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VANSIRE.
L e s naturalistes n’ont encore qu’une connaissance très-imparfaite de cette espèce.'
C’est Buffon qui nous en a donné les premières notions (Hist. nat. T. XIII, p. 167,
pl. 21); et il n’avait, pour la décrire, qu’une peau bourrée où se trouvaient la tête
osseuse et les pattes de l’animal. C’est cette peau qu’il a fait représenter; et aucune
autye figure de Vansire n’a été donnée, car nous ne pensons pas avec Buffon que
1 animal que Séba a fait figurer sous le nom de Mustellajavanica (vol. I, p. 77, n°. 4,
tab. 48, fig. 4) soit le Vansire. M. Geoffroi Saint-Hilaire a aussi parlé du Vansire, et
d’après des individus qui avaient vécu dans notre ménagerie ; mais, ne le faisant
que pour montrer les rapports de cette espèce avec l’Ichneumon, dont elle avait
été séparée jusqu’alors pour être réunie aux Martres, il n’a rapporté que les traits
qui dans la physionomie et les couleurs des poils sont propres à rapprocher ces
animaux, et à les faire distinguer spécifiquement l’un de l’autre.
Cependant on trouve dans les notes de Buffon et dans celles de M. Geoffroi des
indications qui suffiraient pour faire juger qu’il n’y a pas, entre les Ichneumons
et le Vansire, le même degré de ressemblance dans l’organisation qu’entre les différentes
espèces bien caractérisées d’Ichneumon. En effet, d’Aubenton nous apprend
que son Vansire avait un nombre de mâchelières moindre que les Ichneumons, et
M. Geoffroi dit expressément que la boîte cérébrale des Vansires qu’il a observés
était à proportion plus renflée et plus large que celle des Ichneumons, et que les
apophyses du jugal et du coronal n’étaient pas assez prolongées pour se rencontrer,
s unir, et compléter l’orbite. Or, les formes de la tête de l’individu que nous avons
sous les yeux sont tout-à-fait en rapport avec ces indications, comme on peut le
voir par la figure que nous en donnons, comparée à celles que nous avons déjà
données de diverses espèces d’Ichneumons. Du reste, ces animaux ne diffèrent point
par les organes des sens ; mais les doigts, qui, chez les Ichneumons, sont joints
l’un à l’autre par une membrane, sont au contraire très-libres chez le Vansire, et
dans la marche, s’écartent beaucoup l’un de l’autre. Quant aux organes génitaux, le
maie que je décris a les testicules libres, on n’aperçoit, près de ces parties, aucune
trace de poche, et sa verge, dont le gland semble formé de deux hémisphères, se
dirige en avant.
Toutes les parties du corps sont revêtues d’un pelage d’un brun presque n oir,
qui prend une légère teinte jaunâtre dans une très-petite étendue des côtés de la
mâchoire inférieure. Ce pelage se compose de poils laineux, très-épais, bruns, et
de poils soyeux assez rares en comparaison des premiers, et entièrement noirs