2 LE MANGUE.
plus grand. Sous ce dernier rapport il ressemble tout-à-fait au Suricate, ce qu’il
fait encore par sa marche entièrement plantigrade, et l’on sait que ce caractère ne
se montre qu’imparfaitement chez les Mangoustes. C’est aussi au Suricate qu’il ressemble
par sa poche anale ; mais c’est des Mangoustes dont il a les doigts, les ongles,
et les organes génitaux.
Toutes ces analogies se rencontrent encore dans le nombre et les formes des
dents le nombre est celui du Suricate , les formes celles des Mangoustes. C’est donc
entre ces deux genres que le Mangue vient se placer, comme le feront sentir plus
particulièrement les détails où nous allons entrer»
Les cinq doigts à tous les pieds ont entre eux les relations qu’on pourrait appeler
régulières, en ce que ce sont celles que nous présentent le plus communément la
nature; elles consistent en ce que le doigt moyen est le plus long, que les deux qui
le touchent sont un peu plus courts, que les deux derniers sont les plus courts de
tous,, et qu’entre ces deux-ci celui qui est du côté interne du pied, le pouce, est
beaucoup plus petit que celui qui est du côté opposé, et ces doigts n’ont aucune trace
de la petite membrane interdigitale qui se remarque chez les Mangoustes» La plante
a trois tubercules à la commissure des quatre plus longs doigts, et deux plus en arrière
, l’un en avant de l’autre ; la paume a le même nombre de tubercules, et ils se
trouvent dans les mêmes rapports, si ce n’est les deux derniers qui sont à côté l’un
de l’autre, et sur la même ligne. La queue est comprimée sur les côtés, moins longue
que celle des Mangoustes; l’animal ne la laisse jamais traîner, et au lieu de la relever
sur son dos il la courbe en déssous*
Les yeux ont la pupille ronde et une troisième paupière imparfaite. Le museau ;
très-mobile, se prolonge d’un demi-pouce au-delà des mâchoires, et se termine par
un mufle', sur le bord duquel sont les orifices des narines, à peu près semblables à
celles des chiens. Les oreilles sont petites, arrondies et remarquables par deux lobes en
forme de lamés, très-saillahs et situés au-dessus l’un de l’autre dans le milieu de la
conque. La langue est couverte de papilles cornées dans son milieu, et douce sur les
bords; elle est libre et susceptible de beaucoup s’allonger* Le pelage est formé de deux
sortes de poils, qui sont l’un et l’autre assez rudes* Lés laineux sont nombreux;
mais les soyeux, beaucoup plus longs, les recouvrent presque entièrement; il y en a
qui ont jusqu’à dix-huit lignes. Sur la tête et les membres les poils exclusivement
soyeux sont fort courts, et la queue semble n’en être garnie qu’en dessus et en
dessous j parce que ceux des côtés se reploient dans ces deux directions, ce qui
vient peut-être de ce que l’animal se couche habituellement sur elle de manière à
produire cet effet. Les poils de tout le corps sont hérissés et non point couchés
les uns sur les autres et lisses, comme ils le sont ordinairement chez les animaux
bien portans, et cette disposition n’est point due à un état de maladie; ces poils,
ainsi hérissés, ont tout le brillant, tout l’éclat de la santé. C’est un état naturel à
cette espèce, et l’on en retrouve quelque chose chez les Mangoustes. La verge est
dirigée en avant* Le gland est aplati sur les côtés, terminé en cône, et l’orifice de
l’urètre est à sa partie inférieure. Les testicules n’ont point de scrotum et ne se voient
point au dehors. Mais ce qui rend surtout cet animal remarquable, c’est sa poche
anale. L’anus est situé à la partie inférieure de cette poche, c’est-à-dire qu’elle se
rapproche de la base de la queue; elle se ferme par une sorte de sphincter, de
sorte que, dans cet état, elle semble n’être que l’orifice de l’anus; mais, dès qu’on
l’ouvre et qu’on la développe; elle présente une sorte de fraise qui; se déplissant;
LE MANGUE. r
finit par présenter une surface très-considérable. Cette poche secrète une matière
onctueuse extrêmement puante, dont l’animal se débarrasse en se frottant cou "
les corps durs qu’il rencontre. contre
La couleur brune du Mangue est uniforme sur tout le corps, seulement la teinte
de tete est plus pale, et les parties antérieures ont un peu plus de jaune que
les postérieures surtout près du cou; c’est que les,poils sont d’un brun lès-foncé
dans la pins grande portion de leur longueur, et d’un jaune doré à leur pointe et
que cette parue est plus étendue vers le cou et les g a u le s , que vers la croupi e
les cuisses. Voici ses principales dimensions : 1 Pe eL
De l’occiput au _________ . i. bo.u t. du .m u. seau. ■ > a•> pouces 6 lignes; Queue......*—...1 ..à... .1. .o..r..i.g..i.n..e.. .d..e.. .l..a. queue. ................................... .....o.
Hauteur moyenne....................... 1 7
Ce jo , animal était aussi doux et aussi apprivoisé qu’un chien, il recherchait et
B Ü f i B ^ ès~VIV?ment les caresses’ Tout annonçait en lui une intelligence;
dont doit tirer de nombreuses ressources pour suppléer à la force qui lui mfnoue’
et pourvoir a ses besoins. Il émit d’une propreté remarquable, peilna “ l a i
souvent son pelage; et . avait, dans sa cage, pour se couchei, L e p l i e c f i o S
qui était toujours de la plus grande netteté, ü n autre coin servait à déposer ses ex
cremens; ce qui annonce qu’en lib erté, il se choisit un gîte qu’il adopté1 2
ment et , ^ | , t toujours ^ ^ ^ J pte exc W
chez nous était la viande; elle consiste; sans doute, dans la nature, en pe”
maux, car nous ne pouvons rien supposer de ses moeurs que par l’analogie qu’il a
avec les Mangoustes. En effet, c ’est le seul individu de cette’ e s p L qui a t fn co ie té
observe; | a été rapporté en Europe des côtes occidentales de B M H f f i l B
blablement fies p r t ie s qui sont au midi de la Gambie. Le nom que nous lui avons"
donne est celui qu’il recevait des matelots, comme je l ’ai appris p a r T
qu, l’avait obtenu d ’eux, et à qui je la dois. PP P“ Personne
Je proposerai de donner à ce genre le nom de crosmrchus, qui rappelle l’esDèce dé
à l u s e d e S e u T s: i ée !,anUSi g H " ° m 1 É | I B
Février 1825.