genre.
Le part de la femelle du Thétis nous a montré les mêmes circonstances que celui
du Macrope géant; les deux petits qu’elle a mis au monde en deux portées ne se
sont montrés qu’en novembre; et, dès la fin de l’hiver, ils sont sortis de la poche
de leur mère, et n ’y sont plus rentrés. Peu de soins sont nécessaires au succès de
ces reproductions, et l’avantage qu’ont les jeunes de trouver long-temps une retraite
qui les garantit du froid, de l’humidité et de bien d’autres dangers, en est sans
doute cause; ce qui pourrait y nuire serait la présence de plusieurs mâles avec les
femelles. Lorsque celles-ci entrent en chaleur, ces mâles sont perpétuellement
occupés à se battre, et l’époque de la chaleur peut se passer sans qu’il y ait eu fécondation,
et un mâle peut suffire à plusieurs femelles. On pourrait conclure de ces
faits que j ’ai été à portée d’observer, que ces animaux forment des troupes plus ou
moins nombreuses, composées d’un mâle et de plusieurs femelles.
Le brun est la couleur des parties supérieures de l’Halmature Thétis, mais cette
couleur devient d’un fauve assez brillant sur le cou, les épaules et les flancs. La
tête est d’un gris-brun; la queue est entièrement grise, excepté à sa base,^ oh el'e a
la couleur du dos; les tarses sont également gris. Toutes les parties inférieures du
corps, c’est-à-dire la mâchoire inférieure, le dessous du cou, la poitrine, le ventre
et la face interne des cuisses sont d’un gris-blanc plus jaune sous le cou et sur la
poitrine, et une bande, ou ruban d’un blanc jaunâtre, naît du mibeudu bord antérieur
de la cuisse, et s’étend sur elle transversalement jusqu’à son milieu. Ge ruban,
sans trancher fortement sur le brun de la cuisse, s’aperçoit d’une manière distincte,
et s’est trouvé jusqu’à présent sur tous les individus que j ’ai observés , et sur les plus
jeunes comme sur les plus vieux.
La hauteur de cet animal, lorsqu’il est debout sur ses jambes et sur sa queue,
est de dix-neuf pouces; sa queue en a quatorze. .
Je l’ai appelé Thétis, en mémoire du bâtiment commandé par M. de Bougainville,
qui portait ce nom, et qui, après avoir fait le tour du monde, a apporté cet animal
à la ménagerie du Roi. Le nom latin de Thetidis dévia conséquemment être le sien
¡dans les catalogues méthodiques.
Octobre 1829.