TAMARIN
AUX MAINS ROUSSES.
C e quadrumane a d’abord été figuré et décrit par Edwards (Hist. nat. pl. et p. 196)
sous le nom de petit Singe noir, et ensuite par Buffon (t. XIV, pag. 200, pl. 54)
sous celui de Tamarin; et nous le désignons avec M. Geofîroi Saint-Hilaire par le
nom de Tamarin aux mains rousses, pour le distinguer plus explicitement du Tamarin
nègre, et en général des autres espèces du groupe auquel il appartient, et
qui a été formé par M. Geofîroi.
À l’époque où nous exprimions encore quelques légères incertitudes sur la nature
des différences qui existent entre le Tamarin nègre et le Tamarin qui fait l’objet de cet
article, nous fondant sur des inductions tirées des différences que nous présentaient
les espèces connues, et principalement sur les doutes de Buffon, nous ne connaissions
qu’un très-petit nombre d’individus de ces deux premières espèces. Aujourd’hui
que les cabinets du Muséum en possèdent plusieurs de l’un et de l’autre, toutes les
diversités d’opinions doivent disparaître. Le Tamarin nègrè et le Tamarin aux mains
rousses forment évidemment deux espèces; car sur sept à huit individus qui me sont
connus du premier, et à peu près autant du second, les caractères spécifiques sont restés
les mêmes : l’un n’a jamais eu que des avant-bras noirs, et l’autre que des avant-
bras oranges. Du reste, leur ressemblance est très-grande. La taille du Tamarin aux
mains rousses ne différait point de celle de l’espèce aux mains noires. Il avait, du
sommet de la tête à l’origine de la queue, environ six pouces, et la queue en avait
douze ; et toutes les parties antérieures du corps étaient noires, ainsi que les membres
dont les extrémités étaient d’un beau jaune orangé. Les parties postérieures, à
l’exception de la tête et du cou, étaient variées de brun, parce que les poils de ces
parties se terminaient par des anneaux noirs et fauves ; la queue était entièrement
noire; et toutes les parties nues, c’est-à-dire la face, les oreilles et l’intérieur des
quatre mains étaient d’un brun violâtre uniforme. Tout ce pelage se composait de
poils très-doux et soyeux, beaucoup plus longs sur le corps que sur les membres,
et très-fournis partout.
Le caractère de cette espèce est absolument le même que celui du Tamarin nègre :
il est vif, irritable, capricieux, et d’une intelligence assez bornée lorsqu’on le compare
aux grands quadrumanes américains, aux Sapajoux, aux Athèles, etc.
Le Tamarin aux mains rousses porte le nom de Midas dans les Catalogues méthodiques;
et ce nom latinisé comme celui de Tamarin est devenu commun à toutes
les espèces qui appartiennent aux groupes dont celle-ci est devenue le type.