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ulus tard il ait énoncé une opinion contraire ( Supp., t. 7, pag. 273 ). En effet, à
l’époque où U décrivait ses Phalangers, rien n’annonce qu’il pût adopté 1 idée des
genres naturels à la manière de Linnæus. Aussi, bien loin d’avoir distingue les
contrées propres aux Phalangers et aux Sarigues* comme on l’a dit encore , il n a
reconnblâ Vraie origine des Phalangers qu’il a décrits, que quand Pallas la eu
reconnue lui-même.
Il paraît que c’est Banks qui le premier a envisagé les Phalangers sans membranes sur
les flancs, comme formant un genre particulier (Cook, 1". voyage, t. 4, pag. 56);
et c’est certainement M. Geoffroy St.-Hilaire qui l’a étâbli tel à peu pr|s qu il est
admis aujourd’hui dans la plupart des ouvrages de zoologie proprement dite ( Dissertation
sur les animaux à bourses. Magasin encyclopédique, t. 5, pag. 445) , car
je n’y trouve de différence qu’en ce qu’il a été subdivisé par la considération de
la queue plus,ou moins nue, et des oreilles plus ou moins grandes. XI est a M. Des-
marest je crois, que l’on doit l’idée de cette division; et il l’a établie sur le premier
de ces caractères auquel M. Temminck, dans la même idée, vient d ajouter •
le second- et ce dernier nomme Phalangers les espèces à queue presque entièrement
velue et à grandes oreilles, et Couscous les espèces à queue nue^t a petites
oreilles ( Monographie de Mammifères). A la vérité, depuis le travail de M. Geoffroy
sur les animaux à bourse, le genre Phalanger s’était dénaturé par 1 admission des Pha-
' langers volans ; ce fut M. de Lacépède qui les en sépara bien explicitement en donnant
le nom de Phalangers à ceux-ci seulement et celui de Coescoes aux autres- g
J’ai été conduit par une étude particulière des Phalangers en général, cest-a-
dire de ceux qui ont une membrane et de ceux qui en sont dépourvus, à envisager
ces animaux sous un tout autre point de vue, et à ne considérer que comme des
caractères d’un ordre secondaire les modifications de leurs organes du mouvement.
En effet -<*S Didelphes présentent deux-systèmes de-dentition qui coïncident avec les
deux systèmes de structure de leurs têtes osseuses; et dans l’un et l’autre de ces
systèmes de dents et de têtes, se trouvent des Phalangers non volans et des Phalan-
/ers volans. En conséquence j ’ai formé un premier genre des Phalangers à dents
composées, auquel j ’ai appliqué le nom de Petaurus et au second, des Phalangers
à dents simples que j ’ai nommé Phalanger, et j ’ai subdivisé 1 une et 1 autre en especes
volantes ét en espèces non volantes. Ce n’est point ici le heu d établir les fondemens
de ces divisions, auxquelles conviendraient, je dois le reconnaître, Æauteesnoms
nue ceux que je leur ai donnés. Je ferai de ces fondemens l’objet d’un travail: spécial.
Pour le moment il me suffira de dire que le Phalanger de Cook appartient aux espèces
non volantes de mon premier genre, c’ est-à-dire à celles dont les dents ont
la structure la plus compliquée.
Ces organes sont au nombre de trente-huit : vmgt-deux a la mâchoire supérieure ,
composée de six incisives, de huit fausses molaires et de huit molaires; et seize a
la mâchoire inférieure, c’est-à-dire deux incisives, six fausses molaires et huit
molaires. Je vais extraire sommairement ce que je dis de leurs fo rm e s -clans mou
ouvrage sur les dents considérées comme caractères zoologiques, pag. » , n°. jo.
A la mâchoire supérieure les deux incisives moyennes sont fortes, tranchantes et
plus longues que les autres qui sont tranchantes aussi. Les deux premières fausses
molaires de chaque côté sont rudimentaires, les deux suivantes sont grandes et
triangulaires. Les molaires proprement dites vont en diminuant de grandeur de la
première à la dernière. Les trois premières se ressemblent absolument ; elles son
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à peu près carrées et présentent à chacun de leurs angles une pointé triangulaire ■
et entre les pointes antérieures, comme entre les pointes postérieures, se trouve une
pomte semblable aux premières, mais plus petite. Au bord externe de ces dents se
remarquent en outre deux petits tubercules anguleux qui sont situés l’un à leur
partie antérieure, 1 autre a leur partie moyenne. La dernière molaire n’a que trois
pointes principales, deux en avant et une en arrière. • - ■ \ .......
A la mâchoire inférieure les incisives sont longues, Couchées en avant presque
horizontalement , arrondies en devant , plus aplaties à leur face interne, minces et
pointues a leur extrémité. Les deux premières faussés molaires sont deux points
rudimentaires La troisième est très-forte ét triangulaire. Les quatre molaires se
ressemblent absolument et së composent de quatre pointes triangulaires, formant
deux p ir e s , 1 une en avant, l’autre en arrière,
Les organes du mouvement n’annoncent point un animal agile; les quatre membres
sont courts et trapus, et les postérieurs fort écartés du tronc, sont peu propres
a une marche legere et rapide, Les pieds de devant ont' cinq doigts libres qui s’écartent
beaucoup l’un dë l’autre et ne s’étendent point complètement ; ils sont aimés
ongles c&mprimés-, larges à leur base, crochus, très-aigus, et ils peuvent se reployer
de manière à se cacher entièrement dans la paume. Leur longueur respective . est
celle que présentent toujours cinq doigts réguliers. Les pieds de derrière ont aussi
cmq doigts, mais irréguliers; le pouce très-écarté des autres doigts, et susceptible
de leur être opposé, est court, épais et dépourvu d’ongle. Les deux doims
suivans sont réunis sous la peau et semblé« n’en former qu’un seul ; mais ils ont
chacun leur ongle, et leur longueur est la même; les deux suivans, également de
meme longueur et de même proportion, sont libres, et les ongles de tous quatre sont
semblables à ceux des doigts de devant.
V ke . dessous des quatre pieds est nu et revêtu d’une peau très-douce. La queue est
nue en dessous dans les trois quarts de sa longueur, mais; cette partie nue n’est
d abord qu’un sillon très-étroit, qui va en s ’élargissant jusqu’au bout de la queue où
elle en embrasse la moitié. Cette queue est prenante; b’animal a la faculté, de l’enrouler
en dessous autour des objets, et de la sorte elle ferait pour lui l’office d’un
cinquième membre ; mais il est rare qu’il en fasse usage. ,
Les organes des sens ne semblent pas plus favorisés que ceux du mouvement. Les
yeux sont saillans, hémisphériques;.leur pupille est toujours ronde, mais à une vive
lumière elle se ferme presque entièrement : aussi notre Phalanger ne voit-il presque
rien au grand jour. Les paupières sont grandes, et celle de dessous est aussi étendue et
aussi mobile que celle de dessus. Les oreilles paraissent être le sens le plus développé et
le plus délicat; laconqueest large et élevée, et susceptible de seployer longitudinalement;
mais elle paraît peu mobile, et ses tubercules très-enfoncés rappellent ceux de l’oreille
des Dasyures que j ’ai décrits en détail dans une précédente livraison. Je ne puis faire
de même aujourd’hui pour les tubercules de l’oreille de no'tre Phalanger, cet animal
vivant encore. Le museau est terminé par un mufle sur les côtés duquel se trouvent, en
forme de portion de cercle, les orifices des narines. Un sillon partage ce mufle et descend
sur la lèvre supérieure. La langue est douce et aucun sac ne se trouve dans l’intérieur
de la bouche. Les moustaches forment quatre rangs sur la lèvre supérieure, et
e dessus de 1 oeil en est aussi garni ; elles sont longues et fortes. Le pelage est très-
épais, et les poils, pour la plus grande partie, ont l’apparence laineuse : cependant
on en voit parmi, et sur toute l’étendue du corps,, qui sont soyeux. L’individu qui